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Bienvenue sur ce blog !
 
Vous allez pouvoir plonger dans le monde des Lettres. Comme il n'est pas de littérature, quels que soient le pays et l'époque, hors du temps, vous pourrez aussi trouver des points de repères dans différents domaines : histoire, peinture, sculpture, musique, architecture, et tant d'autres encore…
 
Une place accordée aux nouveautés de tous pays ne fera pas oublier les textes plus anciens, voire très anciens. Vous pourrez découvrir ou redécouvrir non seulement les textes de l'Antiquité mais aussi ceux du Moyen Age. Les époques suivantes ne sont pas laissées de côté. Au milieu des textes devenus des classiques –comme le veut la formule- vous ferez peut-être d'heureuses découvertes… Vous voyagerez, je l'espère, ici et là dans des univers auxquels vous n'aviez pas encore songé…
 
Vous trouverez aussi des informations sur la langue française. Il ne s'agit pas d'un travail universitaire, mais simplement d'éléments qui permettent de rendre compte des différents états d'une langue.
 
Si vous avez envie de poursuivre, alors venez papillonner et j'espère que vous trouverez votre bonheur et que l'envie de lire sera au rendez-vous !
 
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4 octobre 2009 7 04 /10 /octobre /2009 10:09

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Les premiers enregistrements prometteurs n’empêchent pas Janis Joplin de demeurer anxieuse. L’enjeu de ce nouvel album est si important. Elle continue de s’interroger sur ceci ou cela.

À côté de l’enregistrement de Pearl, l’idée de mariage fait toujours son chemin. Janis Joplin demande même à son conseiller juridique, Bob Gordon, de s’occuper des formalités. Janis Joplin dit alors à Seth Morgan qu’elle souhaite mettre sa carrière en sourdine et faire un enfant. Elle poursuit en disant qu’elle fera moins de concerts mais qu’elle continuera à enregistrer des albums. Toutefois, la chanteuse réalise que son empressement auprès de Seth Morgan a un aspect maladif : à trop vouloir quelqu’un, on prend le risque de le faire fuir…

De temps à autre, Peggy Caserta vient voir Janis Joplin au Landmark Hotel. Face à l’héroïne, la volonté de la chanteuse est souvent faible…

Janis Joplin raconte à Lyndall Erb qu’elle consome à nouveau de l’héroïne, l’enjeu de son nouvel album en étant la cause. Lyndall Erb essaie de faire renoncer Janis Joplin mais cette dernière explique qu’elle arrêtera après la parution de son album.

Janis Joplin demande à Lyndall Erb de ne rien dire au sujet de sa consommation d’héroïne, mais Myra Friedman est convaincue que la chanteuse a replongé vers la mi-septembre. Janis Joplin continue de s’inquiéter au sujet de ce nouvel album et de sa carrière. Pourtant, devant ses amis, elle reste enthousiaste. Le groupe est soudé et solidaire. L’enregistrement se passe dans de bonnes conditions et Paul Rothchild est compétant. Cependant comme Paul Rothchild et Janis Joplin sont exigeants, les choses durent ce qui angoisse la chanteuse.

Le 18 septembre 1970, Jimi Hendrix meurt à Londres d’une overdose, ce même jour, Janis Joplin et Jim Morrison sont ensemble. Ce dernier, qui ne consomme plus que du vin blanc, annonce à sa « vieille copine de beuverie » qu’il renonce à la musique et part vivre à Paris afin d’écrire. Pour une fois, Janis Joplin et Jim Morrison tombent dans les bras l’un de l’autre pour un au revoir qui est en fait un adieu !

Janis Joplin est aussi choquée par la disparition de Jimi Hendrix et tient de propos désabusés, mais la mort a fauché tant de gens qu’elle connaissait que cette réalité l’obsède de plus en plus. Elle finit même par dire au téléphone à Myra Friedman qu’elle se demande ce que l’on dira d’elle après sa mort.

Ses nombreuses petites phrases, sa plongée récente dans la drogue n’inquiètent pas ceux qui la connaissent. Ils sont trop habitués à ces attitudes. Puis Janis Joplin demeure si exaltée par son nouveau disque et par son histoire d’amour qui dure…

Le 1 er octobre 1970, après s’être fait des mèches, Janis Joplin signe un nouveau testament qui remplace celui rédigé en 1968. Dès juillet 1970, Bob Gordon, le conseiller de Janis Joplin explique à la chanteuse qu’elle se doit de modifier son testament. Janis Joplin finit par accepter. Elle lègue la moitié de ses biens à ses parents, un quart à son frère, Michael et un quart à sa sœur, Laura. Le contenu de sa maison –Janis Joplin accorde une valeur affective à ses meubles, bibelots et vêtements- doit revenir à Lyndall Erb qui devra les distribuer aux plus proches amis. Janis Joplin destine une somme de 2 500 dollars à une super fête qui sera donnée en sa mémoire et avec ses principaux amis.

Janis Joplin demande à être incinérée, ses cendres devant être répandues au large de San Francisco dans l’océan Pacifique.

Dans son testament, elle ne destine rien à Seth Morgan. Elle mentionne même qu’elle n’est pas mariée et n’y songe pas. Pourtant elle a demandé au même juriste de préparer son contrat de mariage !

Après avoir terminé ce nouveau testament, Janis Joplin se rend au studio où elle enregistre a cappella « Mercedes Benz ».

Le 3 octobre 1970, Janis Joplin appelle l’hôtel de ville pour obtenir des précisions sur les actes de mariage. Elle parle de drogue à Lyndall Erb. Elle lui annonce qu’elle en a trouvé mais qu’elle songe à prendre de la Dolophine, car elle désire vraiment en finir avec l’héroïne. Vers le milieu de l’après-midi, Janis Joplin, dans sa chambre, fait affaire avec un dealer. Après une discussion très animée au téléphone, avec Seth Morgan, Janis Joplin se fait une injection. Puis elle se rend au studio d’enregistrement de bonne humeur.

Ce soir-là, environ vingt personnes sont présentes dans le studio d’enregistrement : les membres du groupe, les techniciens et des choristes. Nick Gravenites termine la composition de « Buried Alive in the Blues », pendant que le groupe répète. Cependant Janis Joplin n’est pas là pour chanter. Elle participe juste à l’enregistrement de ce chaleureux « Happy Brithday, John (Happy Trails)», cadeau destiné à John Lennon dont l’anniversaire est le 9 octobre. John Lennon recevra cette cassette à New York alors qu’il a déjà appris la disparition de Janis Joplin.

Janis Joplin écoute les rushes enregistrés par les musiciens pendant la journée du 3 octobre 1970. Elle est vraiment enthousiaste en entendant la chanson de Nick Gravenites. Le lendemain, elle doit venir enregistrer sa partie vocale.

Paul Rohchild est aussi content et remercie d’ailleurs les musiciens et Janis Joplin pour leur investissement. Ayant déjà réalisé plus de cent albums, il leur déclare que celui-ci sera sans aucun doute l’un des meilleurs.

Juste avant de quitter les studios, vers minuit, Janis Joplin passe un coup de fil à Lyndall Erb qui lui apprend que Seth Morgan a quitté la maison pour une sortie, ce qui l’agace fortement.

Avec ses musiciens, Kenny Pearson et Richard Bell, Janis Joplin va au Barney’s Beanery afin de prendre quelques verres. L’ambiance est bonne et Janis Joplin parle avec bonheur de son prochain album. Elle dit aussi que ses musiciens sont extraordinaires.

Vers minuit et demi, les musiciens laissent Janis Joplin dans le hall de l’hôtel et chacun regagne sa chambre. Janis Joplin ne parvient ni à avoir Seth Morgan, ni Peggy Caserta au téléphone. Elle se fait une injection d’héroïne extrêmement pure, puis elle sort de sa chambre. Il est une heure du matin. Elle demande à George Sandoz, le veilleur de nuit, de lui faire de la monnaie, car elle veut s’acheter un paquet de Marlboro au distributeur automatique. George Sandoz la trouve détendue, mais soudainement vieillie. Tous deux parlent quelques minutes, puis se souhaitent bonne nuit.

Janis Joplin regagne sa chambre et s’habille pour la nuit. Elle ressent une brusque déflagration dans tout son corps et s’effondre en heurtant un meuble. Elle s’est cassé le nez en tombant. Janis Joplin perd la vie à 1 h 40 le 4 octobre 1970.

Ce même jour, vers 19 h 30, certains s’inquiètent de l’absence de la chanteuse qui aurait dû arriver à 18 h pour enregistrer le dernier titre « Buried Alive in the Blues ».

Arrivé à l’aéroport de San Francisco, Seth Morgan s’énerve car il ne parvient pas à joindre Janis Joplin au téléphone et le dit à Paul Rothchild. Ce dernier, qui se trouve en studio, lui apprend que la chanteuse n’est pas venue à 18 h pour son enregistrement.

Paul Rothchild téléphone partout afin de savoir où est Janis Joplin, car il estime que ce retard ne ressemble pas à Janis Joplin. Il est inquiet.

Seth Morgan, juste avant de prendre l’avion, appelle John Cooke afin de lui dire qu’il n’arrive pas à contacter la chanteuse et qu’il arrivera à l’aéroport de Burbank. John Cooke le rassure et lui dit qu’on ira le chercher à l’aéroport. Ensuite John Cooke quitte l’hôtel avec Vince Mitchell et Phil Badella. En voyant la voiture de Janis Joplin sur le parking et les rideaux de sa chambre fermés, ils s’inquiètent. John Cooke demande la clé de la chambre de la chanteuse au guichet. Il découvre le corps de Janis Joplin étendu sur le sol.

Il appelle aussitôt le conseiller juridique de Janis Joplin, Bob Gordon et le manager, Albert Grossman.

Bob Gordon contacte son beau-frère qui est médecin et qui se rend aussitôt sur place. John Cooke et Bob Gordon annoncent le décès de Janis Joplin au gérant de l’hôtel, Jack Hagys qui prévient, selon la consigne de Bob Gordon, la police.

La police arrive discrètement vers 21 heures. Les policiers découvrent de l’alcool, une somme de 94,70 dollars, quelques bijoux, une clé et un portefeuille mais pas de drogue. Le coroner A.L. Lorca examine le corps de Janis Joplin et relève des traces d’aiguilles sur le bras mais ne dit pas si elles sont récentes ou anciennes. Quelques capsules de Dalmane et des cachets contre la douleur sont trouvés. La cause du décès n’est pas confirmée mais il est retenu qu’elle peut être dû à une overdose de Dalmane.

Le corps de Janis Joplin est emmené à la morgue afin d’y être examiné à nouveau.

Comme le rapport d’A.L. Lorca apparaît bâclé à l’un de ses collègues, Bob Dambacher effectue une seconde perquisition à l’hôtel, car l’absence de drogue permet de penser que Janis Joplin a été assassinée.

Quand il arrive sur les lieux à 11 heures, le 5 octobre 1970, il est accompagné du docteur Thomas T. Noguchi. La chambre est sous surveillance depuis la mort de Janis Joplin. Le policier de garde annonce à Thomas T. Noguchi qu’une aiguille et une seringue ont été retrouvées. Les scellés sont enlevés et les deux hommes trouvent un morceau de coton avec des traces de sang séché, des sangles destinées à serrer le bras, un sachet rouge contenant de l’héroïne, du papier de toilette ensanglanté, le kit de toxico de Janis Joplin. Il n’y a alors plus de doute quant à l’overdose. Une question demeure : pourquoi rien n’a été trouvé la veille ? Un comportement courant à l’époque consistait, pour les amis de la victime, à faire disparaître les traces de drogue puis à revenir sur les lieux afin d’apporter ce qui n’est autre que la pièce à conviction. Mais la chambre était surveillée, ce qui a permis à quelques-uns de croire que Janis Joplin avait été assassinée par la C.I.A ou le F.B.I., Jimi Hendrix et Brian Jones étant morts dans des circonstances douteuses, mais cela reste à prouver.

Le contenu du sachet rouge est analysé. Le médecin légiste apprend que la quantité de drogue utilisée par Janis Joplin a été minime mais que l’héroïne était pratiquement pure. Thomas T. Noguchi, médecin légiste de Hollywood et coroner principal du comté de Los Angeles, déclare donc qu’il s’agit d’une mort accidentelle par overdose d’héroïne. Des traces importantes d’alcool dans le sang ont aussi été relevées. Un œdème pulmonaire, une congestion des viscères, une importante métamorphose du foie ont aussi été constatés. À cela s'ajoutent d'anciennes traces des perforations dans les veines du bras, ce qui confirme que Janis Joplin  avait repris de l'héroïne depuis plusieurs semaines.

Ce même week-end, huit cas similaires d'overdose à l'héroïne ont été relevés à Los Angeles. Cela semble confirmer que l'héroïne vendue à ce moment-là était d'une pureté plus que redoutable.

Le nom du dealer à qui Janis Joplin achetait régulièrement son héroïne demeure inconnu. Il semble que ce dealer utilisait les services d'une expert qui coupait cette substance avec du lactose ou de la quinine afin de limiter les risques. Or cet homme n'était pas là ce fameux week-end et l'héroïne vendue tua par sa pureté.

Ces disparitions si rapprochées de stars et d'anonyme de la communauté hippie freinèrent la consommation d'héroïne dans le pays, mais au profit de la cocaïne et d'autres produits.

Lors de son retour du Népal, David Niehaus apprend la disparition de Janis Joplin. Il est profondément triste.

À Port Arthur, les parents de Janis reçoivent des condoléances mais aussi, hélas, des coups de téléphones haineux. Certains semblent heureux d'apprendre la disparition de Janis Joplin. La chanteuse avait critiqué vivement sa ville et sa région d'origine et personne ne voulait lui pardonner cela.

Après l'annonce de la disparition de la chanteuse, Sunshine et Linda Gravenites se rendent au studio afin de retrouver Paul Rothchild et les musiciens. Ensemble, ils écoutent avec une grande émotion des extraits de l'album désormais posthume de Janis Joplin. Albert Grossman est même venu.

Dave Richards retourne à Larkspur afin d'aider Lyndall Erb. Il s'agit de s'occuper des animaux mais aussi des papiers administratifs consécutifs à un décès. Quelques proches sont là aussi : John Cooke, Peggy Caserta, Paul Rothchild, Kris Kristofferson. Des badauds sont présents autour de la maison. Des journalistes aussi.

La cérémonie funèbre se déroule le 7 octobre 1970 dans l'intimité familiale au cimetière de Westwood Village (comté de Los Angeles). Les parents de Janis Joplin demandent le rapatriement du corps de leur fille à Port Arthur, mais dès qu'ils ont connaissance de ses dernières volontés, ils les respectent. Janis Joplin est incinérée au cimetière du Memorial Park de Westwood Village. Ses cendres sont dispersées d'un avion survolant l'océan Pacifique, non loin de Stinson Beach le 13 octobre 1970.

Selon le testament de Janis Joplin, une fête en souvenir de la chanteuse est donnée le 26 octobre 1970 en soirée au Lion's Share qui se trouve au 60 Red Hill Road, lieu consacré depuis 1966 au folk et au rock. Sur le carton d'invitation était écrit : "Drinks are on Pearl." (i.e. "Les boissons sont pour le compte de Pearl."). Alors on boit, on fume, on rit, on pleure et on évoque des souvenirs. Deux cents personnes sont présentes : Big Brother and the Holding Company accompagné de Chet Helms, C.B.S et Albert Grossman, Laura Joplin (la sœur de Janis Joplin) et des amis comme John Cooke, Dave Richards, Linda et Nick Gravenites… Seul Kris Kristofferson est absent, estimant que rien n'a été fait pour sauver Janis Joplin d'elle-même. Il choisit de lui dédier une chanson, "Epitaph (Black and Blue)", qui figure sur son deuxième album, The Silver Tongued Devil and I.

Les affaires personnelles de la chanteuse sont partagées le week-end suivant entre ses proches amis. Tous reçoivent un précieux souvenir.

Les parents de Janis Joplin reçoivent enfin des messages de sympathie du monde entier.

Bob Gordon s'occupe des formalités de la succession. Il constate avec étonnement que Janis a tenu ses papiers à jour et avec précision. Toutes ses dépenses sont consignées. Redoutant toujours l'avenir, Janis Joplin avait peur de manquer, c'est pourquoi elle dépensa sans excès. Ses seuls coups de folie furent sa maison de Larkspur et sa Porsche. Cependant Janis Joplin n'a jamais refusé l'aide pécuniaire dont ses amis pouvaient avoir besoin. Le seul budget important de Janis Joplin fut la drogue et l'alcool.

La firme C.B.S. et Albert Grossman passent rapidement du deuil au commerce. Dès février 1971, C.B.S. lance l'album Pearl, le trente-trois tours ayant été déposé chez les disquaires en janvier 1971.

Neuf semaines durant, et ce, dès les 27 février, l'album se hisse en tête des charts. Le 45 tours "Me and Bobby McGee" devient numéro un au Billboard. Ce sera le seul tube, hélas posthume, de la courte carrière de Janis Joplin. D'ailleurs ce titre sera repris de très nombreuses fois.

Dans l'album Pearl –qui est malheureusement le chant du cygne de Janis Joplin-, la chanteuse déploie sa voix puissante mais blessée, aux riches harmoniques. Cette voix exprime à la fois une douleur insurmontable et une vulnérabilité sous laquelle se cache une agressivité. Le blues est toujours dominant mais il est accompagné du folk, du jazz et d'un soupçon de country. Les paroles permettent de raconter le désespoir, la souffrance existentielle et l'auto-ironie qui ont côtoyé la vie de Janis Joplin.

