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Bienvenue sur ce blog !
 
Vous allez pouvoir plonger dans le monde des Lettres. Comme il n'est pas de littérature, quels que soient le pays et l'époque, hors du temps, vous pourrez aussi trouver des points de repères dans différents domaines : histoire, peinture, sculpture, musique, architecture, et tant d'autres encore…
 
Une place accordée aux nouveautés de tous pays ne fera pas oublier les textes plus anciens, voire très anciens. Vous pourrez découvrir ou redécouvrir non seulement les textes de l'Antiquité mais aussi ceux du Moyen Age. Les époques suivantes ne sont pas laissées de côté. Au milieu des textes devenus des classiques –comme le veut la formule- vous ferez peut-être d'heureuses découvertes… Vous voyagerez, je l'espère, ici et là dans des univers auxquels vous n'aviez pas encore songé…
 
Vous trouverez aussi des informations sur la langue française. Il ne s'agit pas d'un travail universitaire, mais simplement d'éléments qui permettent de rendre compte des différents états d'une langue.
 
Si vous avez envie de poursuivre, alors venez papillonner et j'espère que vous trouverez votre bonheur et que l'envie de lire sera au rendez-vous !
 
Je vous invite à partager tout cela !

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11 août 2008 1 11 /08 /août /2008 16:37

Cet auteur japonais, disparu en 1916, a aussi été enseignant à la fin du XIX e siècle. La plupart de ses écrits traduits en français, bien après leur parution au Japon, méritent notre attention. Il ne vous reste plus qu’à le découvrir ou le redécouvrir. Ce court roman, d’une centaine de pages, vous offre la possibilité d’entrer dans son univers qui peut-être n’est pas si loin du nôtre.

Ce roman est paru sous le titre original de Nihyakutôka.

 

L’histoire :

 

Kei revient d’une promenade en région montagneuse où il séjourne avec un ami. Dès son retour, il parle de ce qu’il a vu avec Roku, son compagnon de voyage : un temple, « un ginkgo à la porte du temple », et un maréchal ferrant dont il a observé le travail sur un cheval.

Le bruit produit « sur le sabot d’un cheval » est comme un écho au bruit de la cloche du temple de Kankei. Non loin de là, se trouvait « un marchand de tôfu » dont se souvient Kei. Le son de la cloche est aussi comme un écho au travail du marchand de tôfu qui « écrasait le soja, paf, paf ! » avec un mortier. Kei est, en fait, le fils du marchand de tôfu.

Les souvenirs nostalgiques de Kei cèdent la place aux propos de Roku qui s’étonne de ce qu’est devenu le fils du marchand de tôfu. Selon Kei, seule la volonté permet de devenir ce que l’on veut, mais cette idée ne paraît pas suffisante à Roku qui ne parvient pas à comprendre le chemin qu’a parcouru Kei pour devenir ce qu’il est aujourd’hui.

Pour le savoir, Kei propose à Roku d’aller « prendre un bain avant le repas. »

 

Dans le bain, le débat se poursuit. Puis Roku évoque l’ascension du Mont Aso dont le cratère « doit être en effet redoutable. » Les deux hommes préparent donc la promenade du lendemain mais ils s’éloignent alors de leur sujet et reviennent sur la différence sociale, Roku étant un peu plus riche que Kei.

Le bain s’achève. De fil en aiguille, la discussion a pour sujet Le Duel d’Iga dont Kei n’a jamais entendu parler, ce qui lui vaut quelques moqueries de la part de Kei. Mais  ce dernier sait que répondre à celui qui l’accuse « de  vouloir transformer les riches et les nobles en marchands de tôfu » ! Aux yeux de Kei, Roku n’est qu’un « irrécupérable bonhomme qui cale au bout de cinq lieues en montagne et qui ne cesse de gémir. »

 

 

Les deux hommes vont manger. Roku, préoccupé par le voyage du lendemain, souhaiterait prendre un bon repas, mais la demoiselle ne peut leur proposer que des œufs et de la bière Ebisu.

Tandis qu’ils parlent de leur future promenade, la demoiselle « revient avec, sur le plateau, une bière, deux verres et quatre œufs. » En voyant tout ce que la jeune fille a apporté, Kei a faim. Roku accepte de partager avec lui, mais ces quatre œufs qui devraient être cuits à la coque, ne le sont pas. Le demoiselle ayant mal compris le sens de « à la coque », n’a cuit que la moitié des quatre œufs, soit deux sur quatre.