Janis Joplin demeure la première chanteuse blanche de blues qu'elle aura interprété sans compter.

L'album Pearl contient dix titres. Le premier est "Move Over". Cette chanson est d'ailleurs de Janis Joplin. Le texte, une fois encore autobiographique, met en scène une histoire d'amour avec un homme qui ne souhaite pas s'installer avec elle mais qui veut pourtant que Janis Joplin continue à l'aimer.

"Cry Baby" est un slow blues. Dans cette chanson, où il est question de consoler un homme abandonné par une fille, la voix de Janis Joplin s'échelonne sur une large gamme entre doux feulement et cris dilacérés.

"A Woman Left Lonely" est un gospel rhythm' n'blues de Dan Penn et Spooner Oldham.

"Half Moon" a été composé par John et Joanna Hall. Les nuances de la voix de Janis Joplin sont extraordinaires.

"Buried Alive in the Blues" est signé par Nick Gravenites. Paul Rothchild a compris que ce morceau instrumental devait absolument figurer sur le disque à la fois pour son titre prémonitoire –"Ensevelie vivante dans le blues"- et pour l'absence cruellement envahissante de la voix de Janis Joplin.

"My Baby" est dû à Jerry Ragovoy pour la musique et à Mort Shuman pour les paroles. Il s'agit d'un gospel soul.

"Me and Bobby McGee" demeure le titre le plus connu de Janis Joplin. Sur ce morceau, allant crescendo dans l'intensité, la voix de la chanteuse est bouleversante.

"Mercedes Benz" est un court poème écrit par Janis Joplin avec Bob Neuwirtz à partir d'un vers de l'écrivain Michael McClure. Chanté a cappella, il est seulement rythmé par le pied de Janis Joplin. Il s'agit d'un petit intermède aux paroles décalées qui se termine par le rire de Janis Joplin.

"Trust Me" est un blues gospel de Bobby Womack. Il joue d'ailleurs sur ce titre, à la guitare acoustique.

"Get It While You Can" est un slow soul de Jerry Ragovoy et Mort Shuman.

 

De même que Janis Joplin était seule au milieu d'amis souvent profiteurs, de même Janis Joplin s'éteint seule avec pour compagnons l'héroïne et l'alcool.

Janis Joplin s'en va alors que le moment des rêves, des défis et des utopies en tout genre sombrent. L'euphorie d'un immense espoir d'un monde meilleur s'est effondrée faisant place à la réalité toujours quelque peu cruelle. Beaucoup de jeunes ont fini par suivre le chemin de leurs parents qu'ils avaient tellement critiqués.

Janis Joplin, en moins de quatre ans de carrière, aura laissé une véritable emprunte. Non seulement elle est parvenue à décomplexer les artistes féminines attirées par la musique rock, mais aussi le public féminin pour qui elle fut une héroïne dans un univers alors essentiellement masculin. Dans les années 1960, elle sut imposer une façon, certes, excentrique mais cohérente de s'habiller. Elle osa coiffure extravagante, colifichets en tout genre, tatouage.

Chanteuse blanche affublée d'une voix noire, Janis Joplin choisit un répertoire mêlant sans détour rhythm'n'blues, country, rock, gospel, soul et jazz.

Presque quarante ans après sa disparition, Janis Joplin demeure une référence incontournable. Si nous la voyons éternellement jeune, c'est sans doute que nous ne parvenons pas à l'imaginer ayant pris de l'âge. Il nous reste ses chansons, alors écoutons-les encore et encore….

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22 septembre 2009 2 22 /09 /septembre /2009 10:44

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Entre le 28 juin et le 4 juillet 1970, Janis Joplin participe au Canada, au Festival Express. Il s’agit d’une tournée, organisée par deux promoteurs canadiens, -Ken Walker et Thor Eaton- qui doit traverser de part en part le Canada en train. Plusieurs groupes, ce qui représente environ cent cinquante personnes, sont présentes. La tournée, qui doit se dérouler à Montréal le 24 juin 1970 –jour de la fête nationale du Québec- est annulée, le maire refusant d’avoir à assumer deux événements tous deux populaires à la fois.

Lors de cette tournée canadienne, Janis Joplin est rayonnante. L’harmonie entre les musiciens et la chanteuse demeure. Janis Joplin est à l’aise sur le plan vocal.

Durant ce périple de 3 500 kilomètres, musiciens et chanteurs vivent dans une fête permanente : on boit, on fume beaucoup… Janis Joplin aussi, mais ses concerts restent à la hauteur.

Le 4 juillet 1970, aucun artiste ne veut quitter le train, la magie de ce voyage a laissé un sentiment de bonheur que tout le monde voulait voir durer. Cependant, Janis Joplin se languit de ses animaux qui sont à Larkspur.

Dans la voiture restaurant, Janis Joplin, en compagnie de Bonnie Bramlett, croise le journaliste David Dalton. La chanteuse lui explique la façon dont elle s’investit sur scène et pourquoi elle interprète le blues de cette manière.

Le 4 juillet 1970, Janis Joplin est à Seattle à l’Edgewater Inn en compagnie d’Eddie West. Ils passent une soirée durant laquelle ils s’amusent comme des enfants, pourtant, ce même soir, elle dit à Eddie West qu’elle n’atteindra jamais l’âge de trente ans.

Janis Joplin est à peine de retour chez elle, le 8 juillet 1970, qu’elle doit partir avec Lyndall Erb et son groupe pour Hawaï. Quand ils arrivent à Honolulu, ils sont tous éméchés mais détendus. Janis Joplin et son groupe parviennent à donner un concert à la hauteur à sept mille spectateurs.

Le 10 juillet 1970, Janis Joplin quitte rapidement Hawaï, annulant le show (ce qui représente une somme de quinze mille dollars), car elle veut se rendre à Austin au Texas afin d’assister aux soixante-dix ans de son ami, Kenneth Threadgill auquel elle doit tout. Lors de cette fête, elle monte sur scène et chante en solo « Me and Bobby McGee » et « Sunday Morning Comin’ Down ». Janis Joplin est heureuse.

Le 11 juillet 1970, Full Tilt Boogie et Big Brother and the Holding Company se retrouvent lors d’un concert à San Diego. Chet Helms croise Janis Joplin à l’occasion d’un concert du Greatful Dead à San Rafael. Grisée par l’alcool et de nouveau déprimée, Janis Joplin provoque, dans les coulisses, une telle bagarre qu’elle oblige Greatful Dead à interrompre le concert.

Parce qu’elle boit beaucoup, Janis Joplin a repris du poids ce qui la déprime. Ceux qui la côtoient à ce moment, ressentent vivement le sentiment de solitude qu’elle éprouve. Quelques événements la blessent : Kris Kristofferson ne lui a pas rendu visite lors de sa venue à Los Angeles ; Albert Grossman a refusé pour elle une proposition de cinéma pour le film Five Easy Pieces. Jack Nicholson, qui a donné cette information à Janis Joplin, y interprète un musicien de grand avenir qui renonce à sa vocation pour se consacrer à l’exploitation pétrolière. Or Janis Joplin est véritablement tentée par une expérience de comédienne.

Fin juillet 1970, Janis Joplin est à Los Angeles pour commencer l’enregistrement de son album, Pearl. Elle réside alors au Landmark Hotel de Hollywood. Les premiers titres enregistrés sont vraiment à la hauteur, ce qui met en joie Janis Joplin. Paul Rothchild, qui vient de quitter les Doors dont il était producteur, s’occupe de cet album. Non seulement Paul Rothchild est emballé par la personnalité de Janis Joplin, mais aussi par le talent de la chanteuse.

D’ailleurs cette admiration est réciproque. Paul Rothchild, qui est aussi un amateur de littérature, parvient à convaincre Janis Joplin, de temps à autre, de réduire le nombre de concerts et sa consommation d’alcool.

Le 31 juillet 1970, Janis Joplin est à New York au Chelsea Hotel où vient la rejoindre Myra Friedman. Elle doit donner un concert au Forest Hills Stadium, dans le Queens. Janis Joplin apparaît en pleine forme. Le prochain spectacle et l’enregistrement de son nouvel album en sont, entre autres, la cause.

Seth Morgan, plus jeune que Janis Joplin, est de nouveau dans sa vie. Ce jeune diplômé de Berkeley est suffisamment habile pour faire croire à Janis Joplin qu’il n’est ni intéressé par la gloire de la chanteuse, ni par son argent. Sans scrupule, Seth Morgan est d’abord un dealer et ensuite un dragueur impénitent. Il n’évitera pas à Janis Joplin de rechuter dans l’héroïne. Janis Joplin est donc sous le charme et totalement naïve. Il faut dire que Seth Morgan sait se montrer subtile en réglant, par exemple, quelques fois les notes de restaurant, Janis Joplin étant habituée à des gens qui vivent à ses dépens. Seth Morgan est donc très intéressé, mais Janis Joplin, trop amoureuse, est si aveuglée qu’elle ne peut s’en rendre compte. Seth Morgan s’installe rapidement dans la maison de Janis Joplin à Larkspur, tandis que Janis Joplin reprend le chemin de Los Angeles pour poursuivre l’enregistrement de son album. Seth Morgan profite de l’absence de la chanteuse pour recevoir de nombreuses femmes dans la maison de Janis Joplin, et ce, sans se cacher.

Quand ils sont ensemble, ils parlent mariage, voyage de noce. Seth Morgan tente de lui montrer le côté positif d’une vie de famille. Si Janis Joplin est sous le charme de ce beau parleur, ce n’est pas le cas de son entourage, en particulier Peggy Caserta, qui a bien compris que Seth Morgan était avant tout un manipulateur doué. Comme les liaisons de Janis Joplin ne durent jamais longtemps, tout le monde attend que cela passe…

Le 1 er août 1970, le concert du Forest Hills doit être reporté. Toutes les places n’ont pas été vendues et l’orage qui a éclaté, fait fuir le public.

Comme le soir du concert, Janis Joplin a consommé de la cocaïne et de l’alcool, les effets de ces substances limitent sa voix. Toutefois comme le groupe assure, le public est sous le charme. Après ce concert, Janis Joplin déprime de nouveau et se donne huit mois et demi –elle vient de voir le film de Federico Fellini, Huit et demi- pour voir les choses aller mieux, sinon elle arrêtera.

Le 3 août 1970, Janis Joplin fait sa dernière apparition à la T.V. lors du Dick Cavett Show. Même si Janis Joplin interprète brillamment Try (Just a Little Bit Harder), elle répond avec difficultés aux questions qui lui sont posées. Elle déclare qu’elle participera à Port Arthur, à la réunion pour fêter les dix ans de son départ du lycée. Or cette ville demeure le lieu où elle fut souvent un sujet de risée, son ressentiment est donc grand !

Le 4 août, Janis Joplin est avec Emmett Grogan qui l’a emmenée dîner. Rip Torn et Geraldine Page, tous deux acteurs, sont présents. Cette dernière impressionne beaucoup Janis Joplin.

Les concerts reprennent. Janis Joplin chante devant 18 000 spectateurs dans l’Illinois au Ravinia de Highland Park. Le 6 août, elle est à New York au Shea Stadium pour le Peace Festival et chante devant vingt mille personnes. Il s’agit d’un concert gratuit pour la cause pacifique. Mais l’ordre de passage des groupes pose problème et donne lieu à une véritable foire d’empoigne !

Le 8 août 1970, Janis Joplin et Full Tilt Boogie sont en concert au Capitol de Port Chester qui se trouve dans l’Etat de New York. Rip Torn et Geraldine Page, qui ont été invités, assistent pour la première fois à un concert de Janis Joplin. Geraldine Page est impressionnée par la prestation de la chanteuse.

Janis Joplin continue de déprimer, quelques-uns de ses concerts sont menacés, les promoteurs étant devenus méfiants. Pourtant son sens de l’humour demeure et surprend toujours ceux qui la côtoient.

Lorsqu’elle revoit Kris Kristofferson, Janis Joplin lui déclare qu’elle risque de reprendre de l’héroïne. Elle évoque plusieurs fois l’idée du suicide ajoutant qu’à ce moment-là, elle sera seule. Janis Joplin demande alors à Myra Friedman d’écrire un livre sur elle. Son amie accepte.

Le 12 août 1970, Janis Joplin donne son dernier concert au Harvard Stadium de Cambridge, non loin de Boston. Trente mille spectateurs sont présents. L’ambiance est tendue, et ce, pour trois raisons. La foule est nombreuse, ce qui implique une police sur la défensive. La ville vient, en effet, de connaître de violentes manifestations d’étudiants. Une course contre la montre s’engage dès le début de la journée, la sono ayant été dérobée deux fois.

Lorsque Janis Joplin monte sur scène, la tension est à son plus haut point, mais la chanteuse apparaît sidérante de fougue et de sensibilité.

Le 13 août, Janis Joplin se rend au Texas. Elle revient à Port Arthur afin d’assister à la réunion d’anciens élèves. Il s’agit de fêter le dixième anniversaire de la promotion 1960 du lycée Thomas Jefferson.

Janis Joplin donne une conférence de presse à l’hôtel Goodhue. Tout de suite, elle dit que les mentalités n’ont pas beaucoup changé depuis qu’elle a quitté Port Arthur. N’ayant pu avoir une vodka, qui, selon le serveur, est une boisson  pour sympathisants communistes, Janis Joplin n’hésite pas à dire tout ce qu’elle pense. Elle ridiculise donc sa ville et les environs et s’en prend à ses anciens congénères –elle avait été déclarée « le mec le plus moche du campus-, bref elle se venge de son passé.

Sur la photographie de groupe, Janis Joplin est habillée dans le style bohémienne hippie –boas et colifichets en nombre-, ce qui contraste avec les vêtements des autres hommes et femmes.

Quelques amis ont accompagné Janis Joplin : John Cooke, Bobby Neuwirth et John Fischer. Cela permet à la chanteuse de prouver qu’elle est dorénavant une star adulée, désirable, fait qui tranche avec son passé scolaire durant lequel elle fut toujours rejetée, humiliée. Elle met d’ailleurs en avant toutes les différences qui peuvent trancher avec son passé, et pour se faire, sort le grand jeu !

Alors qu’on lui demande de chanter, elle répond qu’elle réclame un cachet de cinquante mille dollars par concert !

Le lendemain, quand elle apparaît à la T.V. locale, Janis Joplin dit à nouveau qu’elle méprise les gens de Port Arthur. Elle a aussi quelques phrases ambiguës au sujet de sa famille. Elle ajoute aussi que dès son départ du Texas, elle n’a plus jamais autant souffert. Elle conclut en disant que, une telle adolescence ne pouvait que faire d’elle une chanteuse de blues ! Tous ses propos seront repris dans les journaux  qui ne manqueront pas de critiquer la chanteuse. Les parents  de la chanteuse auront droit à quelques appels téléphoniques déplaisants suite aux interventions de leur fille.

Janis Joplin se rend avec ses amis dans plusieurs bars. Au Channel Club, elle écoute Jerry Lee Lewis qui chante sur scène. Puis elle se bat avec le rocker qui a eu une remarque désobligeante à son égard et à l’égard de sa sœur, Laura.

Ses quelques péripéties menées ici et là à Port Arthur humilient la famille Joplin qui est soulagée de voir Janis quitter la ville. Après s’être disputés au Texas, tous se réconcilient au téléphone, quand Janis Joplin est à Larkspur.

Les derniers jours d’août, Janis Joplin se confie à Myra Friedman. Elle lui raconte que lors de sa venue à Port Arthur en 1969, elle est allée à la messe, non pas parce qu’elle était soudain croyante, mais parce que ses parents ayant accepté sa façon de vivre, il semblait naturel à Janis Joplin de rendre la pareille. Janis Joplin poursuit en expliquant que les hippies sont des imposteurs qui ont critiqué le lavage de cerveau subi de la part de leurs parents, mais qui ont agi de la même façon, puisqu’ils n’acceptent aucun mode de vie que le leur. Cette désillusion du mouvement hippie semble être partagée par d’autres personnes que Janis Joplin. Les grandes espérances sont loin !

Alors que Janis Joplin et Myra Friedman sont transportées en voiture, la chanteuse est prise de vomissements, ce qui inquiète grandement Myra Friedman. Les deux femmes se parleront encore quelques fois au téléphone mais c’est la dernière fois qu’elles se voient. Toby Ben prévient aussi Myra Friedman du seul danger que risque Janis Joplin : la mort. Ses propos surprennent beaucoup Myra Friedman qui pense que Toby Ben exagère. Mais elle ignore alors que sous l’influence de Peggy Caserta, Janis Joplin consomme de nouveau de l’héroïne, ce dont devaient être au courant quelques-uns de ceux qui se trouvaient en Californie.

Début septembre 1970, Janis Joplin retourne aux studios Sunset Sounds à Los Angeles pour poursuivre ses enregistrements. Seth Morgan, lui, prend ses aises à Larkspur et ne vient rejoindre Janis Joplin au Landmark Hotel que les week-ends. Quand il est à San Francisco, il est trop occupé par son trafic !

Dans ce même hôtel, Janis Joplin retrouve ses musiciens et des amis, John Cooke, Phil Badella et Vince Mitchell.

Entre chaque séance d’enregistrement, la chanteuse déprime, même si parfois, Peggy Caserta vient la rejoindre.

À cette époque, cet hôtel est un véritable repaire pour toxicomanes. Les dealers s’y trouvent donc aussi et vendent leur marchandise, surtout à des artistes dont la plupart sont sous dépendance !

Le stress de l’enregistrement aidant, le projet de mariage qui trotte toujours dans la tête facilitent la prise d’héroïne. Janis Joplin y succombe en se persuadant que ce n’est que passager ! Pourtant, depuis le printemps, Janis Joplin ne consommait plus que de l’alcool. Il est vrai aussi que l’overdose de son amie, Nancy Gurley et l’effacement de Linda Gravenites l’avaient beaucoup touchée. Mais la pression semble trop forte pour Janis Joplin.

Kris Kristofferson, dont elle va enregistrer « Me and Bobby McGee », s’inquiète pour elle, mais semble être le seul ! Il tente quelque chose, mais rien n’aboutit. Il faut dire que si sa carrière est en plein boom, il connaît aussi des problèmes avec l’alcool.

Janis Joplin ne voit que son album, dont huit chansons sont déjà totalement enregistrées. Comme il reste de la place pour deux titres, elle demande à Nick Gravenites de venir la rejoindre rapidement afin de lui composer deux titres. Ce dernier lui propose alors « Buried Alive in the Blues » sur lequel il travaille encore. Le projet plaît.

Nick Gravenites, qui est un proche de Janis Joplin, constatant qu’elle boit beaucoup et qu’elle se drogue, essaie de raisonner la chanteuse, mais en vain. Il réalise qu’il n’y a plus rien à faire.

FIN DE LA HUITIEME PARTIE

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15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 10:33

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Janis Joplin se retrouve seule dans sa grande maison en ce début 1970. Ce calme l’insupporte tant qu’elle décide de sortir.

Elle a aussi pris la décision de dissoudre le Kozmic Blues Band, groupe dans lequel elle a continuellement éprouvé un  sentiment de solitude. Janis Joplin continue aussi de consommer de l’alcool et de l’héroïne.

Elle licencie donc les musiciens du Kozmic Blues Band et songe à tenter d’autres expériences musicales.

Elle tient aussi la promesse faite à Linda Gravenites : début février 1970, les deux femmes partent pour le Brésil. Loin du tumulte des concerts et des enregistrements, Janis Joplin réussit à se reposer et aussi à se passer de l’héroïne, au moins pour quelque temps.

Janis Joplin fait la connaissance de David Niehaus. Ce jeune homme, qui vient de terminer ses études, veut faire un voyage autour du monde. Ensemble, ils font un voyage de deux semaines dans la jungle puis au Salvador. Mais cette histoire d’amour ne fait pas oublier à Janis Joplin sa carrière de chanteuse. D’ailleurs elle envoie un câble à Albert Grossman qui le touche mais accaparé par différentes choses, il ne répond pas.

Fin février, tandis que Linda Gravenites retourne dans la maison de Janis Joplin –il faut bien s’occuper des travaux-, Janis Joplin prolonge son séjour de deux semaines avec David Niehaus.

Janis Joplin doit retourner aux Etats-Unis où David Niehaus vient la rejoindre quelques jours plus tard. Mais la chanteuse a déjà repris ses mauvaises habitudes –l’héroïne-, en retrouvant le monde musical. Lorsque David Niehaus le comprend, il demande à Janis Joplin de renoncer à tout cela et de partir avec lui autour du monde. Janis Joplin, quant à elle, lui propose de partir en tournée avec elle en tant que collaborateur personnel, ce qu’elle n’avait jamais proposé à ses précédents amants. Mais ils ne parviennent pas à s’entendre et se séparent alors qu’ils s’aiment. Ce départ sied à Peggy Caserta qui voyait en David Niehaus un intrus.

Janis Joplin, blessée par cette séparation, se jette corps et âme dans sa carrière et chante sa douleur. Elle replonge aussi dans l’alcool et l’héroïne, et ce, d’autant plus facilement que les fournisseurs de drogue ne sont jamais loin des gens du business !

Janis Joplin s’étourdit dans des fêtes et se retrouve entourée de gens qui ne sont pas des amis. Il est vrai que la gloire et l’argent attirent beaucoup de parasites autour de la chanteuse. Toutefois, Janis Joplin n’est pas dupe de ce que lui vaut sa notoriété et son statut de star.

Elle consulte une fois encore un psychanalyste, mais sans succès.

Linda Gravenites supporte mal de voir Janis Joplin de nouveau plonger. Les deux femmes ne se parlent plus, l’ambiance devient rapidement invivable. Janis Joplin ne parvient pas à faire ce qu’il faut pour éviter que sa vie ne lui échappe…

Le 28 mars 1970, à Hollywood, dans un studio de Columbia, Janis Joplin enregistre avec Paul Butterfield et Michael Bloomfield, « One Night Stand » de Barry Flast et Sam Gordon. Il s’agit d’un blues, mais Janis Joplin refuse d’assumer les paroles alors qu’elles rendent bien compte de sa détresse existentielle du moment.

Début avril 1970, Linda Gravenites part afin qu’une fan, Lyndall Erb, vienne s’installer chez Janis Joplin, ce qui n’est pas du goût, entre autres, de Sunshine qui estime qu’elle ne fait pas partie des proches de la chanteuse.

Albert Grossman demande à Lyndall Erb de surveiller la chanteuse mais les deux femmes deviennent rapidement des amies. Cependant, Janis Joplin vit très mal le départ de Linda Gravenites et le dit au téléphone à Myra Friedman. Cette dernière, sans détour, lui déclare que plus personne parmi ceux qui lui sont proches, ne parvient à supporter son attitude vis-à-vis de l’héroïne. Janis Joplin est déroutée et promet de réagir pour tenter de mettre fin à sa consommation d’héroïne. Mais Janis Joplin est totalement perdue : son amie la plus proche est partie et l’homme qu’elle aime aussi. Elle n’a, depuis peu, plus de groupe. Sans un véritable soutien, Janis Joplin panique. Pendant quelque temps, elle ne prend plus que de la Dolophine, mais personne n’arrive à croire qu’elle renoncer à l’héroïne. Elle commence une nouvelle analyse, mais comme ce praticien essaie de la convaincre de changer de vie, elle arrête cette analyse à la mi-mai. Elle est raisonnable quelque temps.

Le 4 avril 1970, Janis Joplin se joint à Big Brother and Holding Company pour un concert au Fillmore West. Un autre a lieu au Winterland le 12 avril.

Nick Gravenites, le parolier qui a remplacé Janis Joplin au sein de Big Brother and the Holding Company, interprète avec la chanteuse « Ego Rock », - titre aux paroles autobiographiques-, qu’ils ont écrit ensemble. L’interprétation par Janis Joplin de ce blues est bouleversante.

Janis Joplin constate avec tristesse que Big Brother and the Holding Company a déjà renoncé à une partie de son ancien répertoire.

Même si les retrouvailles ont été chaleureuses, il n’est pas question de reformer le groupe, les choix de carrière de Big Brother and the Holding Company et de Janis Joplin étant devenus trop différents.

Dès avril 1970, Janis Joplin doit reformer un groupe –le troisième-, mais cette fois, Albert Grossman veille. Il charge Bob Neuwirth, qui a déjà travaillé auprès de Jim Morrison, de ce travail. Il faut avant tout éviter les erreurs commises lors de la formation du Kozmic Blues Band. Les claviers sont favorisés au détriment des cuivres. Comme il faut tenter de trouver de véritables complices pour Janis Joplin, deux anciens du Kozmic Blues Band sont retenus : Brad Campbell (bassiste) et John Till (guitariste). Leur présence permet, entre autres, de conserver quelques titres de l’ancien répertoire.

Nick Gravenites et Michael Bloomfield aident la chanteuse à constituer le casting. Le batteur, Clark Pierson, est repéré dans un club de strip-tease de San Francisco. Ken Pearson, remarqué sur la scène jazz et rock au Canada, joue de l’orgue. Le pianiste, Richard Bell, est issu de la formation rock du chanteur Ronnie Hawkins. Les conseillers artistiques pour les compositions sont Bobby Womack et Spooner Oldham.

Les premières répétitions, suivies de près par Albert Grossman, ont lieu dans le garage aménagé de la maison de Larkspur. Janis Joplin, constatant qu’un clan est en train de se souder, est enthousiaste. Tout se passe bien tant au niveau humain qu’au niveau musical.

Janis Joplin et Bob Neuwirth donnent au groupe le nom de Full Tilt Boogie (i.e. « Guinche à fond la caisse »).

Détachée à nouveau de l’héroïne, Janis Joplin parvient à donner au groupe une unité. Toutefois, Janis Joplin continue de consommer de l’alcool qui la maintient dans une ivresse permanente dont elle a constamment besoin. D’ailleurs, elle a veillé à s’entourer de musiciens qui aiment boire sans être pour autant dépendants de l’alcool, mais Ken Pearson a du mal à tenir le rythme et songe plusieurs fois à quitter le groupe.

Janis Joplin demeure toutefois clairvoyante quant à sa dépendance à l’alcool.

Dans cette nouvelle formation, dont les musiciens sont presque tous canadiens, Janis Joplin évolue harmonieusement. Alors que la démarche musicale reste la même, le blues demeure central.

Les concerts de cette période restent les meilleurs de Janis Joplin, car les musiciens, résolus à la mettre en avant, laissent la chanteuse assurer le show. Son expression corporelle est faite de déhanchement et de transe, sa manière de chanter a encore évolué, sa palette vocale a encore gagné en maîtrise.

Au printemps 1970, Bobby Neuwirth et son ami originaire du Texas, Kris Kristofferson, séjournent quelques semaines chez Janis Joplin dans la maison de Larkspur.

Kris Kristofferson, qui est un chanteur et un auteur compositeur, a une présence extraordinaire. Il a aussi au seuil d’une grande carrière d’acteur. Il compose le titre « Me Bobby McGee » qui est un titre autobiographique que Janis Joplin va s’approprier. Les paroles lui rappellent son départ en stop du Texas pour la Californie avec Chet Helms.

Janis Joplin, toujours en forme et, semble-t-il, loin de l’héroïne, essaie de séduire le beau Kris Kristofferson. Bien que ce dernier apprécie Janis Joplin, il est avant tout un homme qui ne sait pas rester en place. La chanteuse, qui essaie de le retenir, lui présente ses amies. Le charme de Kris Kristofferson agit sur Peggy Caserta et Kim Chappell, mais Kris Kristofferson n’apprécie pas beaucoup l’entourage de Janis Joplin, certains, selon lui, profiteraient trop de la générosité de la chanteuse. Janis Joplin, qui redoute constamment la solitude, désire toujours être entourée.

Janis Joplin fait de nombreuses demandes en mariage alors qu’elle tient à son indépendance et à sa liberté. Elle rêve, un court moment, d’une vie de femme au foyer !

Kris Kristofferson ne songe qu’à partir, car les fêtes nocturnes permanentes lui conviennent de moins en moins. Il réussit enfin à quitter la maison de Janis Joplin en laissant comme cadeau « Me and Bobby McGee » qui n’était pas destiné, au départ, à Janis Joplin.

Durant le mois de mai 1970, Janis Joplin prépare quelques concerts qui doivent avoir lieu dans la région de San Francisco.

Ken Pearson, ne parvenant pas à suivre le rythme des fêtes, des répétions, annonce à Janis Joplin qu’il est sur le point de quitter le groupe, mais la chanteuse parvient à le convaincre de rester.

Alors que le groupe continue ses répétitions à Larkspur, des membres des Hell’s Angels, -motards avec lesquels Janis Joplin avait pris ses distances depuis que l’un d’eux l’avait frappée à l’automne 1969-, proposent à Janis Joplin d’animer une fête selon leur goût. Sweet William, membres des Hell’s Angels, qui est resté un ami de Janis Joplin, impose plus qu’il ne propose. Janis Joplin accepte donc de montrer son nouveau spectacle devant ce public peu regardant.

Le groupe joue sur la scène d’une salle délabrée de San Rafael, le Pepperland. Environ deux mille Hell’s Angels et un public choisi par ces derniers, assistent au spectacle sponsorisé –grâce aux Hell’s Angels- par Southern Confort, la boisson favorite de Janis Joplin.

Quelques anciens partenaires de Big Brother and the Holding Company et leur chanteur Nick Gravenites sont du concert aussi et jouent en ouverture. Mais comme les prestations semblent  tourner au duel musical, Janis Joplin est mal à l’aise. En plus, juste avant de monter sur scène, Janis Joplin se bat avec quelqu’un qui veut boire dans sa bouteille. Malgré l’intervention de Sweet William et de quelques Hell’s Angels, Janis Joplin monte sur scène, à moitié ivre et contusionnée, dans une chaleur suffocante.

À la fin du show, Janis Joplin s’évanouit en sortant de scène. Les Hell’s Angels payent le groupe mais remettent l’argent à Albert Grossman, qui s’est déplacé de New York, juste pour l’occasion et a été quitte pour la peur en voyant Janis Joplin dans cet état.

Bobby Neuwirth, John Cooke et Kris Kirstofferson –ce dernier est venu pour l’occasion- s’occupent de Janis Joplin et le reconduisent chez elle.

Le jour suivant, Janis Joplin appelle Myra Friedman afin de lui dire que les Hell’s Angels la dégoûtent et qu’elle ne se souvient pas de sa prestation sur scène. Par contre, elle n’a rien oublié de la présence, pour elle, embarrassante de Big Brother and the Holding Company et de la bagarre. Juste après ce concert, la chanteuse fait une mini-dépression.

Un point positif, les journalistes qui ont assisté à ce concert, parviennent à croire que Janis Joplin a autour d’elle un véritable groupe, le meilleur qu’elle ait connu jusque là. D’ailleurs, quelques jours plus tard, le 12 juin 1970, un concert donné au Freedom Hall de Louisville –où l’on frôle l’émeute- confirme que le groupe, non seulement joue pour Janis Joplin, mais aussi souligne ses qualités d’interprétation.

La chanteuse est heureuse de retrouver la scène et le public après cinq mois d’absence.

Dans le courant du mois de mai 1970, la troupe, accompagnée de Vince Mitchell et George Ostrow, part en tournée pour deux mois. Le premier concert se déroule en Floride à Gainsville, là où quelques mois auparavant Janis Joplin a eu des ennuis avec la justice.

Alors que les concerts sont de qualité, le public n’est pas au rendez-vous. Certains concerts sont même annulés. Même si l’harmonie est là entre les musiciens et Janis Joplin, cette dernière continue de boire au-delà du raisonnable. Pourtant, elle sait pertinemment qu’elle ne peut chanter correctement si elle a trop bu. Myra Friedman, qui continue de s’inquiéter pour Janis Joplin, prend contact avec le conseil national sur l’alcoolisme. Cet organisme l’oriente vers le docteur Richard Perkins qui explique que l’alcool est un sédatif, le café un stimulant. Janis Joplin accepte donc de consulter un spécialiste mais sans résultat.

Le groupe continue d’être efficace autour de la chanteuse lors des tournées, ce qui n’est pas le cas de l’organisation, les promoteurs n’étant pas toujours à la hauteur puisqu’ils n’informent pas les radios lors des passages de Janis Joplin. En plus, Albert Grossman est en conflit avec Bob Dylan, ce qui le laisse loin des tournées de Janis Joplin.

Comme Janis Joplin continue de haranguer le public lors des concerts, les promoteurs ne sont pas toujours prêts à organiser des spectacles avec elle. Les conditions sont devenues plus strictes pour se produire sur scène. Les temps ont changé. Mais peu importe pour Janis Joplin, le nombre de spectateurs, ce qui compte, c’est de chanter. Pourtant Janis Joplin recommence a douté d’elle-même et à avoir peur de l’avenir. Elle continue aussi de se sentir seule et broie du noir.

Perdue, elle appelle ses parents au Texas. Tout comme Myra Friedman, la mère de Janis Joplin conseille à sa fille de lever le pied, l’argent étant, pour elle, sans importance. Janis Joplin gagne alors 300 000 dollars par an, ce qui est une somme considérable en 1970. Mais Janis Joplin répond qu’elle ne peut pas. D’ailleurs elle ne refuse jamais un concert car elle aime cette confrontation avec le public et estime que cela lui permet de progresser dans son art.

Janis Joplin éprouve aussi le sentiment d’être en décalage avec son époque. Alors qu’elle consomme de l’alcool, la plupart des autres gens fument de l’herbe ou prennent de l’acide. Elle s’identifie alors à Bessie Smith et adopte le surnom donné par Dave Richards : Pearl. Parfois, Janis Joplin se parle à elle-même en s’appelant Pearl. Elle fait aussi des efforts pour éviter de prendre de l’héroïne.

Janis Joplin apparaît pour la dernière fois au Dick Cavette Show sur A.B.C. le 25 juin et le 3 août 1970. Dans ce talk-show au ton très libre, le présentateur, qui aborde souvent des sujets encore tabous, reçoit aussi des chanteurs qui jouent dans des conditions live. Le 25 juin 1970, Janis Joplin, qui apparaît cette fois non défoncée dans cette émission, chante « Move Over » et « Get It While You Can » qui sont alors inédits.

 

FIN DE LA SEPTIEME PARTIE

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7 septembre 2009 1 07 /09 /septembre /2009 10:48

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En août 1969, Janis Joplin se rend donc au White Lake et Bethel afin de participer au Woodstock Music and Art Fair. Organisé par quatre hommes, John Roberts, Joel Rosenman, Mike Lang et Artie Kornfeld, le festival de Woodstock se déroule à Bethel. Nous sommes loin, en esprit, du festival de Monterey de 1967. Il n’est plus question d’esprit glorieux et fraternel ! L’industrie musicale et les imprésarios sont bien présents et demandent des cachets impressionnants : jusqu’à 18 000 dollars pour Jimi Hendrix !