Après ce petit incident, les deux hommes s’informent auprès d’elle au sujet de la montagne. Cinq lieues doivent être parcouru  pour arriver au sommet du Mont Aso. Mais en apprenant que « la montagne […] est un peu en colère », Roku veut renoncer à cette marche, tandis que Kei est attiré par l’activité du volcan. Kei ne veut donc pas remettre la promenade à plus tard.

 

 

Kei et Roku commencent leur escalade du Mont Aso, juste après avoir mangé de l’udon dans un restaurant. Tout en marchant, ils parlent puis quand « le sentier n’a plus qu’un mètre de large »,ils doivent avancer à la queue leu leu. Mais « Kei avance à grandes enjambées, [ tandis que] Roku, en recroquevillant son corps malingre, le suit à petits pas. » Roku finit par perdre de vue Kei.

Le temps, qui semblait menaçant au début de leur marche, le devient soudain.

Finalement, Roku arrive à rejoindre Kei. Ce dernier reproche à Roku de traîner, mais Roku rappelle à son ami ce qu’il lui avait déjà dit au sujet de l’udon et des inconvénients qu’il lui cause.

Kei remarque alors le visage noir de son ami. Ils comprennent que « le yona [la cendre du volcan] s’est fondu dans la pluie qui tombe. »

Lorsqu’ils arrivent « à la fourche », ils tournent à droite. Tout à coup, « une bourrasque de vent […] emporte le chapeau de paille de Roku. » Kei ne parvient pas à le retrouver.

La fumée et la pluie inquiètent Roku qui affirme ne plus avoir « la force de marcher. » Les deux hommes finissent par se quereller. Finalement après avoir obtenu la promesse d’un bon repas le soir venu et la promesse de l’explication de la raison pour laquelle Kei déteste les riches, Roku accepte de marcher.

Kei raconte donc que la lecture de Dickens lui a appris que « avant la Révolution française, les nobles abusaient de leur pouvoir et faisaient souffrir le petit peuple… ». C’est pourquoi, Kei n’aime pas les riches et qu’il établit un parallèle entre « la force jaillissante qui gronde sourdement » sous leurs pieds et la société. Il est vrai aussi que Kei est subjugué par l’activité volcanique.

Les deux hommes poursuivent leur marche qui devient de plus en plus difficile. Ils ont perdu leur chemin et Roku est fatigué. Ayant de nombreuses ampoules, Roku estime ne pas pouvoir arriver à la station thermale. En plus le temps sombre donne le sentiment qu’il est tard alors qu’il est seulement « quatre moins cinq. »

Kei laisse Roku afin de retrouver le chemin, ce qui inquiète quelque peu Roku. Tandis qu’il attend, la montagne gronde, puis se calme un peu. Soudain, un appel, mais « cette voix semble jaillir sous ses pieds .» Roku décide de se diriger vers cette voix qui est celle de Kei.

Kei est tombé dans un fossé qui est « la trace d’une coulée de lave », profonde de trois mètres.

Roku tente d’aider son ami qui, en plus s’est blessé, à sortir du fossé. N’y parvenant pas, ils réfléchissent tous deux à la situation. Alors que le temps se fait plus sombre encore, ils se souviennent qu’ils sont le 2 septembre [pour eux le 210 e jour], en pleine saison des typhons.

Le parapluie et la ceinture, qu’ils avaient avec eux, permettent à Roku de faire sortir Kei  du fossé.

 

 

Après avoir réussi à s’en sortir et avoir pris un repas, Kei explique à Roku qu’il souhaite toujours se rendre au Mont Aso, ce qui de désire pas Roku, ses ampoules lui faisant trop mal.

Le chemin, qu’ils ont parcouru aujourd’hui dans la montagne, les a conduits « à trois pâtés de maisons du restaurant » où ils avaient mangé de l’udon, donc pratiquement « au point de départ. » Roku est donc quelque peu exaspéré, ce qui le rend désagréable envers Kei. Ils en viennent à se chamailler.

Roku désire retourner à Kumamoto, mais cette envie est de courte durée. Les deux amis décident finalement de se rendre au Mont Aso.

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31 mai 2008 6 31 /05 /mai /2008 12:30


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L'été 1218, l'armée conduite par Jebe parvint en trois mois à conquérir les citadelles de "Hami, Kashgar, Yarkand et Khotan, puis, lancées à la poursuite de Guchluq en fuite, parvinrent jusqu'aux hauts plateaux de Pamir."

 

Cependant l'ambassade envoyée dans l'empire du Khârezm fut tuée par Kadyr-khan avant son arrivée auprès du sultan Mohammed-khan. "A l'annonce de cette nouvelle totalement inattendue, Gengis-khan fut saisi d'une véritable fureur : la bienveillance qu'il avait manifestée à l'égard du Khârezm avait donc été payée par une flagrante hostilité."