Lors cette fête qui doit durer trois jours –presque ininterrompus- les groupes californiens vont encore dominer l’événement. Plus de 500 000 spectateurs, dont bien peu auront payé les dix-huit dollars du billet d’entrée pour ces trois jours, se retrouvent sur ce lieu mouillé par une pluie abondante menant la vie qu’ils aiment. Certains, au milieu de cet univers musical, s’adonnent au vagabondage sexuel, d’autres à la drogue, d’autres encore à l’amour. L’Amérique découvre cette liesse collective qui ne fait que surprendre.

Malgré le mauvais temps et une organisation chaotique, la musique jouée à Woodstock, sera connue dans le monde entier. Toute cette jeunesse se retrouve là, sans police et sans adultes pour les surveiller. Les spectateurs voient sur scène des musiciens et des chanteurs qui ont plus ou moins leur âge. De nombreux artistes rock sont présents, quelques-uns vont d’ailleurs tirer leur épingle du jeu : Country Joe McDonald, Santana, Joe Cocker, Ten Year After.

Janis Joplin, hélas, ne donnera pas le meilleur d’elle-même à Woodstock. Comme il faut attendre longtemps dans la zone réservée aux artistes, Janis Joplin tue les heures qui passent en consommant des alcools et de l’héroïne. Elle monte sur scène avec une demi-journée de retard. Elle est alors dans un état second. Il faut l’aider pour qu’elle entre sur scène. Elle ne sait pas où est le public, sa voix est faible et hésitante. Janis Joplin se sent perdue, et ce, d’autant plus que Sam Andrew vient de partir. Les musiciens ne sont pas à la hauteur non plus : les cuivres dominent tout. Nous sommes loin de la magie du Monterey Pop Festival !

Albert Grossman, au vue de la prestation de Janis Joplin, refuse que le concert du groupe figure dans le film de
Michael Wadleigh.

Après Woodstock, Janis Joplin retourne à New York et séjourne au Chelsea Hotel avec Peggy Caserta.

Ce même année, le Wild West Festival, prévu le 22 août, est annulé, de nouvelles lois et taxes d’assurance ayant rendu compliquées l’organisation de ce genre de grandes manifestations musicales.

Le mouvement hippie voit aussi son image s’assombrir considérablement. Cherchant à se venger du producteur Terry Melcher –qui n’a pas voulu s’occuper de lui comme artiste- et de l’actrice Candice Bergen qui ont déménagé quelques semaines plus tôt, Charles Manson parvient à convaincre quatre de ses adeptes de mutiler et d’assassiner les habitants de la maison située à Benedict Canyon. L’actrice Sharon Tate, épouse de Roman Polanski, enceinte de huit mois, est sauvagement assassinée avec les autres occupants de la maison.

Ce rituel macabre, commis par les adeptes de Charles Manson, n’est, hélas, pas un acte isolé. Ces crimes démoniaques, qui ont souvent un caractère raciste, serviront à discréditer non seulement le mouvement hippie mais aussi la musique rock, Charles Manson ayant déclaré avoir été influencé par des paroles de chansons. Il est vrai aussi que l’horreur de ces crimes troublera beaucoup d’adeptes dans les communautés. Le déclin du mouvement hippie est inévitable, et ce, d’autant plus que certains réalisent que le projet hippie n’était qu’une utopie. S’ajoute à cette triste réalité peu à peu acceptée, la connaissance des premières études réalisées sur le L.S.D. A partir de ce moment, une grande majorité de ces jeunes reprend le chemin de la sécurité, du confort et du travail régulier.

Le film Easy Rider, sorti en 1969, illustre très bien la fin de ce mouvement. La mort de l’écrivain, Jack Kerouac en octobre de la même année signe, avec le concert du 6 décembre 1969 des Rolling Stones pendant lequel les Hell’s Angels tuèrent un spectateur noir, la fin de cette période. D’ailleurs en 1970, les mouvements beat et hippie ont quasiment disparu.


George, le chien de Janis Joplin, est volé, ce qui affecte beaucoup la chanteuse. Elle achète à Larkspur une maison située au fond d’une impasse. Elle s’y installe en décembre 1969 en compagnie de sa gardienne, quelques animaux et de nombreux amis, vrais ou faux !


Janis Joplin demande à Linda Gravenites de quitter Londres et de venir la rejoindre dans ce lieu dont elle souhaite faire un nouveau départ. Janis Joplin semble, en effet, résolue à tourner la page. Mais en fait, Janis Joplin appelle Linda Gravenites au secours. La chanteuse est toujours effrayée par l’idée du vide et de se retrouver face à elle-même. Elle continue de se droguer.


Pendant l’été 1969, Janis Joplin part faire du camping avec quelques-uns de ses partenaires de tournée. Cependant, ces moments de liberté sont entrecoupés d’un concert à l’université du Texas.

Sam Andrew assiste à un concert de Janis Joplin au Hollywood Bowl, mais il quitte le spectacle avant la fin, persuadé, entre autres, que le nouveau guitariste lui a volé son « léché » de guitare. Sam Andrew ne parvient toujours pas à comprendre pourquoi Janis Joplin l’a obligé à quitter ce groupe.


A l’automne, la chanteuse fait une nouvelle conquête : le batteur Paul Whaley, fondateur du groupe Blue Cheer.

Le 15 novembre 1969, Linda Gravenites quitte Londres pour New York où elle va retrouver Janis Joplin. Linda Gravenites, qui est une véritable amie, sait que Janis Joplin prend toujours de la drogue. Elle désire l’en éloigner, les autres proches de Janis Joplin ayant échoué jusqu’à présent. En plus Albert Grossman ferme les yeux pourvu que les disques se vendent !


Linda Gravenites est consternée de voir le nombre d’amants et de maîtresses d’un soir de Janis Joplin. Toutefois, les deux femmes sont heureuses de se retrouver. Linda Gravenites confectionne même de nouveaux vêtements pour Janis Joplin pour le concert prévu au mois de décembre au Madison Square Garden.


Le 16 novembre 1969, Janis Joplin se fait arrêter sur scène –pour propos obscènes en public-  en Floride juste après la fin du concert dans les coulisses du Curtis-Hixon Hall de Tampa. Il faut dire que le public est particulièrement agité et que les forces de l’ordre sont sur les dents. En plus, Janis Joplin ne veut rien dire au micro pour calmer la foule. La police monte sur scène pour mettre fin au spectacle, ce qui exaspère Janis Joplin qui emploie un langage très fleuri à l’attention de la police.


Le 20 novembre 1969, Janis Joplin, accompagnée de son avocat Herbert Goldburg, se rend au quartier général de la police à Tampa. Le règlement de la caution calme quelque peu l’incident mais les conséquences seront inévitables : plusieurs programmateurs ne souhaitant pas avoir des ennuis avec la police, annulent des engagements pris avec Janis Joplin et Jim Morrison, autre artiste à problème. Tous deux sont d’ailleurs de plus en plus connus pour leur alcoolisme et leurs nombreuses provocations.


Quelques jours plus tard, Janis Joplin est de nouveau à New York. Aidée de Myra Friedman et d’Albert Grossman, Linda Gravenites, entreprend ce qu’il faut pour parvenir à sauver Janis Joplin de la drogue. La chanteuse réagit d’abord violemment puis accepte de consulter un endocrinologue.


Le 27 novembre, lors du concert des Rolling Stones au Madison Square Garden de New York, Janis Joplin chante en duo avec Tina Turner. Peu après elle participe au festival rock de West Palm Beach.


Le 9 décembre 1969, Janis Joplin entre dans le cabinet du docteur Ed Rothchild à l’institut Sloan Ketelring. Janis Joplin explique au médecin que la drogue a des effets calmants sur elle, ce qui implique que son usage lui est indispensable. Le médecin  est surpris par l’attitude de la chanteuse dont l’intelligence est redoutable mais les émotions enfantines. Comme elle parle beaucoup, le médecin parvient à lui faire avouer qu’elle a déjà fait six overdoses entre juillet 1968 et décembre 1969.


Janis Joplin subit plusieurs tests puis est mise sous Dolophine (médicament proche de la méthadone), mais elle ne prend ce traitement que deux semaines. Elle accepte aussi de consulter un psychologue de San Francisco.

Janis Joplin continue de créer des mini-scandales ici ou là. Elle fréquente alors l’acteur Michael J. Pollard qui a joué dans Bonnie and Clyde. Elle passe aussi de nombreuses après-midi à boire au Anxious Asp sur Green Street.

Mi-décembre, Janis Joplin et son groupe jouent à Nashville. Elle chante pour la première fois, la chanson de Kris Kristofferson « Me and Bobby McGee ». Ensuite le groupe retourne à New York.


Le 19 décembre, au Madison Square Garden, Janis Joplin et le Kozmic Blues Band donnent leur dernier concert de l’année et ensemble. 17 000 personnes, qui ont payé leur place, assistent à ce show quelque peu décevant, l’acoustique étant médiocre. Quelques amis sont présents : Michael Pollard, Bobby Neuwirth et Linda Gravenites.

Le 20 décembre 1969, après ce concert, Janis Joplin prend l’avion pour la Californie. Elle va pouvoir, lors de ses vacances, décorer sa maison. Elle songe aussi à créer un nouveau groupe. Le Kozmic Blues Band n’a plus de raison d’être.

Elle se donne trois semaines pour aménager sa maison. Fin décembre, Janis Joplin pend la crémaillère. Lors de cette fête, alcool et produits illicites sont consommés. Parmi ces trois cents invités se trouvent les membres de Big Brother and the Holding Company, mais sans Sam Andrew qui n’a pas souhaité venir.


Janis Joplin avoue à James Gurley qu’elle veut se débarrasser des musiciens du Kozmic Blues Band.

Ce même mois, Janis Joplin est sacrée « meilleure chanteuse pop » par la revue Jazz and Pop.


Janis Joplin fait appel à Lyle Tuttle afin qu’il lui fasse plusieurs tatouages. Peu de femmes en portent à l’époque. Cet homme, très connu, tatoue la formule One for the boys, un petit cœur rouge sur le sein gauche, une fleur sur le talon droit et un bracelet florentin tricolore sur le poignet gauche.


Après cette grande fête, Janis Joplin se retrouve seule dans sa grande maison. Elle fréquente alors les bars où elle reste parfois jusqu’à la fermeture. Linda Gravenites ne suit pas son amie sur ce chemin. Elle commence à déprimer, car les errements de Janis Joplin sont devenus un poids pour elle. Janis Joplin, réalisant que son amie va mal, lui propose de partir ensemble en vacances à Rio pour le carnaval.

 

FIN DE LA SIXIEME PARTIE

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1 septembre 2009 2 01 /09 /septembre /2009 11:44

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Après le fiasco de Memphis, le groupe de Janis Joplin est remanié. Il se prénomme désormais Kozmic Blues Band.

Des répétitions sont organisées. Il faut absolument que le groupe parvienne à créer un son et une unité même s’ils ne sont que de façade. Le groupe doit être prêt pour une série de concerts qui doit avoir lieu sur la côte Est dans le circuit universitaire.


Dans le même temps, C.B.S. profite du succès de l’album de Cheap Thrills.


Le 9 février 1969, au Boston Music Hall, C.B.S. organise une présentation officielle de la nouvelle formation à l’occasion d’un preview concert.


Le 11 et 12 février, des concerts ont lieu au Fillmore East avec Grateful Dead en première partie. Janis Joplin, marquée par l’échec de Memphis, sait qu’elle doit réussir. Son angoisse, qu’elle exhorte par le chant, est impressionnante.

Bill Graham, le nouveau propriétaire du Fillmore East, sait que Janis Joplin est fort anxieuse et que son groupe est une formation récente. C’est pourquoi, il fait son possible pour rassurer la chanteuse. Il réussit aussi à convaincre les responsables de l’émission « 60 minutes » de filmer le concert, ce qui déplaît à Albert Grossman, et ce, pour deux raisons. La première est que le groupe n’en est qu’à ses débuts, la seconde est que la bassiste canadien, Brad Campbell, n’est pas en règle administrativement. Il sera d’ailleurs déguisé, lors de ce concert afin de ne pas être reconnu.


Les autres musiciens du groupe sont Luis Gasca (trompettiste), Terry Clements (saxo ténor anglais, issu du groupe Stoneground), Richard Kermode et Gabriel Mekler (tous deux à l’orgue Hammond) et Sam Andrew qui est le seul musicien issu de Big Brother and the Holding Company.


Pour ce concert, la salle est comble !

Bill Graham et Albert Grossman sont arrivés à un compromis : le concert ne sera pas filmé, seul l’entrée en scène de Janis Joplin le sera. Une entrevue avec la chanteuse sera aussi accordée.


Malgré les répétitions, le groupe apparaît quelque peu emprunté. Le nouveau répertoire n’est pas maîtrisé et la formation n’a pas assez d’expérience. Cependant, même si Janis Joplin est éméchée, elle parvient, grâce à sa gestuelle et à ses astuces scéniques, à tirer son épingle du jeu. Quant à l’entrevue, elle est particulièrement animée. Janis Joplin n’a pas été avare d’injures.


Après le concert, lors du cocktail, Janis Joplin rencontre l’écrivain, Jean-Claude Carrière et le réalisateur Milos Forman qui travaillent sur Taking Off. Les deux hommes sont impressionnés par le rire en cascade de Janis Joplin. Tous trois sympathisent et se voient plusieurs fois.


Si une partie de la presse, face à cette nouvelle formation, se montre plutôt compréhensive, ce n’est pas le cas de la presse californienne. Certains journalistes de la côte Ouest, regrettant les fêtes spontanées de Big Brother and the Holding Company, conseillent à Janis Joplin de retrouver ses anciens musiciens !


Les différentes critiques ont blessé la chanteuse qui se réfugie dans l’alcool et l’héroïne et s’isole de ses musiciens. Même les médecins ne parviennent pas à la rassurer.


Les concerts suivants restent chaotiques. Janis Joplin invective parfois les spectateurs, qui dans les petites villes des Etats, sont plutôt habitués à écouter sagement les concerts. C’est pourquoi, il n’est pas rare de voir la police intervenir à l’issue de ces concerts.

Pourtant la seule façon de souder le groupe est bien les concerts en public. D’autres concerts ont donc lieu mais dans des petites villes avant de faire un retour sur les routes de l’Est déjà connues de Janis Joplin.


Un changement a lieu au sein de C.B.S : Dave Richards et Marc Bronstein partent laissant leur place à George Ostrow et Vince Mitchell. Albert Grossman engage Sam Gordon.


Janis Joplin, toujours en pleine tourmente, se raccroche au quotidien par l’héroïne. En février 1969, elle fait une première overdose dans l’appartement de Noe Street. Linda Gravenites et Sunshine doivent la gifler violemment afin de lui faire reprendre conscience.


Un nouveau saxophoniste baryton entre dans le groupe. Il s’agit de Cornelius « Snooky » Flowers.

Malgré une bonne prestation, lors du Ed Sullivan Show le 16 mars 1969, le groupe ne parvient pas à se souder. Ce qui existait avec le Big Brother and the Holding Company est cruellement absent avec le Kozmic Blues Band. Janis Joplin amplifie le malaise ambiant par son humour grinçant, son franc-parler et ses pitreries qui finissent par blesser ses musiciens.


Janis Joplin continue de craindre l’échec et les dangers de l’alcool. Durant cette période, Janis Joplin se politise. Elle s’engage auprès de l’American Indian Movement qui revendique le contrôle des ressources naturelles sur les terres indiennes et l’autonomie politique des réserves.


Janis Joplin estime toujours que la vie communautaire est la meilleure solution. Elle continue de vivre dans une grande liberté de mœurs et toujours sous l’influence de l’alcool et des drogues.


Le groupe part en tournée en Europe du 30 mars au 24 avril. Cet événement offre la possibilité de calmer les tensions et de fuir le quotidien. Linda Gravenites se joint au groupe et part en Europe.

Le public européen et la presse découvrent sans préjugés. Ils sont enthousiastes, toutefois, les ventes de disques restent limitées sur le continent européen.

Les tensions au sein du groupe s’atténuent. En plus, en Europe, la drogue est rare, ce qui permet  Janis Joplin, dépendante de l’héroïne, de décrocher.

Ceux qui assistent à ses concerts, sont surpris par cette petite bombe d’énergie.

Le groupe se produit donc à Stockholm, Amsterdam, Francfort, Paris, Stockholm, Copenhague et Londres.

Le dimanche 13 avril, le groupe joue à l’Olympia devant un public peu nombreux.

A Londres, au Royal Albert Hall, le public occupe toute la salle avec parmi les spectateurs les Beatles et les Rolling Stones. La presse anglaise est totalement enthousiaste et le public adhère pleinement.


En Europe, loin du contexte américain, Janis Joplin s’amuse. En plus, les musiciens réussissent à devenir un vrai groupe : l’unité est là. Mais à Londres, Janis Joplin retrouve la drogue. Sam Andrew est d’ailleurs sauvé de justesse d’une overdose grâce à Janis Joplin, Linda Gravenites et Suzy Creamcheeze. Janis Joplin replonge donc dans l’héroïne, ce qui pousse Linda Gravenites à rester à Londres. Janis Joplin repart pour les U.S.A.


Janis Joplin parvient à cacher habilement son penchant pour l’héroïne. Quelques très proches seulement le savent. Mais son côté perpétuellement inquiet de Janis Joplin demeure. Les bouteilles vides ou pleines deviennent un objet transitionnel qu’elle câline comme un enfant dorlote son doudou. Sunshine, elle aussi dépendante de l’héroïne, vit parfois chez Janis Joplin.