Il est vrai que le Khârezm restait encore inconnu, c'est pourquoi il fallait réfléchir à une campagne de représailles appropriées dans une contrée uniquement unie par la foi musulmane.

 

Finalement, après avoir consulté Börte, Jöchi et Qulan, Gengis-khan décida de partir en campagne contre le Khârezm.

 

Au printemps 1219, Gengis-khan quitta le camp avec deux cent mille hommes. Les renseignements obtenus par Gengis-khan permirent de choisir le moment de la bataille : l'automne.

Avant de partir au combat, Gengis-khan choisit aussi son successeur. A la surprise de tous, il désigna Ogödeï, son troisième fils.

 

Il fallut six mois aux différents bataillons pour arriver aux portes de Samarkand, ville bien fortifiée.

Gengs-khan donna l'ordre de poursuivre "le sultan Khârezm, qui avait abandonné Samarkand pour se réfugier sur l'autre rive de l'Amou-Daria."

 

En mars 1220 commença l'attaque de Samarkand. Sept jours plus tard, la ville tombait. Samarkand fut brûlée  et une partie de sa population exécutée.

Gengis-khan s'installa "à mi-chemin de cette ville et de Nasaf. […]. [Il] confia le gouvernement de ces villes à des musulmans choisis parmi la population et placés sous le contrôle d'officiers mongols. Aux endroits où des troubles risquaient  de se reproduire, il installa des garnisons. Entre les villes, il fit construire des routes pour faciliter les déplacements de son immense armée."

 

Pendant ce temps, Jebe et Süböteï étaient toujours en guerre contre le sultan. Ce dernier mourut de maladie mais il avait un fils qui ne cessait d'échapper au troupes mongoles.

 

De nouvelles villes tombèrent. Certaines troupes atteignirent l'Inde, d'autres la Mer Noire.

En 1222, "les villes qui, au sud de l'Amou-Daria, étaient encore intactes, subirent l'une après l'autre l'assaut des troupes mongoles. Leurs habitants furent presque entièrement massacrés."

Ce même année, début avril, Gengis-khan "reçut la visite d'un personnage peu ordinaire. Il s'agissait de Tch'ang-tch'ouen, venu à son invitation  de la lointaine région du Chan-tong."

 

Peu après, Gengis-khan dut partir pour une nouvelle expédition, car les Uigur s'étaient soulevés. Un messager vint lui apprendre que les villes détruites se relevaient petit à petit.

Gengis-khan passa l'hiver "dans une région montagneuse du Nord-Ouest de l'Inde, non loin des sources de l'Indus."

 

Au début de l'année 1223, il lança une campagne aux environs du Syr-Daria. Mais peu après, Gengis-khan éprouva le "désir de retourner au pied du Mont Burqan," qu'il avait quitté cinq ans plus tôt. Toutefois, il dut remettre cela à plus tard, car Qulan lui fit prendre un autre chemin : l'Himalaya.

Gengis-khan "venait aussi de comprendre que Qulan, sentant qu'il lui restait peu de temps à vivre, souhaitait finir ses jours au cours d'une campagne périlleuse menée par l'homme qu'elle aimait."

 

Gengis-khan se consacra à la préparation de l'invasion de l'Inde qui eut lieu quelques mois plus tard.

 

 

 

Début 1224, la campagne contre l'Inde débuta. Qulan mourut peu après le départ et fut dignement enterrée.

 

Un rêve détourna Gengis-khan de l'Inde. Il prit le chemin du retour, faisant des escales ici et là. Différentes troupes rejoignirent Gengis-khan sauf celle de Jöchi, car "ce dernier, malade depuis deux ans, était incapable de supporter les longues marches et ne pouvait donc rentrer au pays avec son père."

 

En 1225, Gengis-khan regroupa ces différentes troupes dans les environs de Samarkand. Peu après, il apprit la mort de Jebe.

 

Quand l'armée mongole quitta Samarkand en avril 1225, Jöchi n'avait toujours pas rejoint son père. L'armée de Gengis-khan arriva au camp à l'automne.

Peu avant son retour dans son campement, Gengis-khan choisit de faire un banquet afin de laisser le temps à Jöchi de rejoindre toutes les troupes, en vain. Jöchi ne revint pas et ce fut son épouse, Börte qui expliqua les raisons de son absence à Gengis-khan. "Jöchi […] goûtait les plaisirs de la chasse dans la plaine du Qipchaq."

Offensé par l'attitude de son fils, Gengis-khan organisa une expédition punitive contre son fils, mais il n'eut pas à la mener. Des messagers lui apprirent que "le prince Jöchi, malade depuis trois ans, [s'était] soudain affaibli au mois d'août de cette année 1225 et [avait] expiré dans son campement du Qipchaq, au nord de la mer Caspienne. Conformément à ses dernières volontés, toute son armée prendra[it] le chemin du retour avec sa dépouille mortelle en février de l'an prochain."

Gengis-khan l'annonça à tous et envoya un messager auprès de Börte.

 

Fin 1225, Gengis-khan décida d'envahir le Si-Hia. Il parvint encore à soumettre l'empire Kin et tomba malade. "Gengis-khan fit venir Ogödeï et Tolui dans sa tente et leur annonça que ses jours étaient comptés. Il leur intima l'ordre de garder sa mort secrète jusqu'au moment où toute l'armée aurait regagné le pays natal. Puis il s'alita, pour ne plus se relever." Il mourut en 1227.

 

Ogödeï prit le commandement de l'armée car "il n'y avait qu'un petit nombre d'officiers à savoir que leur chef était mort." L'armée revint au mont Burqan avec sa dépouille. Gengis-khan fut enterré "dans une immense forêt au cœur du Mont Burqan."

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29 mai 2008 4 29 /05 /mai /2008 10:49

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Après sa victoire sur le royaume Si-Hia, Gengis-khan réorganisa son armée et remplaça certaines armes.

"Des routes furent construites dans l'ensemble du pays et jalonnées, aux points stratégiques, de relais où étaient cantonnées des troupes de cavaleries aguerris. […]. Un nouveau code pénal, beaucoup plus draconien que le précédent, fut mis en place."

 

Pendant l'année 1210, Gengis-khan prépara son expédition contre l'empire Kin sans savoir quand il l'attaquerait.

Cette même année, Gengis-khan eut la visite d'ambassadeurs du pays des Kin venant lui annoncer la mort de l'empereur Tch'ang-ts'ong et l'accession au trône de son fils Yong-tsi. "C'est pourquoi [les ambassadeurs] venaient demander au chef mongol de renouveler son serment d'allégeance."

 

Estimant que Yong-tsi n'avait pas la stature d'un gouvernant, Gengis-khan refusa de payer un tribut aux ambassadeurs.

Gengis-khan fixa alors le moment de l'expédition en mars 1211 et choisit le chemin pour se rendre dans l'empire Kin.

 

La veille du départ, Gengis-khan mangea sous sa tente avec ses quatre fils et Börte âgée de cinquante ans.

 

Le matin, Gengis-khan alla trouver sa jeune concubine, Qulan qui l'avait toujours accompagné lors de ses précédentes campagnes. Gengis-khan hésitait à l'emmener, d'autant plus qu'elle lui avait donné un fils âgé de trois ans. Gengis-khan emmena Qulan et son fils.

 

Deux cent mille soldats mongols prirent la voie de l'est vers l'empire Kin. Après plusieurs jours de marche, ils avaient parcouru sept cents kilomètres qui les amenèrent sur le territoire de la tribu Ongüt. Cette tribu proposa à Gengis-khan "de lui servir de guide pour pénétrer dans l'empire Kin."

 

Les combats commencèrent au nord de la Grande Muraille en juin. Ayant appris que la grande armée Kin "se dirigeait vers la province du Chan-si", Gengis-khan choisit ce moment pour lancer son assaut contre l'empire Kin. Deux jours plus tard, Gengis-khan avait franchi la Grande Muraille avec son armée. Dix jours plus tard, l'armée de Gengis-khan rencontra celle des Kin. "Ainsi, six mois après le début de la campagne, l'armée mongole était parvenue à enlever les deux places fortes qui protégeaient Tchong-tou au nord, ainsi que Ta-t'ong-fou, le point stratégique de la province du Chan-si."

Chaque troupe poursuivait sa progression dans la région proche de la muraille.

 

En 1212, Gengis-khan eut cinquante ans. Malgré l'offensive des Kin, "tous les territoires au nord de la Grande Muraille étaient à présent aux mains de l'armée mongole, ce qui permettait, à partir de là, d'ouvrir des voies d'accès vers la capitale."

 

En août, soit quatorze mois après le début de cette campagne, Gengis-khan était sur le chemin du retour. Il "installa de nouveau son quartier général, au campement des Ongüt pour commander, de là, les unités dispersées sur tout le territoire environnant."

 

L'année suivante, les troupes ne furent pas mobilisées mais devaient être prêtes à partir en guerre contre l'empire Kin si nécessaire. Un événement précipita cette attaque. Un peuple sinisé de race mongole, les K'itan se révoltèrent contre les Kin et s'allièrent à Gengis-khan.