En mai 1969, Janis Joplin est en couverture de Newsweek. L’article la présente comme étant à elle seule la «Renaissance du blues ».

S’il est vrai que le groupe est sur le point d’entrer dans les studios Columbia de Hollywood mi-juin 1969, quelques-uns sont déjà persuadés que le groupe n’existe plus. Pourtant, Gabriel Mekler et Janis Joplin ont déjà composé « I Got Dem Ol’ Kozmic Blues Again, Mama » qui d’ailleurs donne son titre à l’album.

Tandis que Gabriel Mekler improvise au piano, Janis Joplin met quelques mots sur cette mélodie qui deviendra « Kozmic Blues ».


Gabriel Mekler est chargé de produire le disque, mais Janis Joplin ne fait pas ce qu’il voudrait. Elle chante au lieu de crier et cherche à étendre le registre de sa voix. En plus, rien ne va avec les musiciens. Certains se demandent ce qu’ils font ici. Le Kozmic Blues est remanié à nouveau, ce qui empêche toute harmonie.

Janis Joplin supporte mal ces changements perpétuels de musiciens. Pourtant elle demeure extrêmement motivée pour ce disque, son disque solo et de blues. Elle choisit de n’interpréter que des textes qu’elle a cautionnés. Ces mots, grâce au chant, peuvent soulager ses doutes et sa douleur. Dans ce blues se confondent son art et sa propre vie.


Le 45 tours « Kozmic Blues » est prévu pour l’été, l’album pour novembre. Janis Joplin change quelque peu de registre. Une place plus importante est accordée aux cuivres. Robert Crumb fait une partie de la pochette, le lettrage du recto sur un portrait flou de la chanteuse. Ce disque est plus personnel que les précédents aussi bien du point de vue de l’ambiance que du choix des titres.


« Try (Just a Little Bit Harder ») de Jerry Ragovoy et de Chip Taylor permet à Janis Joplin de donner le meilleur. Ce titre
connaîtra toujours le succès lors de concert.

« One good Man » de Janis Joplin offre à Sam Andrew son moment musical en compagnie des cuivres.

« Little Girl Blue » qui est une reprise d’Ella Fitzgerald, est le pendant de « Summertime ».

« Dear Landlord » de Bob Dylan est enregistré le 17 juin 1969, mais il ne figure pas sur l’album. Il faudra attendre 1999 pour pouvoir l’écouter !

Cinq autres titres se trouvent sur l’album : « Maybe » de Richard Barrett, « As Good As You’ve Been To This World » et « Work Me, Lord » de Nick Gravenites, « To Love Somebody » de Bee Gees –il s’agit donc d’une reprise- et « Kozmic Blues ».

L’album est dédié à Nancy Gurley décédée le 4 juillet 1969 d’une overdose d’héroïne. Pourtant cet événement tragique ne servira, hélas, pas de leçon à Janis Joplin. La chanteuse décide d’abord de se faire une piqûre d’héroïne pour faire partir la douleur de l’absence…


Ce nouvel album n’est pas une véritable réussite malgré quelques bons titres. Sam Andrew, mis dans une situation embarrassante par Michael Bloomfield, se demande ce qu’il fait là parmi ces musiciens plus intéressés par l’argent que par le disque. Janis Joplin, de nouveau perdue, fait de Sam Andrew son amant, puis décide de le virer. Cependant, Sam Andrew accepte de rester jusqu’à l’arrivée d’un nouveau guitariste. Ce sera le Canadien, John Till.

Sam Andrew joue une dernière fois avec Janis  le 19 Juillet 1969 au Forest Hills Stadium de New York. Ensuite, il rejoint Big Brother and the Holding Company. Toutefois, Janis Joplin et Sam Andrew habitant non loin l’un de l’autre, restent en bon terme.


Face à ce demi-échec, Janis Joplin doit réagir. Elle y parvient mais en consommant la plupart du temps de la drogue ! Janis Joplin tient avant tout à affirmer son statut de chanteuse auquel elle tient.

Gabriel Mekler, le temps de l’enregistrement, héberge Janis Joplin qui connaît avec les siens, une vie familiale. Cela lui évite, de fait, l’autodestruction.


L’album rencontre le succès. Le 18 octobre 1969, le disque occupe la cinquième position au Billboard et y reste plus de quatre mois.

Après le festival pop d’Atlanta où Janis Joplin a chanté avec Little Richard, la chanteuse retourne à New York. Le 18 juillet, Janis Joplin participe pour la première fois au Dick Cavett Show. Le lendemain, elle chante au Forest Hills Stadium de New York.


De plus en plus, la presse s’intéresse au style de vie et aux frasques de Janis Joplin plutôt qu’à sa voix, ce dont la chanteuse se plaint.

Janis Joplin, ne parvenant pas à trouver de l’héroïne systématiquement, consomme toujours de l’alcool qui calme son stress. Ses amis tentent, à maintes reprises, de la mettre en garde, mais Janis Joplin réagit toujours si violemment que ses amis ne disent plus rien. Elle mange aussi beaucoup de sucreries qui parviennent à lui remonter le moral.

Alors que l’homme fait son premier pas sur la lune, les festivals musicaux ont lieu. Janis Joplin participe à quelques-uns d’entre eux et donne des concerts avec le Kozmic Blues Band. A chaque fois, elle incite le public à bouger, à danser, à sauter, bref à entrer en symbiose avec elle.


Début août 1969, Janis Joplin passe neuf jours à Saint-Thomas dans une clinique de désintoxication. Elle cherche avant tout à freiner sa dépendance mais c’est un échec. Juste avant Woodstock, Janis Joplin continue de subir les effets de l’alcool. Elle ne maîtrise plus rien, alors qu’elle est sur le point de participer à ce fameux festival avec un groupe dont elle ne veut déjà plus.


FIN DE LA CINQUIEME PARTIE

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16 août 2009 7 16 /08 /août /2009 10:10

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Janis Joplin et Big Brother and the Holding Company sont à New York pour des concerts.
Ils séjournent au Chelsea Hotel, lieu dans lequel ils reviendront plusieurs fois.

 

Janis Joplin rencontre Myra Friedman -sa première biographe- qui travaille depuis peu avec Albert Grossman. Cette femme, originaire du Missouri, ne comprend absolument pas ce qui se passe sur la côte Ouest des Etats-Unis.

 

Lors de leur première rencontre, Myra Friedman est touchée par la vulnérabilité de Janis Joplin. Elle perçoit d'emblée à quel point Janis Joplin est un être blessé qui parvient à s'imposer malgré sa timidité.

 

Quelques jours plus tard, Janis Joplin a une nouvelle dispute avec Jim Morrison. Ce dernier, bien éméché, provoque Janis Joplin. Ils se battent vigoureusement, il faut les séparer.

 

Au Chelsea Hotel, Janis Joplin, qui éprouve un sentiment de solitude profond, rencontre Leonard Cohen, lui aussi en mal de vivre. Originaire du Canada, ce chanteur, qui est aussi un écrivain, a enregistré un album durant l'été 1967, Songs of Leonard Cohen. Le producteur de cet album, qui est John Simon, sera aussi le producteur de Cheap Thrills, l'album de Janis Joplin et de Big Brother and the Holding Company.

 

Après s'être croisés plusieurs fois dans l'hôtel, Janis Joplin et Leonard Cohen finissent par se retrouver seuls une nuit. Leur solitude mutuelle les réunit. Ils échangent quelques propos. Cette brève liaison marque suffisamment Leonard Cohen qui écrira, quelques années plus tard, une chanson évoquant ce moment. "Chelsea Hotel #2" est sur l'album New Skin for the Old Ceremony. Toutefois, ce n'est qu'en 1994, que Leonard Cohen annoncera que Janis Joplin était le sujet de ces paroles.

 

À cette époque, Janis Joplin consomme de l'héroïne souvent après avoir fait l'amour.

 

Le 17 février 1968, à l'Anderson Theater, Big Brother and the Holding Company se produit. Il s'agit de leur premier concert à New York. En première partie est prévu B.B. King. En l'entendant répéter, Janis Joplin éprouve de nouveaux doutes et ne se sent pas à la hauteur de celui qu'elle entend. Soudain, elle se sent vieillie et grossie.

Comme toujours, elle se console et calme aussi son anxiété chronique dans l'alcool dont la consommation peut aller jusqu'à deux bouteilles par jour. En plus des bouteilles de Southern Comfort, Janis Joplin prend du librium ou de la méthadone. De plus en plus souvent, Janis Joplin passe de l'alcool et des sédatifs à l'héroïne aux effets plus apaisants. Mais cette dernière ne lui permet que, de façon totalement trompeuse, de lutter contre la douleur de vivre. Cette situation irrite d'ailleurs profondément Linda Gravenites qui en fait part à Janis Joplin.

 

Janis Joplin ne parvient pas à composer avec la gloire dont elle est l'objet et qui la plonge, de façon perverse, dans une anxiété qui ne cesse d'augmenter.

 

Le concert que le groupe s'apprête à jouer, est donc capital. Peter Albin et Janis Joplin choisissent l'ordre d'interprétation des morceaux. Le concert peut alors débuter.

Malgré une dégaine loin d'être conforme à l'attente du public new-yorkais, Janis Joplin réussit à impressionner fortement le public, entre autres, avec "Summertime" et "Piece of My Heart." Le groupe, qui a droit à quatre rappels, rencontre donc le succès !

 

Le public et les journalistes, judicieusement choisis par Albert Grossman et C.B.S., ont surtout été impressionnés par la prestation de la chanteuse. En plus les entrevues accordées par Janis Joplin, sont souvent de  grands moments.

 

Après ce concert, les cachets du groupe sont multipliés par dix !

 

Après New-York, le groupe est demandé ici et là, et ce, aussi bien dans les clubs que les collèges et universités.

 

Les nombreux voyages qui provoquent de la fatigue, les répétitions, les concerts, les fans de plus en plus nombreux, la solitude dans la chambre d'hôtel, tout ceci ne convient pas à Janis Joplin qui choisit de se tourner vers des paradis qui ne sont pas sans danger et qui sont surtout un réconfort illusoire. En plus, Janis Joplin éprouve un sentiment d'isolement parmi ses musiciens. Il est vrai aussi que cet univers musical reste fortement masculin : trivialité et machisme  tiennent encore une grande place.

 

Janis Joplin éconduit ses amants dès qu'une relation semble devenir sérieuse. Elle estime que cela est incompatible avec les tournées qu'elle doit faire. Janis Joplin doit donc agir en homme parmi les hommes. Elle sait qu'une vie familiale est impossible pour elle, ce qui n'est pas le cas des hommes.

 

La chanteuses enchaîne donc les conquêtes d'un soir, ce qui la laisse encore plus seule. Pourtant elle parvient à songer à son prochain disque.

 

Le 8 mars 1968, Big Brother and the Holding Company et Janis Joplin sont présents à la soirée d'inauguration du Fillmore East de New York à laquelle participent aussi Albert King et Tim Buckley.

L'événement attire du monde et Janis Joplin est réclamée par plusieurs journalistes : son phrasé rebelle et parfois viril plaît beaucoup à la presse. C.B.S. réalise qu'il faut lancer le nouvel album du groupe.

 

Le groupe revient, pour quelques jours, à San Francisco afin de se rendre à une fête qui a lieu au Carrousel Ballroom en l'honneur des Hell's Angels.

 

À partir du 19 mars 1968, les séances d'enregistrement de Cheap Thrills doivent débuter au Studio E de Columbia à New York. Mais cet enregistrement s'éternise, ce qui mécontente C.B.S. ! C'est pourquoi, C.B.S. charge alors John Simon, peu tourné vers le compromis, de s'occuper de tout cela. En fait, cette idée vient d'Albert Grossman qui désire, avant tout, faire de Janis Joplin une chanteuse solo. Il espère donc que John Simon créera une certaine zizanie au sein du groupe.

 

Alors que le groupe est spontané et enthousiaste, John Simon est méticuleux et élitiste : tout les sépare !  Janis Joplin réalise rapidement que cet enregistrement sera plus délicat que prévu. La tension entre Big Brother and the Holding Company et Janis Joplin va grandissante.

 

Mi-avril 1968, deux titres seulement sont achevés. Le groupe, qui ne parvient pas à s'habituer au travail méticuleux en studio, prend en même temps conscience que les choses sont en train de changer. En plus, les musiciens, à qui l'on a fait écouter les enregistrements, savent déjà qu'ils ne pourront rendre une telle justesse sur scène. Ce fait ne fait qu'augmenter le malaise. Les défauts que l'on peut accepter sur scène, ne sont pas tolérables lors d'enregistrements. L'écart se creuse encore entre les musiciens et la chanteuse.

 

Même si Janis Joplin se console dans l'alcool, elle désire à tout prix réussir cet album. Elle travaille et s'investit pleinement. Elle vise avant tout la précision.

 

Après un concert dans Greenwich Village avec B.B. King début avril, Big Brother and the Holding Company se rend à San Francisco afin de répéter. Ensuite,  ils repartent pour Hollywood aux studios Columbia pour terminer l'enregistrement de l'album. Le groupe est fatigué, seule Janis Joplin reste motivée.

 

Le 12 et 13 avril, Big Brother and the Holding Company est engagé pour jouer au Winterland de San Francisco. Ces deux concerts, qui ont été enregistrés, ont été bénéfiques pour tous.

 

Fin avril, Janis Joplin, dans une lettre adressée à Linda Gravenites, demande à son amie de trouver une maison vers Mills Valley. Mais Linda Gravenites trouve seulement un appartement au dernier étage, au 892 Noe Street non loin de Haight-Ashbury. Janis Joplin se construit là une espèce de cocon protecteur.

 

Janis Joplin se rend aussi fréquemment dans les librairies. Elle lit beaucoup, des biographies en particulier.

 

Janis Joplin restera dans cet appartement jusqu'en décembre 1969, année où elle achète une maison. Linda Gravenites est partie quelques mois plus tôt, lassée et angoissée par les éternels excès de la chanteuse : fêtes trop nombreuses et alcool.

 

Au mois de juin, plusieurs articles de presse sont publiés sur la chanteuse : tous lui sont favorables. Une séance de photographies, que nous devons à Richard Avedon, est aussi organisée.

 

De nouveaux enregistrements sont réalisés durant lesquels les tensions sont de plus en plus perceptibles. En plus Albert Grossman est agacé par l'attitude des membres du groupe qui refusent que l'on fasse appel à d'autres musiciens. Ce comportement dérange aussi Janis Joplin qui désire pousser plus loin dans le domaine de l'expérimentation musicale. Janis Joplin sait pertinemment que le groupe finira par se séparer. Il est vrai aussi qu'Albert Grossman, qui désire toujours faire de Janis Joplin un artiste solo, cherche à l'en convaincre, ce que les musiciens ont très bien compris.

 

La presse, préparée par Albert Grossman, présente le nouveau disque comme étant le premier du groupe, le précédent étant totalement oublié !

 

En août 1968, lorsque sort le disque Cheap Thrills, Myra Friedman et Bert Block, qui travaillent avec Albert Grossman, obtiennent une promotion.

 

La pochette du disque a été dessinée par Robert Crumb. Choisi par les membres du groupe, Robert Crumb est, entre autres, l'auteur de Fritz the Cat. Le groupe est fan de ce dessinateur qui leur a fait une pochette double sur laquelle on voit une photographie du groupe sur la scène du Fillmore East. Du projet soumis par Robert Crumb, les musiciens ont choisi le verso de la maquette. Tout le monde a adoré sa propre caricature : Janis Joplin est une blonde plantureuse, James Gurley a un œil de cyclope sur le front, Peter Albin est en pleine énucléation.

Ces dessins sont acceptés par C.B.S. et Albert Grossman grâce à Janis Joplin qui doit cependant faire une concession au sujet du titre de l'album : Dope, Sex and Cheap Thrills (i.e. "dope, sexe et frissons au rabais") devient Cheap Thrills. Cette formule provient d'un film antimarijuana, quelque peu maladroit, réalisé en 1936.

 

Quelques reproches sont tout de même fait à l'album : Janis Joplin utilise une "voix nègre" qui est pourtant la sienne à l'état naturel. Janis Joplin, toujours en proie aux doutes quant à sa voix et son talent, est blessée par la critique.

 

Cet enregistrement aura duré de la mi-mars à la fin de mai 1968, seules les parties vocales de Janis Joplin ont pu être enregistrées en trois ou quatre prises, les parties instrumentales ayant demandé plus de prises.

 

La presse ayant préparé l'événement avec l'aide de l'équipe d'Albert Grossman, les précommandes de disques ont été fort nombreuses. C.B.S. veut avant tout vendre ce disque, qui, malgré quelques défauts, est meilleur que le précédent.

Cet album est un vrai faux live puisque prises en studio et captures directes en concert sont mêlées.

Sept titres figurent sur l'album, le plus long dure plus de neuf minutes, comme cela peut être le cas lors d'un concert. Cet album met en avant les progrès de tous et surtout offre un répertoire plus élaboré.

 

Cheap Thrills commence avec "Combination of the Two" qui est chanté par Sam Andrew. Il est suivi de "I Need a Man to Love", titre né d'une improvisation en coulisses et signé Janis Joplin et Sam Andrew.

"Summertime" est le troisième morceau. Il s'agit d'une reprise de George Gershwin et de DuBose Heyward.

"Piece of my Heart" qui est le quatrième morceau, est aussi une reprise de Jerry Ragovoy et Bert Berns.