 

En 1213, Gengis-khan fit part de son nouveau projet "une offensive de grande envergure contre l'empire Kin."

 

 

 

En avril, Gengis-khan donna l'ordre de franchir la Grande Muraille.

Pour la première fois, Qulan refusa de suivre Gengis-khan dans cette nouvelle expédition. Dérouté, Gengis-khan chargea Sorqan-shira –qui l'avait sauvé quand il était prisonnier des Tayichi'ut- d'enlever Ga'ulan, le fils de Qulan, et de le confier à des inconnus mongols sans dire qu'il était le fils de Gengis-khan.

 

Quand Qulan reçut la visite de Gengis-khan, elle comprit qu'"elle avait entraîné à sa perte l'enfant qu'elle aimait." Le jour où ils levèrent le camp, "ni elle ni Gengis-khan ne firent plus la moindre allusion à Ga'ulan."

 

Gengis-khan reprit les forteresses prises auparavant, afin de progresser plus rapidement. L'avance fut rapide. Au printemps 1214, les différentes troupes de cavaliers mongols "firent flotter la bannière du clan Borjigin sur quatre-vingt-dix citadelles qu'ils mirent à feu et à sang."

 

Tous les bataillons furent rassemblés dans les environs de Tchong-tou. Gengis-khan chargea deux envoyés "d'un message de conciliation pour l'empereur" qu'il accepta.

Gengis-khan reçut ce qu'il avait demandé : une princesse Kin nommée Hatouen.

 

Les troupes de Gengis-khan quittèrent le pays. Mais Gengis-khan savait que cette contrée n'était pas encore soumise. Il resta peu de temps au pied du Mont Burqan, car il voulait surveiller "de près l'évolution de la situation de l'empire Kin, et prévenir une éventuelle mésentente entre Börte et Qulan."

 

Peu après, Sorqan-shira mourut et eut droit à des funérailles officielles. Gengis-khan et Qulan "déploraient la mort du seul être à savoir à quel endroit vivait désormais Ga'ulan."

 

Gengis-khan dut une nouvelle fois intervenir contre l'empire Kin mais il avait aussi un autre but : "les contrées inconnues de l'Ouest et leurs peuples étranges."

 

En 1214, Gengis-khan apprit la destruction de Tchon-tou et le suicide du général kin Wen-yen Fou-hing. Gengis-khan "ne parvenait pas à comprendre que Fou-hing se fût suicidé. Chez les peuples nomades, depuis les temps reculés, il n'y avait rien de honteux, pour un officier vaincu au terme d'un combat acharné, à se soumettre à l'ennemi. […]. Or, […] l'homme avait préféré incendier la forteresse et mettre fin à ses jours, plutôt que de se rendre."

 

Gengis-khan demanda à ses troupes de rassembler tous les survivants de Tchong-tou et fit venir "les savants et les experts dans un art donné." Parmi tous ces gens, Gengis-khan prit Ye-liu Tch'ou-ts'ai à son service.

 

Après la chute de Tchong-tou, Gengis-khan envoya par deux fois, Muqali détruire une nouvelle fois, l'empire Kin situé à Pien-king.

Les différentes troupes de Gengis-khan regagnèrent le Mont Burqan où une fête eut lieu.

Peu après, Gengis-khan envoya son fils aîné, Jöchi, attaquer les survivants des Merkit qui rêvaient toujours de se venger de Gengis-khan. Puis "ayant vaincu les Kin, ses ennemis héréditaires, et conquis les plus grande partie de leur pays, Gengis-khan resta dans son campement jusqu'au printemps de 1218."

 

La vie du peuple mongol avait beaucoup changer. Le contact avec différentes populations avait permis l'apport de nouveaux objets et e nouvelles techniques.

 

Cependant, Gengis-khan se demandait toujours comment étendre la puissance de l'empire mongol. Ye-liu Tch'ou-ts'ai, son conseiller lui expliqua : "Les armes permettent seulement de réduire l'adversaire, pas de le séduire. Tant que les Mongols n'auront pas développé leur propre culture, jamais ils n'exerceront un total ascendant sur l'empire Kin : au contraire, ils ne finiront par être absorbés, dominés par lui."

Grâce à Ye-liu Tch'ou-ts'ai, Gengis-khan laissa toutes sortes de religions se répandre librement et mit en place un éducation morale. Dorénavant, "le vol devait être évité non par la crainte du châtiment, mais à cause du désagrément qu'il entraînait pour la victime."