"Turtle Blues", qui est signé de Janis Joplin, est une chanson autobiographique. Une rudesse de façade cache la fragilité de Janis Joplin. Cette dernière tente de masquer ce qui la dérange et qui la fait souffrir. C'est pourquoi elle s'imagine en tortue.

Les deux derniers morceaux de l'album sont "Oh Sweet Mary" qui est la seule composition de tous les membres du groupe. Mais il s'agit d'une variante de "Coo-Coo" qui était un titre figurant sur l'album précédent. Comme Big Brother and the Holding Company avait dû céder les droits à Bob Shad, le groupe a changé non seulement le titre mais aussi les paroles.

"Ball and Chain" clôt l'album. Il s'agit d'une reprise de Big Mama Thornton. Ce morceau de neuf minutes permet à Janis Joplin de vivre ce blues en exprimant une profonde mélancolie. En plus cette version longue rappelle les improvisations grâce auxquelles le groupe avait rencontré le succès sur scène.

 

Le 3 août 1968, le groupe se produit au Fillmore West de San Francisco avec les Staple Singers en première partie. Il s'agit d'un groupe de soul et rhythm'blues de Chicago comprenant le père et ses trois filles.

Janis Joplin, toujours aussi peu sûre d'elle, estime qu'elle ne parviendra jamais à chanter de la même façon qu'eux. Cette manie perpétuelle de songer à l'échec la pousse vers l'alcool et l'héroïne dont elle redoute pourtant les effets.

 

Tournées et répétitions avant les concerts continuent de fatiguer Janis Joplin qui doute toujours et broie facilement du noir.

 

Cheap Thrills sort fin août 1968 et devient numéro 1 au Billboard trois mois après sa sortie. Un million de copies sont vendues en un mois ! L'album sera premier huit semaines durant et restera dans le Top 100 pendant soixante-six semaines.

La critique, en grande majorité, est enthousiaste.

En septembre 1968, C.B.S. annonce la séparation du groupe. Albert Grossman a pris la décision à partir des articles de presse qui ont mis en avant les prouesses vocales de la chanteuse.

Janis Joplin, à qui Albert Grossman conseille de s'entourer de musiciens plus habitués au travail en studio, souffre d'avoir à se séparer du groupe. La situation devient rapidement invivable entre les musiciens et la chanteuse. Cependant la séparation aura lieu dans une relative douceur. Le groupe et Janis Joplin travaillent encore ensemble jusqu'à la fin de l'automne.

 

Malgré le succès, Janis Joplin doute et craint l'avenir, même si elle sait pouvoir gagner plus d'argent. En plus les critiques de certains journalistes envers Janis Joplin ont blessé la chanteuse.

 

En septembre 1968, poussée par Albert Grossman, Janis Joplin accepte donc de quitter le groupe et le leur en fait part. Elle fait cette annonce dans une chambre au Chelsea Hotel. Tous s'y attendaient mais le vivent mal. Il est vrai aussi que depuis plusieurs mois, le groupe n'a pas écrit de nouveaux textes.

Janis Joplin sait cependant qu'elle ne retrouvera plus cette même complicité avec d'autres musiciens.

 

Si Peter Albin, le fondateur du groupe se sent trahi par la chanteuse, les autres musiciens éprouvent une espèce de soulagement. Le talent de Janis Joplin devenait trop lourd à porter pour les musiciens et remet en cause l'équilibre du groupe.

 

Sam Andrew accepte d'être le guitariste de Janis Joplin dans sa nouvelle formation. Il est vrai qu'elle est très proche de lui et qu'il a souvent été son confident.

James Gurley choisit de faire une pause, tandis que Peter Albin et David Getz décident de poursuivre l'aventure en débauchant deux musiciens de New Riders of the Purple Sage.

Cependant, Big Brother and the Holding Company est encore en contrat avec C.B.S. pour deux albums qui se feront en 1970 et 1971.

 

Albert Grossman est persuadé d'avoir fait le bon choix en ne gardant que Janis Joplin.

La chanteuse se présente dorénavant comme la première star féminine du rock, mais demeure malgré tout complexée par son physique. Elle continue aussi de s'intéresser à toutes les nouveautés vestimentaires. Plus elles sont excentriques et plus Janis Joplin semble prête à s'habiller de cette façon pourvu que cela lui plaise !

Elle s'attarde de nouveau sur sa présence scénique.

 

Comme elle consomme toujours de l'alcool et mange des sucreries, Janis Joplin reprend du poids. Elle tente de cette façon de cacher la solitude dont elle souffre. En plus comme elle ne parvient pas à faire durer une relation sentimentale, elle se vante facilement de ses exploits sexuels, ce qui est aussi un moyen de se prouver qu'elle reste désirable. La scène est alors le lieu où elle se sent le mieux.

Alors qu'elle cherche à personnaliser outrancièrement son image, Janis Joplin refuse d'évoquer son homosexualité qu'elle veut cacher à son public. Elle met aussi en avant son attirance pour l'alcool afin de mieux cacher sa dépendance à l'héroïne.

 

Le 15 novembre 1968 à Manhattan au Hunter College, Janis Joplin et Big Brother and the Holding Company donnent leur dernier concert. Critiques, photographes et public sont venus assister à ce moment qui précède la séparation du groupe. Plusieurs heures avant le concert, Janis Joplin est chez le médecin. Cet événement l'a tellement stressée qu'elle est persuadée d'avoir perdu sa voix alors qu'il n'en est rien.

 

Le concert fut exceptionnel. Janis Joplin parvient à enflammer la salle : elle frémit, hurle, pousse des cris déchirants exprimant visiblement toute la souffrance que lui cause la séparation du groupe. À la fin du concert, elle s'effondre d'épuisement. Elle est totalement abattue et surtout très déprimée. Pourtant elle réussit à faire la fête après ce concert. Mais quelques jours après ce concert, elle ne se porte pas bien. Prévenue, Myra Friedman décide de faire hospitaliser la chanteuse qui a une bronchite aiguë et risque une pneumonie. Mais comme l'hôpital est complet, Janis Joplin doit se réfugier à l'hôtel Americana où elle se fait soigner.

 

Les adieux new-yorkais sont suivis de deux autres concerts. Janis Joplin et Big Brother and the Holding Company se produisent le 30 novembre 1968 à Vancouver et le 1 er décembre à l'Avalon de San Francisco, lieu où le groupe avait donné son premier concert.

Le public, conscient d'assister à un grand événement,  est si nombreux que de nombreuses personnes s'évanouissent. Une page se tourne donc pour le groupe et Janis Joplin.

 

En fin d'année, John Cooke, qui, selon Myra Friedman, est capable de crier plus fort que la chanteuse, devient le road manager de Janis Joplin. Il s'occupe de tout, y compris parfois de la drogue !

 

Maintenant star à part entière, Janis Joplin gagne plus d'argent, les autres membres de ce nouveau groupe n'étant que de simples salariés interchangeables ! Pourtant, cet argent ne fait pas tourner la tête à la chanteuse. Anxieuse quant à l'avenir, Janis Joplin dépense peu, car elle a peur que le succès, qu'elle connaît alors, ne dure pas. Elle fera toutefois une exception en s'offrant, à San Francisco, une Porsche cabriolet décapotable 356 Super C, mais d'occasion. Dave Richards, un ami, décore la voiture sur laquelle figurent, entre autres, les membres de Big Brother and the Holding Company et Janis Joplin. Mais cette voiture, connue des fans, est volée, puis retrouvée par la police.

 

Janis Joplin trouve de nouveaux musiciens qui ne sont d'ailleurs pas du goût d'Albert Grossman. Ils se prénomment Marcus Doubleday, Terry Hensley (tous deux trompettistes), Terry Clements (saxophoniste ténor).

Persuadé que cette nouvelle formation vaudra quelques commentaires désagréables, Albert Grossman demande à des amis de Janis Joplin –Mike Bloomfield, Nick Gravenites et Elliot Mazer- d'intervenir dans le choix des musiciens pour former le nouveau groupe. Mais il apparaît que cela ne suffit pas. À côté de Sam Andrew apparaissent Bill King (au clavier), Brad Campbell (bassiste) et Ron Markovitz (batteur).Quelques-uns de ces musiciens seront d'ailleurs vite remplacés.

 

Cependant, Janis Joplin se sent mal à l'aise face aux décisions qu'elle doit maintenant prendre. Doutant en permanence, elle est parfois incapable de bien choisir et commence à regretter Big Brother and the Holding Company…

 

Au mois de décembre 1968, les premières répétions ont lieu avec le Kozmic Blues Band à New York, puis à San Francisco. À ce moment-là, aucun musicien ne s'impose vraiment. Pourtant un concert doit avoir lieu le 21 décembre 1968 à Memphis à l'occasion de la convention annuelle des disques Stax-Volt.

Kozmic Blues Band et Janis Joplin sont les seuls Blancs aux côtés d'Albert King, Carla et Rufus Thomas, des pointures.

Janis Joplin est autant intimidée qu'excitée, Stax étant l'éditeur d'Otis Redding. Or ce chanteur a extrêmement marqué Janis Joplin depuis le festival de Monterey.

Le groupe, pas assez préparé, offre une prestation calamiteuse. Les journalistes constatent l'échec.

Janis Joplin, qui avait toujours redouté ce genre d'événement, est confrontée à son premier échec artistique dans une ville comme Memphis : l'ironie est partout !

 

En cette fin d'année, Janis Joplin, malgré sa peur de l'avenir, offre quelques cadeaux. Elle demeure persuadée que la gloire ne peut qu'être éphémère.

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5 août 2009 3 05 /08 /août /2009 10:36

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En ce début 1967, Janis Joplin et Big Brotther and the Holding Company se produisent en première partie du Greatful Dead (un groupe fondé en 1965) et d'Orkustra (un groupe qui ne dura pas plus d'une année).

 

Quelques jours plus tard, une foule d'environ  trente mille personnes se retrouvent sur le terrain de polo du Golden Gate Park. Il s'agit, en fait, d'un rassemblement des Tribes (tribus) à la fois pacifistes hippies et politisées estudiantines. Affichant leur attachement à la non-violence, ils dénoncent en même temps l'interdiction toute récente du L.S.D.  Groupes musicaux, poètes et leaders d'opinion underground sont aussi présents : Big Brother and the Holding Company, Grateful Dead, Allen Ginsberg, Lawrence Ferlinghetti, Leonore Kandel… tout le monde boit, fume et mange… Janis Joplin parvient en quelque sorte à ensorceler le public.

 

Ce même jour, les Doors, groupe de Los Angeles qui vient de sortir son premier album, sont en concert au Fillmore. Jim Morrison est contrarié de ne pas avoir été invité à cette fête. Ce qui n'empêche pas deux membres du groupe, Robby Krieger et John Densmore, d'aller rencontrer Janis Joplin dans sa loge.

 

À cette époque, circule le L.S.D-25. Connu depuis 1938, ce produit contient des alcaloïdes présents dans l'ergot de seigle. Beaucoup en consomment. Dans le même temps, la jeunesse, tout en étant éprise de liberté, semble aussi se trouver dans une certaine confusion. Certains se tournent alors vers le mysticisme, qui vient d'Orient, mais qui mal interprété, se révèle être un leurre. D'autres se dirigent vers les sciences occultes. Les gourous ne manqueront pas ! L'un des plus tristement célèbres demeure Charles Milles Manson, le meurtrier de l'actrice Sharon Tate le 9 août 1969.

 

Julius Karpen trouve une maison pour Janis Joplin sur Lyon Street. Elle résidera deux ans dans cet appartement puis se fera mettre à la porte par son propriétaire en hiver 1968, car Janis Joplin possède un chien prénommé George. Cet animal lui sera d'ailleurs volé.

 

Dès le début du mois de janvier 1967, le mouvement hippie poursuit son ascension. L'apothéose est atteinte en juin de la même année avec le Summer of Love et le Monterey Pop Festival. Aux Etats-Unis, les hippies auraient été environ 500 000 à la fin des années 1960. L'esprit communautaire et pacifiste prédomine. Certains considèrent le mouvement hippie comme l'époque de tous les possibles, d'autres le considèrent comme un moment de décadence.

 

Janis Joplin vit dans son appartement avec Joe McDonald. Cet homme, que Janis a rencontré en février 1967, est un gauchiste de la scène hippie –chanteur- et un grand consommateur de L.S.D.

Leur liaison dure trois mois, ce qui n'était jamais arrivé dans la vie de la chanteuse. Janis Joplin pense même à ce moment qu'ils forment un couple extraordinaire.

 

Si, à cette époque, Janis Joplin n'a pas mis en avant ses opinions politiques, c'est qu'elle se méfie de ce qui peut en découler. Elle craint la récupération. Cependant, Joe McDonald, très engagé, lui montre quelques images sur la guerre qui la font réfléchir.

 

Big Brother and the Holding Company poursuit son travail. Le groupe gagne en cohésion. Le guitariste, James Gurley devient moins central.

 

En mars 1967, le réalisateur, Richard Lester se rend en Californie afin d'y tourner un nouveau film, Petulia. Big Brother and the Holding Company apparaît dans la scène du gala de charité tournée trois nuits durant au Fairmont Hotel de San Francisco. Janis Joplin prend ce moment très au sérieux et s'investit totalement.

 

Après le tournage du film en avril 1967, une fête est donnée dans la maison de John Davidson à Los Angeles. Janis Joplin fait alors connaissance de Jim Morrison, le chanteur des Doors. Ces deux fortes personnalités, écorchées vives, ont quelques points en commun : l'alcool, les abus en tous genres, la passion du blues et de la littérature.

 

Tous deux commencent la soirée en buvant et en parlant. L'alcool consommé, les plaies toujours à vif racontés ne donnent pas un bon cocktail ! Comme cela arrive souvent, Jim Morrison devient tout à coup agressif et surtout incontrôlable. Jim Morrison attrape Janis Joplin par les cheveux et lui plaque le visage contre son entrejambe. La situation dégénère sur le champ : Janis parvient à frapper Jim Morrison  et à retrouver Paul Rothchild pour quitter les lieux. Mais Jim Morrison poursuit Janis Joplin installée dans la camionnette. Aussi saoule l'un que l'autre, ils ne parviennent à rien. Janis Joplin frappe de nouveau le chanteur des Doors avec une bouteille trouvée dans la camionnette. Tandis que Jim Morrison est incapable de réagir, Janis Joplin et Paul Rothchild s'en vont : cette rencontre fut donc hors norme !

 

Sur la côté Ouest en 1967 se prépare le Summer of Love. La jeunesse, en grande majorité, se lève contre la guerre au Viêt-nam et la guerre froide qui fait peser sur le monde la menace nucléaire.

La presse commence aussi à moquer le mouvement hippie.

Janis Joplin participe à cette effervescence psychédélique avec enthousiasme. Comme les gens de sa génération, elle reste déconcertée par les différents événements. D'ailleurs, Janis Joplin écrit à ses parents afin de leur expliquer que la musique –Janis parle de beatniks, hippie étant perçu comme péjoratif- jouée s'inspire de celle issue des artistes beat. À partie de celle-ci, un mixage de la musique folk et jazz des années 1950 est effectué.

 

Les groupes de la Baie, dont les concerts sont gratuits, sont encore à l'écart des rapaces du nouveau show-biz qui existent à Los Angeles ou à New York. Mais après le festival de Monterey, tout change : l'industrie du rock se met en place.

Janis Joplin participe à cet événement. Le Monterey Pop Festival, organisé par des gens de l'industrie du disque de Los Angeles, a lieu du 16 au 18 juin 1967 à cent cinquante kilomètres au Sud Est de San Francisco sur le champ de foire du port de Monterey. Nous sommes à deux ans de Woodstock.

Il existe entre San Francisco et Los Angeles une jalousie et une méfiance. En plus, tandis que les groupes de San Francisco sont encore communautaires, ceux que Los Angeles ont déjà basculé du côté du show-biz.

Trente-deux groupes ou artistes solo, dont un bon nombre demeure encore inconnu, participent à cette fête. Mais ce concert, qui ne devait pas être commercial, l'est pourtant. Un film est tourné et comme Janis Joplin et Sam Andrew veulent figurer sur le générique, ils parviennent à leur fin contre l'avis de Julius Karpen, leur manager qui se doute de quelque chose.

 

Ce festival est considéré comme étant l'apogée du mouvement hippie –qui se propage doucement hors la Californie- et l'arrivée de l'acid rock. La guitare électrique s'impose.

 

Parmi les artistes présents se trouve Jimi Hendrix, encore inconnu à cette époque. Il sympathise d'ailleurs avec Janis Joplin. Ils se retrouvent peu après à San Francisco.

Otis Redding est aussi présent. Janis Joplin continue d'admirer cet artiste et elle s'inspire, entre autres, de son jeu de scène.

 

Janis Joplin et son groupe jouent le 17 juin. Tous sont invités à venir rejouer le lendemain afin d'être enregistré dans de meilleures conditions pour le film. Janis Joplin apparaît rayonnante et devient alors l'élément central du groupe. Janis Joplin acquiert petit à petit le statut de star. Sa voix torturée ne laisse pas indifférente : aucune Blanche n'avait chanté le blues de cette façon ! Sa présence scénique –plus sexuelle que vraiment sexy- est extraordinaire !

 

Cet événement pousse Bob Shad  à commercialiser, dans de meilleures conditions, le disque de Big Brother and the Holding Company. Alors que le groupe demande à retourner en studio pour réaliser des enregistrements de meilleure qualité, Bob Shad refuse, désirant vendre rapidement le disque qu'il avait réalisé.

 

Albert Grossman, qui est déjà le manager de Joan Baez, Bob Dylan.., est venu de New York assister à cet événement. Impressionné par la performance de Janis Joplin et de son groupe, il désire les faire signer chez Columbia pour leur faire enregistrer leur deuxième album. Albert Grossman va se heurter à un problème. Il lui faudra attendre mars 1968 afin de pouvoir racheter à Bob Shad le contrat qu'il avait signé à son avantage avec le groupe de Janis Joplin.

 

Big Brother and the Holding Company réalise aussi que les médias et C.B.S. sont surtout intéressés par Janis Joplin. Les relations, au sein du groupe, commencent alors à se dégrader.

 

Janis Joplin fait la connaissance de la styliste Linda Gravenites en juin 1967. Janis Joplin lui demande de concevoir un nouveau costume de scène. Une solide amitié unit les deux femmes. Elles vivront d'ailleurs ensemble durant l'automne 1967 sur Lyon Street.

Linda Gravenites devient volontairement une mère de substitution pour Janis Joplin.

Janis Joplin répète presque chaque après-midi avec le groupe.

Linda Gravenites pousse Janis Joplin à signer avec Albert Grossman.

 

Durant l'été 1967, Janis Joplin réussit à se faire prêter la résidence de Peggy Caserta située à Stinson Beach soit vingt kilomètres au Nord de San Francisco. Les deux femmes entament une relation où le sexe et la drogue joueront un rôle moteur.

 

Jimi Hendrix, de retour à San Francisco, doit jouer au Fillmore Auditorium du 20 au 25 juin, mais ses audaces poussent le Jefferson Airplane à annuler dès la seconde représentation. Janis Joplin et Big Brother and the Holding Company héritent de la place.

Janis Joplin et Jimi Hendrix entament une courte liaison durant laquelle ils consomment de l'alcool et de l'héroïne. Ce qui n'empêche pas Janis Joplin d'avoir une autre liaison avec Eric Clapton et une autre sans lendemain avec Jim Morrison.

 

Le 6 octobre 1967, la police ferme le Matrix durant un concert de Big Brother and the Holding Company. Il faut dire aussi que les Californiens commencent à être excédés par la prolifération de hippies qu'ils soient touristes, qu'ils soient parasites ou qu'ils soient vraiment hippies. Cela signe le début de la fin du mouvement hippie. La plupart des Diggers et quelques leaders du mouvement hippie quittent San Francisco.

 

En novembre 1967, Big Brother and the Holding Company joue au Winterland de Bill Graham. Peu après Albert Grossman revient à San Francisco afin de faire signer un contrat avec le groupe. Le document est ratifié le 11 novembre 1967 à New York où le groupe se rendra plusieurs fois.

 

Albert Grossman, prévoyant, met le groupe en garde. Il sera présent et assurera ce que son travail lui demande de faire, mais il ne veut pas entendre parler d'héroïne. Tout le monde accepte d'obéir, trop conscient de ce qui se joue.

D'ailleurs, Albert Grossman a quelque peu hésité avant de signer avec le groupe mais persuadé du talent de Janis Joplin, il a préféré prendre le risque. Janis Joplin entretiendra rapidement des liens d'affection avec Albert Grossman qui devient une espèce de père de substitution mais qui ne sera pas toujours présent. Il doit, en effet, s'occuper de nombreux autres artistes. Cette simple réalité engendrera chez Janis Joplin un sentiment de solitude et d'oppression.

 

Big Brother and the Holding Company réalise cependant que ce contrat implique une perte d'indépendance, car dorénavant, Albert Grossman supervisera tout. L'enjeu est devenu économique. La philosophie de l'art avant tout n'a plus lieu d'être !

 

Janis Joplin a vingt-quatre ans. Pleine d'énergie, mais apeurée à l'idée d'apparaître vieille pour son âge, Janis Joplin s'observe souvent dans la glace. Cette angoisse rend son rapport à la photographie délicate, son aspect pouvant changer  totalement en fonction de son humeur et surtout des effets de l'alcool. Soit elle fuit l'objectif, soit elle se laisse photographier dans des pauses souvent provocantes. Une autre angoisse s'ajoute à celle-ci. La peur de ne pas être aimée. Janis Joplin demande de plus en plus souvent si on l'aime.

 

Albert Grossman estime alors qu'il est temps d'enregistrer un nouvel album qui est le premier pour lui avec le groupe. Le musicien et producteur John Simon est choisi. Mais il reste à Albert Grossman à convaincre C.B.S. de donner la somme de 250 000 dollars  pour libérer Big Brother and the Holding Company du contrat devenu trop encombrant avec Mainstream. Ce qui sera fait, mais le groupe se verra, entre autres, dans l'obligation de rendre  100 000 dollars à C.B.S.

 

Big Brother and the Holding Company et Janis Joplin se rendent à New York sur la 23 e Rue au Chelsea Hotel. Cet établissement est d'ailleurs connu des écrivains et musiciens qui le fréquentent beaucoup.

 

En cette fin d'année 1967, alors qu'il n'a que vingt-six ans, Otis Redding meurt avec quatre de ses musiciens dans un accident d'avion. Cette nouvelle bouleverse profondément Janis Joplin.

 

Janis Joplin retourne dans sa famille au Texas, pour les fêtes de fin d'année. Mais son passage est de courte durée car elle doit être présente pour le concert du nouvel an au Winterland à San Francisco.

 

Big Brother and the Holding Company doit partager l'affiche avec d'autres groupes. Janis Joplin se rend aussi compte qu'elle est enceinte, mais ignore qui peut être le père, les amants ont été si nombreux. Janis Joplin sait qu'elle ne peut garder cet enfant, ce qui l'obligerait à faire une parenthèse dans sa carrière –chose dont elle ne veut pas- et à avoir une relation stable avec un homme. Elle ne peut que se sacrifier à sa voix et au blues.

 

À cette époque, Dave Richard, avec lequel Janis Joplin est très proche, surnomme la chanteuse Pearl après avoir lu dans un drugstore l'inscription pearl barley (i.e. perle d'orge). Nom qui restera attaché à Janis Joplin après sa disparition.

 

Alors qu'elle est sur le point de fêter ses vingt-cinq ans, Janis Joplin se rend au Mexique afin de se faire avorter. Bien qu'elle ait choisi cette solution, cet événement traumatisera Janis Joplin déjà fragile et facilement gagnée par la déprime.

FIN DE LA TROISÈME PARTIE

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26 janvier 2009 1 26 /01 /janvier /2009 10:39

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En janvier 1966, Janis continue de se produire dans des clubs à Austin. Elle interprète les chansons de Bessie Smith ainsi que des classiques du folk et du blues.

En ce début d'année, à San Francisco, Big Brother and the Holding Company se produit sur scène. 

En mars de la même année, Janis chante lors d'un concert  hommage à l'attention d'un chanteur de blues aveugle prénommé Teodar Jackson. Elle chante, entre autres, "Goin' to Brownsville" que Janis et Big Brother and the Holding Company reprendront sous le titre de "Catch Me, Daddy".

Janis, qui continue d'entretenir un lien avec Jim Langdon, l'informe qu'elle pense intégrer un groupe d'Austin prénommé the 13th Floor Elevators.

A San Francisco, David Getz parvient à rejoindre, grâce à son culot, Big Brother and the Holding Company. Toutefois le groupe n'a toujours pas de voix, ce qui commence à faire défaut au groupe dont le répertoire reste surtout instrumental.

La solution viendra de Chet Helms. Se souvenant de Janis, il la propose au groupe. Il envoie au Texas, Travis Rivers, qui fut libraire sur Haight Street. Janis connaissait cet homme qu'elle avait rencontré au début des années 1960 au Texas, au Ghetto.

Travis Rivers retrouve Janis et lui apprend la nouvelle. Surprise par celle-ci, Janis hésite à rejoindre le groupe, puis elle finit par se dire prête à tenter le coup.

Le 27 mai 1966, Janis annonce à ses parents, qui l'estiment encore fragile, qu'elle va quitter le Texas pour tenter sa chance en Californie. Malgré une certaine réticence, les parents de Janis laissent partir leur fille.

Travis Rivers part donc avec Janis. Ils arrivent le 4 juin. Ce même jour, Janis rencontre les trois guitaristes du groupe, Sam Andrew, James Gurtley et Peter Albin. Cependant, Big Brother and the Holding Company ont un registre que Janis n'a pas ! Mais se lancer dans l'aventure ne fait pas peur à Janis.

Janis loge dans une chambre à trente-cinq dollars par mois sur Pine Street. Peu après, Janis rompt avec Travis Rivers, ce dernier trafiquant de la drogue dure.

Début juillet, Janis part rejoindre les membres de son groupe qui s'apprêtent à vivre en communauté. Cependant cette vie n'est pas sans quelque inconvénient, la discipline n'étant pas de règle, la propreté n'étant pas de rigueur.

En août 1966, Janis écrit à ses parents afin de leur annoncer qu'elle vient de se produire avec son groupe pendant onze jours à l'Avalon et au Canada à Vancouver.

En peu de temps, San Francisco a beaucoup changé. C'est ce que perçoit Janis, dès son retour dans cette ville. En plus, deux modes de vies différents s'affrontent. Nombreux sont les jeunes qui désirent former une société non conformiste, antimilitariste et surtout basée sur une nouvelle musique. Mais les échecs sont nombreux. Pourtant émerge de ce mode de pensée une nouvelle façon de se vêtir : le "look beatnik". Les parents de ces jeunes gens sont dans l'ensemble pour une société de consommation.

De nombreux groupes se forment autour de la Baie. Tandis que les groupes de New York ou de Los Angeles ont un pied dans le show-biz, les groupes de San Francisco sont en grande majorité des amateurs : ils ne dépendent pas d'un label, ils n'ont pas encore d'orientation musicale définitive, ce qui leur importe c'est de pouvoir jouer leur musique ici ou là.

Quand Janis rejoint Big Brother and the Holding Company en ce début 1966, le groupe est constitué de Dave Getz (batteur), James Gurley, Sam Andrew (tous deux guitaristes) et de Peter Albin (bassiste). Les musiciens accueillent une fille qui ne correspond pas à l'image qu'ils s'en faisaient. En plus, elle n'a jamais chanté de rock. Son répertoire est alors imprégné d'influences folk, blues et country. Grâce à la puissance et à l'authenticité de sa voix, Janis est prise dans le groupe. Le répertoire est quelque peu modifié. Janis apprend à ne plus rester statique derrière le micro et à forcer son chant sans avoir à brailler. Janis prend aussi l'habitude de personnaliser les paroles des chansons.

Le groupe passe des heures à répéter, ce qui permet aussi à Janis de prendre de plus en plus d'assurance.

 

C'est à cette période qu'apparaît une presse musicale. Elle se trouve surtout sur la côte Ouest. Crawdaddy, Eye et Rolling Stone voient le jour en cette fin d'année 1960.

Entre 1966 et 1968 apparaissent, sur la côté Ouest, les Diggers. Il s'agit d'une espèce d'organisation humanitaire communautaire qui vient en aide aux nouveaux arrivants - venus s'installer sur la côte Ouest- en leur proposant, entre autres, des repas chauds. Il faut dire qu'à cette époque, de nombreux jeunes sont venus en Californie, croyant créer là un monde meilleur. Mais le rêve sera de courte durée, la réalité rattrapant bien vite cette jeunesse. Il faut travailler…. C'est d'ailleurs ce que fit Janis tout en chantant. Elle fabriquait des colliers de perles. Ce genre d'artisanat local sera fréquent à l'époque.

 

Le 10 juin 1996, Janis Joplin fait sa première apparition officielle au sein de Big Brother and the Holding Company sur la scène de l'Avalon. Elle interprète " Down on Me" et "I Know You Rider". Elle parvient, grâce à son sens de l'improvisation,  à impressionner le public.

Des amies la poussent à changer son look : habits à dentelles, en soie, bracelets et boas aux plumes multicolores seront ses nouveaux vêtements, sa nouvelle peau.

De même que le groupe doit s'adapter à la voix de Janis, de même Janis doit accepter l'idée que son chant doit évoluer. Il lui faudra chanter du rock tout en préservant son âme blues.

Janis laisse de côté ses inhibitions. Cela lui permet non seulement d'assumer sa bisexualité, mais aussi d'être plus libre. Elle a un rire assez démesuré qui finira par devenir légendaire.

En juillet de la même année, Janis s'installe au nord de San Francisco près des collines de West Marin. Elle vit avec les musiciens du groupe qui ont loué cette demeure pour six mois. Étant isolé, le groupe peut répéter aux heures qu'il veut.

 

Après quelques semaines de répétition, James Gurley devient l'amant de Janis. Si le libertinage est courant, il n'est pas toujours bien vécu. Leur liaison fragilise le groupe, car Nancy, l'épouse de James finit par défoncer la porte de la chambre de Janis, les deux amants ayant passé deux semaines enfermés là.

Après cette histoire, le calme revient et Nancy et Janis redeviennent amies. Janis a d'autres liaisons qui sont courtes la plupart du temps.

Janis devient petit à petit le leader du groupe, ce qui irrite quelque peu Peter Albin qui a fondé le groupe.

Durant l'été 1966, le groupe apparaît dans plusieurs lieux : Monterey, San José, San Francisco (au Fillmore et au California). C'est d'ailleurs à l'occasion de cette tournée qu'est enregistré un concert.

Janis peaufine son look. Elle devient un personnage qui aime à caricaturer la mode hippie. Elle abandonne son côté garçon manqué et devient plus féminine. Elle porte de nombreuses bagues, bracelets et colliers.

Comme le groupe n'a pas beaucoup d'argent, Janis et ses amis continuent de fabriquer des bijoux fantaisies.

Si les autres groupes qui existent sur la côté Ouest consomment de la drogue, Big Brother and the Holding Company ne consomme que de l'alcool. Cependant, dans un cadre privé, la plupart des membres du groupe consommera de la drogue, à l'exception de Peter Albin.

Le groupe doit encore songer à modifier son répertoire. Janis écrit parfois des paroles, mais elle reste toujours attachée aux chansons de quelques artistes noirs issus du blues et du rhythm'n'blues.

Venue, avec son groupe, écouter Willie Mae Thornton dans un club de jazz, Janis s'identifie aussitôt à l'écoute de "Ball and Chain". À la fin du concert, Janis parvient à rencontrer cette chanteuse noire originaire de l'Alabama. Elle lui demande si elle peut reprendre "Ball and Chain". Willie Mae Thornton accepte.

Ce même été, le label Elektra pour lequel travaille Paul Rothchild a remarqué Janis lors d'un concert de Big Brother and the Holding Company à l'Avalon.

Paul Rothchild produit déjà plusieurs groupes comme Tom Paxtob, Phil Ochs, Love et Tim Buckley. Il vient de découvrir les Doors. Il réalise ce que peut faire Janis. C'est pourquoi, il convoque Janis pour le lendemain. Il lui propose alors d'intégrer un groupe de blues dans lequel se trouveraient Barry Goldberg, Taj Mahal, Al Wilson et Steve Mann. Janis connaît ce dernier qui est un guitariste de blues acoustique, avec lequel elle avait enregistré "Two Nineteen Train", "Trouble in Mind" et " Winnin' Boy Blues" en 1964.

Si Janis est enthousiaste, le groupe l'est beaucoup moins. Le contrat proposé par le label Elektra n'est que pour Janis Joplin. La chanteuse éprouve un profond malaise. Il lui faudra choisir entre Big Brother and the Holding Company et le contrat. Malgré son désir de dire "oui" à Elektra, elle fait patienter le label quatre semaines, le temps d'honorer leur contrat à Chicago.

Cela n'empêche pas Janis de déprimer. Elle écrit à ses parents afin de leur faire part de son hésitation. Ceux-ci sont toujours à l'écoute de leur fille. Ses parents feront même le voyage plusieurs fois afin de venir l'écouter. Ils seront même frappés par la puissance de sa voix et convaincus du talent de leur fille.

Le 23 août 1966, le groupe est donc à Chicago au Mother Blues où ils doivent jouer. Même si Chet Helms a moins de temps qu'auparavant pour s'occuper du groupe, il a pris le temps de finaliser ce contrat. Il explique aux autres membres du groupe qu'ils ne parviendront peut-être pas à retenir Janis et leur rappelle qu'ils existaient avant l'arrivée d'une chanteuse. Cependant, le malaise est là.

Le public de Chicago a des réactions diverses face à ce groupe qui pratique un "freak jazz" assez désarmant. Mais le blues passe mieux. Cependant, comme le groupe n'est pas assez connu, il ne permet pas de réaliser les recettes espérées par le Mother Blues. L'ambiance redevient tendue au sein du groupe. Bob Shad, le directeur du petit label de jazz Mainstream qui a failli faire faillite, vient leur proposer un contrat. Chet Helms, ayant eu vent de l'affaire tente de dissuader le groupe de signer. Pourtant, pensant retenir de cette façon Janis, le groupe accepte le contrat qui est d'une durée de cinq ans. Peter Albin signe au nom du groupe qui va vite déchanter. Bob Shad refuse de donner une avance au groupe. Il parvient à persuader le groupe d'enregistrer rapidement. Mais le travail ne sera pas vraiment musicalement fidèle à l'esprit du groupe. En plus, Bob Shad refuse que le groupe émette un avis sur le mixage final et lui impose des morceaux ne dépassant pas 2 min 30.