 

FIN DE LA QUATRIEME PARTIE

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27 mai 2008 2 27 /05 /mai /2008 11:22

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 Temüjin comprit pourquoi To'oril-khan et Jamuqa ne levaient pas le camp : "partir avant l'autre c'était, si celui-ci nourrissait la moindre intention malveillante, s'exposer au risque d'être attaqué par derrière."

Temüjin réalisait aussi que "si To'oril-khan avait mobilisé son armée, ce n'était pas avec le sentiment paternel de tirer le fils de Yesügeï d'un mauvais pas." Temüjin avait offert à To'oril-khan l'occasion dont il avait besoin pour attaquer les Merkit. En plus l'appui que To'oril-khan avait obtenu de Jamuqa, lui permettait non seulement de renforcer la puissance de son armée mais aussi de donner une apparence légitime à l'action conduite contre les Merkit.

 

Afin d'étendre rapidement l'importance de son campement et de "se soustraire aux menaces des Tayich'ut", Temüjin décida de s'allier à Jamuqa qui, comme lui, faisait parti du clan Borjigin.

 

Les hommes levèrent le camp le même jour en prenant des directions différentes.

 

Temüjin revint avec son épouse, Börte, son fils Jöchi au camp. Un jeune garçon de cinq ans, nommé Küchü, seul survivant masculin des Merkit, était avec eux. La mère de Temüjin l'éleva.

 

Temüjin installa son campement non loin de celui de Jamuqa. Une fois que cela fut fait, Temüjin et Jamuqa échangèrent le serment d'anda (i.e. une alliance politique), ce qui donna lieu à une petite fête.

 

Le campement prenait de l'ampleur. Ceux qui avait rejoint le clan Tayichi'ut à la mort de Yesügeï, revenaient auprès de Temüjin, ce qui ne pouvait que réveiller l'hostilité du clan Tayichi'ut.

 

Malgré l'anda, Temüjin avait quelque inquiétude à l'égard de Jamuqa. Ce dernier "partageait les bénéficies de façon parfaitement égale, Temüjin, lui, avait ébauché un système de répartition proportionnelle aux efforts fournis par chacun, qui avantageait donc ceux qui travaillaient le plus." C'est pourquoi, de plus en plus de jeunes gens se joignirent à Temüjin. Cette situation ne pouvait échapper à Jamuqa qui invita Temüjin à une partie de chasse en dehors de la saison.

 

Ayant remarqué une certaine agitation depuis quelques temps dans le campement de Jamuqa, Temüjin fit part de ses doutes aux siens. Ce fut Börte qui trancha : "Il faut quitter cet endroit cette nuit même ! Demain matin, il sera trop tard ! […] Je suis enceinte."

Le campement fut vite levé. Chemin faisant, Temüjin invita ceux qui se trouvaient sur leur route à se joindre à eux. Des gens de différentes tribus vinrent grandir les rangs.

 

Après quelques semaines, le campement, installé près de la rivière Senggur, comptait plus de trois mille hommes, ce qui obligea Temüjin à confier quelques tâches aux hommes en qui il avait le plus confiance.

 

En 1189, alors qu'il était âgé de vingt-sept ans, Temüjin se proclama khan des Mongols. Il mit en place une nouvelle organisation au sein du campement.

Temüjin fit annoncer à Jamuqa et To'oril-khan son statut de khan. Ce fut le moment que Jamuqa choisit pour attaquer Temüjin. Ce dernier prévenu à temps du projet nourri par Jamuqa, parvint à s'organiser, mais il perdit la bataille. Pourtant cela ne dissuada pas les anciens partisans de Jamuqa de venir rejoindre Temüjin.

"Et sur les hauts plateaux mongols, le pouvoir continua à être divisé en quatre, entre To'oril-khan, Jamuqa, Temüjin et les Tatars. En apparence, tout était calme, et rien ne laissait prévoir une rupture de cet équilibre."

 

Temüjin passa les années qui suivirent à combattre Jamuqa et à unifier sa tribu. Le temps s'écoulait, il prenait de l'âge et avait maintenant quatre fils.

Il redoutait toujours une attaque, mais sans savoir de qui.

 

Ayant appris par un colporteur que l'empire Kin s'apprêtait à attaquer les Tatars, Temüjin décida que c'était le bon moment pour entrer en guerre contre ces derniers. Il entraîna avec lui, To'oril-khan, âgé de soixante ans.

Temüjin, To'oril-khan et l'armée de l'empire Kin vinrent à bout des Tatars. Le butin fut partagé en trois et chaque clan regagna son campement.

 

Après la défaite des Tatars, il n'existait plus que trois tribus : "les Mongols de Temüjin, les Kereyit de To'oril-khna et les Jadarat de Jamuqa.