Big Brother and the Holding Company choisit à la va-vite les quelques titres devant figurer sur l'album. Deux 45 tours seront tirés de cet album dont "Down on Me" qui ne sera que quarante-troisième. Il est vrai aussi que le disque a été peu diffusé et que sa promotion est mal organisée. L'ambiance finit donc par se dégrader entre le groupe et Bob Shad. Il faudra attendre 1967 pour que l'album connaisse le succès.

Le groupe, déçu par cet album qu'il a, par la force des choses, dû bâcler, sait qu'il est lié pour cinq ans à Bob Shad. Par ailleurs, le groupe constate que d'autres groupes, comme les Beatles ou les Beach Boys, rencontrent le succès. Il leur manque un manager aussi dynamique que Chet Helms.

En octobre 1966, le groupe quitte Lagunitas, leur bail arrivant à son terme. Big Brother and the Holding Company revient vivre au cœur de San Francisco, mais ne vit plus en communauté comme cela avait été souvent le cas la plupart du temps.

Pendant six jours, début novembre, le groupe joue à la fois au Matrix et à l'Avalon. Janis devient de plus en plus populaire. Elle est de plus en plus à l'aise sur scène et parvient à atteindre une maîtrise vocale assez impressionnante.

Le premier soir du concert, Janis fait la connaissance de Kim Chappell qui a eu une liaison avec Joan Baez. Les deux femmes discutent un peu et se renvoient le lendemain. Cette fois, Kim Chappell revient accompagnée de Peggy Caserta. Cette dernière tient depuis 1965, une boutique de vêtements nommé Mnasidika, dans le secteur de Haight-Ashbury.

Quelques semaines plus tard, Janis se rend dans la boutique de Peggy Caserta qui lui offre une paire de jeans. Elle y retournera de nombreuses fois. Les deux jeunes femmes deviennent amantes mais leur histoire sera compliquée.

En décembre 1966, lors d'un concert d'Otis Redding, Janis parvient, par l'intermédiaire de Bill Graham, à rencontrer ce chanteur qui l'a beaucoup impressionnée par sa gestuelle et sa présence scénique. La rencontre a lieu dans l'auditorium. Janis observera sa façon de bouger et prend à son compte les intonations de la voix utilisée par Otis Redding.

Peu après cette rencontre, Janis demande à prendre des cours de chant, ce qu'elle n'avait pas fait jusqu'à présent. Judy Davis, une répétitrice vocale, s'occupe d'elle.

Fin décembre, la communauté de Lagunitas organise une grande fête pour célébrer le déménagement. Deux cents personnes sont présentes dont parmi elles plusieurs groupes. Vin, nourriture et LSD sont aussi de la fête.

FIN DE LA DEUIXEME PARTIE

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28 septembre 2008 7 28 /09 /septembre /2008 09:01

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Janis Lyn Joplin naît le 19 janvier 1943 à Port Arthur au Saint Mary's Hospital.

Port Arthur est une cité de soixante mille habitants. Située au Sud Est du Texas, cette ville vit du raffinage. La population qui réside ici est essentiellement patriote et conservatrice alors qu'une partie importante des habitants est noirs.

La famille Joplin vit alors au 4048 Procter Street dans une maison qui n'existe plus. En août 1947, comme la famille vient de s'agrandir, elle déménage au 3130 Lombardy Street, dans un quartier semi-résidentiel de Griffin Park.

Le père de Janis s'appelle Seth Ward Joplin. Diplômé en technologie, il est ingénieur mécanicien pour la Texaco Compagnie, puis est nommé superviseur en chef dans la même société. Tolérant mais de nature pessimiste, Seth Ward Joplin est un grand lecteur. Il donne à Janis le goût la lecture qu'elle conservera toute sa vie.

Dorothy Bonita East, la mère de Janis, est venue du Nebraska quand elle avait vingt-deux ans. D'origine campagnarde, elle est une fervente croyante. Elle travailla comme archiviste universitaire puis comme administratrice de collège. A la naissance de son aînée, Janis, elle abandonna son métier pour se consacrer à ses enfants.

Le couple, qui s'est marié en octobre 1936, a eu trois enfants : Janis, Laura et Michael. Cette famille appartient à la classe moyenne de l'époque.

Janis Joplin a une enfance heureuse. Elle suit des cours de dessins et découvre, vers l'âge de douze ans, des peintres comme Degas, Modigliani et Picasso. Mais l'étouffement religieux imposé par la mère de Janis finit par oppresser sa fille. Cependant la vie de Janis demeure calme.

Janis est une élève plutôt douée, mais réservée. Elle a quelques amis dont Jack Smith, Tim Berryman et Karleen Hebert.

Janis écoute avec une amie des disques : Glenn Miller, Jimmy Reed… Elle prend l'habitude de chanter par dessus les morceaux qu'elle entend à la radio.

A quatorze ans, Janis fréquente le Little Theater de Port Arthur. Elle noue alors ses premières amitiés, masculines pour la plupart : Grant Lyons, Dave Moriaty et Jim Langdon de deux ans son aîné et qui tiendra un rôle important dans sa vie.

Janis, qui est immature émotionnellement et précoce intellectuellement, commence à voir les choses autrement. Elle porte un regard critique sur la société. Elle prend d'autres habitudes vestimentaires. Elle découvre aussi d'autres écrivains, notamment Francis Scott Fitzgerald et d'autres chanteurs comme Odetta. Janis affirme donc sa singularité.

Avec les adolescents qu'elle a rencontrés, elle passe du temps. Souvent le groupe se réunit au bord du lac Sabine ou parfois en Louisiane qui est de l'autre côté du fleuve. Les adolescents boivent d'abord de la bière puis rapidement des alcools forts comme le Southern Comfort qui est une liqueur de whisky.

 

En 1957, Elvis Presley est n°1, Jack Kerouac vient de publier On th Road (Sur la Route), le mouvement beatnik (qui signifie pour certains "les déglingués" et pour les autres "les vaincus") est un mouvement contestataire qui est né à San Francisco et qui semble être à son apogée, les mentalités évoluent rapidement… L'usage des drogues comme le LSD (qui n'est pas encore interdit à l'époque) devient courant. C'est à ce moment-là que Janis commence à connaître ses premiers soucis. Elle se déclare, en effet, favorable à l'intégration racial des Noirs. C'est aussi à ce moment-là que les autres élèves commencent à l'éviter.

Comme Janis est de plus en plus souvent du côté des minorités, elle se sent à l'étroit à Port Arthur. En plus, son physique lui vaut des remarques blessantes qui conduisent Janis à se fabriquer une carapace psychologique. Elle est parfois agressive dans ses réponses et acquiert peu à peu le sens de la répartie.

Elle reste certes avec sa bande de copains mais mise de plus souvent à l'écart par les élèves de sa classe, elle se réfugie dans la lecture et s'isole. Elle continue de peindre et d'écouter de la musique.

En 1960, Janis entre au lycée Thomas Jefferson de Port Arthur, mais elle se retrouve de nouveau à l'écart. Cette même année, elle découvre Jack Kerouac et les différents écrits de la Beat Generation. Elle apprend ce que font les beatniks californiens de North Beach à San Francisco et ceux de Greenwich Village et East Village à New York : ils forment une élite intello marginale, passionnée de jazz, tandis que les hippies formeront un mouvement plus populaire.

Janis garde l'habitude d'écouter de la musique tout en couvrant la voix des chanteurs. Elle continuera à travailler de cette façon quand elle sera devenue célèbre.

 

Avec Jim Langdon et deux autres amis, elle parvient à se rendre en Louisiane à La Nouvelle Orléans. Le but de cette escapade était de découvrir des bastringues dans lesquels on joue du jazz et du blues, de la soul et du rock. Après cette soirée bien arrosée, les quatre compagnons reprennent la route et ont un accident. Les parents de Janis en sont informés et réalisent que leur fille est devenue incontrôlable. La mère de Janis fait appel à un psychologue, chose à la mode à cette époque. Janis, dont la mauvaise réputation a pris de l'ampleur, se réfugie dans la lecture et le dessin.

Toutefois, la petite bande continue de se voir. Un jour, Janis surprend ses amis en chantant comme Odetta. Les garçons l'encouragent alors dans cette voie. Janis continue de chanter en écoutant de la musique délaissant le dessin et la peinture.

Ce travail régulier permet de donner à la voix de Janis des intonations blues et noires. Janis aura donc toujours une texture vocale particulière. Comme Bessie Smith, que Janis admire au point de lui faire faire en août 1970 avec John Hammond une stèle portant une épitaphe, Janis Joplin parviendra à imposer son répertoire, sa façon de s'habiller et sa bisexualité.

En juin 1960, Janis quitte le lycée pour le Lamar Tech qui est proche de Beaumont, mais elle n'y reste pas longtemps. Sa mère la pousse à s'inscrire dans une formation de perforatrice informatique et de dactylo, mais ce cursus la plonge dans la dépression. Janis prend conscience que son avenir n'est pas à Port Arthur. Finalement au début de l'été 1961, ses parents, conscients de sa dépression, la laissent partir à Los Angeles chez ses tantes. Lorsqu'elle revient au Texas, elle reprend le chemin de la fac, mais ce séjour l'a changé. Elle a découvert que les beatniks, ce n'était pas seulement dans les livres. Elle a aussi découvert que le mode de vie de la Californie est fort différent de celui du Texas.

Elle regrette la Californie. Elle parvient, grâce à Jim Langdon, à chanter dans quelques petits clubs de la région en échange de quelques verres. Janis chante donc en public, sans que celui-ci n'adhère vraiment.

Les parents de Janis regrettent d'avoir été à l'origine du séjour de leur fille en Californie, car Janis a beaucoup changé.

A l'été 1962, Janis exerce différents petits métiers. Lorsqu'elle ne travaille pas, elle se rend de temps en temps en Louisiane avec Jack Smith dans des bastringues peu recommandables.

A la rentrée, Janis s'inscrit aux Beaux-Arts à Austin. Elle choisit de vivre dans un lieu surnommé avec dérision le Ghetto. Il s'agit, en fait, de bâtiments militaires de bois qui datent de la Seconde Guerre mondiale et qui ont été réaménagés en studios à faible loyer. Elle mène alors la vie qui lui plaît. Les nuits blanches sont nombreuses. Comme d'autres, Janis boit de l'alcool, ce qu'elle faisait déjà. Elle choque par son langage, mange à n'importe quel moment et n'importe quoi.

Dans ce Ghetto, Janis fait la connaissance de Dave Moriarty et Gilbert Shelton, cartoonistes. Lors de ces soirées, Gilbert Shelton joue de la guitare tandis que Janis chante en s'accompagnant de l'autoharp.

Chaque mercredi soir, Janis chante au foyer des étudiants de l'Union Building nommé le Chuckwagon, rejoignant le duo Waller Creek Boys qui devient alors les Waller Creek Boys Plus One. Leur musique est folk tendance bluegrass. Janis commence à composer quelques chansons.

En décembre 1962, chez John Riney, alors qu'elle n'a que dix-huit ans, Janis enregistre pour la première fois un blues de sa composition : "What Good Can Drinkin' Do". Le même mois, au Threadgill's avec Powell St.John et Lanny Wiggins (qui sont les deux membres des Waller Creek Boys), Janis enregistre trois autres morceaux : "Nobody Knows You When You're Down and Out", "St.James Infirmary" et "Walk Right In". D'autres morceaux seront enregistrés l'année suivante. A partir de ce moment, Janis jouit d'une notoriété locale.

Le trio continue de chanter au Chuckwagon, puis le jeudi soir, au Threadgill's Bar and Grill qui est une station-service transformée en taverne western. Mais dans ce milieu surtout masculin, Janis doit s'imposer, non seulement par la voix, mais aussi parfois par la force. Restée timide, Janis se désinhibe grâce à l'alcool.

Janis n'entretient aucune relation stable et papillonne entre les hommes et les femmes.

A la suite d'une mauvaise plaisanterie, Janis décide de repartir pour la Californie. Elle veut se rendre à San Francisco avec à l'esprit la possibilité de devenir chanteuse. Elle laisse une lettre à sa famille et en janvier 1963, après avoir chanté au Threadgrill's, Janis, en compagnie de Chester Helms, fait du stop.

Chester Helms sera la bonne étoile de Janis. L'intuition, dont il fait preuve, lui permet d'avoir une langueur d'avance. Il sera d'ailleurs l'un des principaux acteurs de l'éclosion de la scène hippies des environs de San Francisco vers 1965.

En chemin, Chester Helms offre la possibilité à Janis de chanter ici et là. Janis découvre d'autres auteurs dont Wilfred Owen, mort sept jours avant l'Armistice de la Première Guerre mondiale.

Janis, grâce à Chester Helms, chante régulièrement à la Coffee Gallery de Leo Siegler. Mais Janis finira par s'affranchir de Chester Helms. Janis continue de chanter son répertoire habituel dans différents coffeehouses de North Beach. Durant cette période, Janis abuse à la fois de l'alcool mais aussi des drogues. Une mauvaise période débute. Moment d'autant plus dur que Janis ne veut faire aucun compromis. Elle vit de petits boulots et parvient à s'organiser et ouvrir un compte en banque !

Cette même année, elle retourne à Port Arthur afin de voir ses parents. Elle ne rompra jamais le contact avec sa famille.

L'été 1964, Janis se rend à New York avec une amie, Linda Pooole. Mais les deux amies boivent et se défoncent aux amphétamines (qui ne sont pas encore illégales). Parfois, Janis chante du folk blues dans un club de Greenwich Village. Heureusement, Janis ne reste pas longtemps ici et repart pour San Francisco après avoir pris le temps de rendre visite à ses parents. Mais dès son retour en Californie, Janis essaie l'héroïne et commence à dépérir. Elle reçoit même la visite inattendue de son père inquiet pour sa santé.

Sa dépression se poursuit. Elle reste une chanteuse occasionnelle. Fin 1964, Janis chante avec un brillant guitariste de blues, Jorma Kaukonen. Dans le même temps, Janis fréquente un homme qui est en fait un mythomane. Janis ne comprend pas à qui elle a affaire.  Elle continue de jouer avec le feu en prenant des drogues. Janis va de plus en plus mal. Pourtant elle parvient à enregistrer quatre morceaux dont "Black Mountain Blues" et "River Jordan".

Fort malade, elle tente de se faire admettre à l'hôpital, mais en vain. Janis continue de sortir avec cet homme, mais leur liaison devient dangereuse. Grâce à Chester Helms, Janis retourne pour plusieurs mois auprès de ses parents. Les différents produits que Janis a consommés, l'ont considérablement amaigri. Ses parents prennent peur. Entourée, aidée, Janis va réussir à s'en sortir, mais elle vit ce retour à la case départ comme un échec. Pourtant elle réalise qu'elle peut compter sur ses parents, ce qui sera toujours vrai.

Elle s'habille de manière classique, se coiffe comme le font les femmes de l'époque. Elle annonce à ses parents qu'elle souhaite se marier avec son compagnon, mais ce mythomane finit par laisser Janis. C'est une nouvelle blessure.

Puis peu à peu, elle fait son retour dans les bars et les coffeehouses de Beaumont et d'Austin. Elle y chante mais elle y boit aussi.

 

Au printemps 1965, à San Francisco, le guitariste, Sam Andrew fait la connaissance de Peter Albin lui aussi guitariste. Les deux hommes créent le groupe Blue Yard Hill. Ils vivent dans une grande maison qui appartient à l'oncle de Peter Albin et été divisée en une vingtaine de chambres. Chester Helms est des leurs. Il fait découvrir James Gurley, guitariste, aux deux hommes.

Au début de l'été 1965, Sam Andrew et Peter Albin ont constitué un groupe avec d'autres musiciens. Ils se choisissent un nom The Holding Company (qui désigne une grosse société mais aussi le fait de détenir de la drogue). Mais Chester Helms, en référence à George Orwell, fait ajouter Big Brother. Le groupe s'appelle donc Big Brother and the Holding Company.

Durant ce temps, sur la côté Ouest naît un mouvement pacifiste contre la guerre du Viêt-nam.

Jim Langdon, un ami de lycée de Janis, donne un coup de pouce au destin. Il lui permet de rechanter, alors qu'elle hésite à franchir le pas. Janis a, en effet, peur de retomber dans la drogue. Après un passage à l'Eleventh Door, Jim Langdom rédige un article dans l'Austin American-Statesman. Cet article lui permet d'entrer en contact avec un groupe en formation : les 13 th Floors Elevators. Mais le destin l'attend ailleurs.

 

FIN DE LA PREMIERE PARTIE

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4 avril 2008 5 04 /04 /avril /2008 10:38
Source
vient de l'arabe al'ùd peut-être par l'intermédiaire du provençal.
 
Le luth est un instrument à cordes pincées au dos large et arrondi. Il est l'un des instruments européens les plus importants du Moyen Age au XVIII e siècle.
 
Le luth classique comporte une caisse de résonance. Le large manche supporte cinq chœurs de cordes accordées à l'unisson et une corde aiguë, le chanterelle (soit un total de onze cordes). Il porte sept à dix frette (i.e. cordes ajoutées vers 1400) de boyau espacées par demi-ton permettant d'élever les sons par accourcissement des cordes.
 
L'accord le plus fréquent est en quartes : sol-do-fa-la-ré-sol.
 
Les œuvres pour luth sont notées en tablature indiquant les cordes touchées, les doigtés de la main gauche.
 
A partir d XVII e siècle, le luth entre dans une phase baroque. Son développement entraîne se dégénérescence. Toutefois, Bach Haendel et Haydn écriront encore pour cet instrument.
 
Il existe des luths à manche long (comme le bouzouki) et des luth à manche court (comme le cobza en Roumanie).
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