Quatre ans après cette bataille, "Jamuqa déclencha les hostilités" contre Temüjin et To'oril-khan. Après plusieurs jours de combat, Temüjin fit décapiter les hommes du clan Tayichi'ut qui s'étaient allié à Jamuqa et fit parquer les femmes et les enfants.

Après leur victoire, Temüjin et To'oril-khan se partagèrent les tribus et le butin.

Cependant, Temüjin sentait bien que tôt ou tard, il devrait affronter To'oril-khan.

 

En 1202, les survivants des Tatars attaquèrent Temüjin qui remporta la victoire contre ses agresseurs.

En période de paix, les hommes de Temüjin continuaient de s'entraîner à la guerre.

L'automne venu, Temüjin apprit que "Jamuqa s'était rapproché de To'oril-khan.

 

Au printemps 1203, un messager de To'oril-khan vint voir Temüjin. Le temps de livrer bataille aux Naiman était venu. Cela signifiait aussi aux yeux de Temüjin, que les deux clans risquaient de s'affronter à l'issu de ce conflit contre les Naiman.

 

Pourtant, en souvenir de l'aide reçu par To'oril-khan pour reprendre Börte aux Merkit, Temüjin l'aida alors qu'il était en difficulté. To'oril-khan l'en remercia et "lui proposa de conclure officiellement un pacte d'amitié." Mais Temüjin continuait d'éprouver de la méfiance.

Toutefois, la bataille eut lieu. Temüjin et To'oril-khan s'affrontèrent.

To'oril-khan perdit la vie lors de ce conflit, les guerriers Kereyit furent tous exécutés. Temüjin n'avait plus de rivaux sur les hauts plateaux. Il ne lui restait plus qu'à se battre contre les Naiman au mode de vie sédentaire.

 

Temüjin réorganisa les tribus des hauts plateaux qu'il venait de conquérir. En 1204, il "partit en campagne contre les Naiman" qu'il vainquit. Il apprit que Jamuqa avait rejoint cette tribu.

 

Comme il l'avait fait lors des batailles précédentes, Temüjin choisit de nouvelles concubines parmi les prisonnières.

Peu de temps après, le clan Merkit livra une nouvelle attaque contre Temüjin qui vint facilement à bout de ce peuple. La seule résistance vint de la fille de Dayir-usun nommée Qulan. Elle finit par accepter de devenir l'épouse de Temüjin.

Sur le chemin du retour, Temüjin envoya un messager auprès de Börte afin de lui annoncer l'arrivée d'une nouvelle concubine. Börte prépara tout pour la venue de Qulan.

Lors d'une autre expédition, Jamuqa fut fait prisonnier et tué selon sa volonté.

 

 

 

En 1206, Temüjin "revint victorieux de sa campagne contre les Naiman." Temüjin "était à présent l'unique souverain, le seigneur absolu."

Maintenant, il ne lui restait plus qu'à se faire reconnaître khan non seulement par tous les Mongols, mais aussi par toutes les tribus vivant sur les grands plateaux.

 

C'est pourquoi, un grand festin fut organisé au camp afin de faire reconnaître sa nouvelle autorité. Une cérémonie eut lieu.

Durant le quriltaï ( i.e. assemblée des tribus, durant laquelle étaient prises les décisions importantes.), Temüjin reçut le nom de Gengis-khan nom qui signifie "tout puissant seigneur".

 

Maintenant que toutes ces tribus nomades étaient unies, elles étaient assez nombreuses pour affronter l'empire Kin.

 

A l'issu du festin, Gengis-khan récompensa certains des ses hommes, comme son fidèle ami Bo'orchu, en leur donnant diverses fonctions.

Gengis-khan réorganisa sa garde, "composée de deux corps différents : les sentinelles et les archers."

 

En 1207, Gengis-khan parvint à soumettre les quelques peuples qui avaient refusé cela jusqu'à présent.

En 1208, Gengis-khan "nomma son fils aîné, Jöchi, commandant en chef d'une armée destinée à conquérir les territoires forestiers du Nord." Jöchi devait empêcher les peuples du Nord vivant autour du lac Baïkal de nuire aux peuples Mongols, mais Gengis-khan savait que cette région, au climat rude, risquait de coûter la vie à plusieurs hommes.

 

Jöchi partit au mois de mai et revint victorieux à la fin de cette même année. Il avait soumis "les Buriat, les Balqun, les Ursu'ut, les Qabqanas, les Qangas, les To'uba, […] plusieurs chefs kirghiz, ainsi que de Qutuqa-beki."

 

Gengis-khan partagea avec quelques membres de sa famille, les terres nouvellement conquises.

 

Cette année-là, la mère de Gengis-khan mourut à l'âge de soixante-dix ans, emportant avec elle le secret de la naissance de son fils.

 

L'année suivante, Gengis-khan "convoqua tour à tour dans sa tente ses plus fidèles vassaux, pour leur soumettre le même sujet de réflexion : comment faire pour engager l'empire mongol à peine créé sur la voie de la prospérité ? " Patiemment, Gengis-khan écouta chaque réponse, mais ce furent celles de son général Jebe et de Qulan qui retinrent son attention.

 

Avant d'attaquer l'empire Kin, Gengis-khan détruisit le royaume Si-Hia.

 

FIN DE LA TROISIEME PARTIE

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25 mai 2008 7 25 /05 /mai /2008 12:25


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Pendant deux ans, Hoëlün et les siens vécurent au pied du versant nord du mont Burqan. Toute la famille faisait bloc autour de Temüjin, âgé de seize ans. Maintenant, Temüjin réglait tout sans en parler à sa mère afin que le sentiment maternel ne prenne aucune place dans l'organisation du petit clan qu'il formait.

 

Hoëlün ne parvenait toujours pas à trancher qui était le père de Temüijn. Si elle retrouvait en son fils, certaines attitudes de Yesügeï, Hoëlün estimait que son comportement ne ressemblait en rien à celui de Yesügeï. Cependant le soir, où Temüjin avait tué Bekter, Hoëlün avait vu en lui un Merkit. C'est cette perception qui avait fait naître sa colère provoquant ainsi son évanouissement. Hoëlün ne pouvait concevoir que du sang merkit coulait dans les veines de Temüjin.

 

L'été de ses seize ans, le clan de Temüjin fut attaqué par le chef du clan Tayichi'ut. Ayant prévu cette éventualité, Temüjin parvint à mettre les siens à l'abri mais fut fait prisonnier quelques jours plus tard. Promené entre les tentes du clan, Temüjin parvint à se sauver alors qu'il avait les épaules lestées d'un gros rondin de bois. Il savait toutefois qu'ainsi entravé, il ne pourrait pas aller loin. Grâce à Sorqan-shira, qui se trouvait maintenant dans cette tribu, Temüjin eut la vie sauve.

 

Avec le cheval donné par Sorqan-shira, Temüjin parcourut les environs à la recherche des siens. Quand il les retrouva, ils s'établirent près de la rivière Senggür et réorganisèrent leur vie.

Alors qu'ils étaient installés depuis trois mois, leurs huit chevaux leur furent volés. Déterminé à les récupérer, Temüjin partit sur leur trace. Le quatrième jour, il rencontra un jeune homme qui lui donna des renseignements.

Le garçon, nommé Bo'orchu, accepta d'aider Temüjin et l'accompagna. Ensemble, ils revinrent avec les chevaux.

Temüjin passa une nuit au campement de Naqu-bayan, père de Bo'orchu.

 

L'année suivante, comme le lui avait suggéré sa mère, Temüjin partit au campement Onggirat afin d'y chercher Börte.

Temüjin fit le voyage avec son demi-frère Belgüteï. Quand ils arrivèrent au camp, Deï-sechen, heureux de les voir, organisa un banquet.

Temüjin fut ému et troublé lorsqu'il vit Börte.

Après avoir passé quelques jours, Temüjin quitta le camp de son beau-père avec son demi-frère et Börte. La jeune fille était accompagnée de trente personnes.

Dès qu'ils arrivèrent au camp, de nouvelles tentes furent installées. Le camp grandissait petit à petit.

 

Quelques jours plus tard, Temüjin annonça à Qasar et Belgüteï qu'il allait demandé à Bo'orchu de venir le rejoindre. Belgüteï, envoyé comme messager, revint cinq jours plus tard, accompagné de Bo'orchu.

Le campement s'installa à mi-hauteur du mont Burqan, dans une prairie. Les fils de son sauveur, Sorqan-shira, nommés Chimbeï et Chila'un, acceptèrent de se joindre à eux.

 

Des colporteurs, peu nombreux, "prirent l'habitude de passer par le campement de Temüjin." Grâce à eux, Temüjin apprit que le chef des Kereyit, To'oril-khan "ambitionnait de soumettre à lui toutes les tribus mongoles, pour dominer les hauts plateaux." Ses hommes, environ trente mille, s'entraînaient régulièrement comme des soldats. C'est pourquoi, Temüjin  partit "avec Qasar et Belgüteï rendre visite à To'oril-khan au campement Kereyit, situé en plein bois sur les rives du fleuve Toula."

 

Quand ils arrivèrent au camp, Temüjin offrit la pelisse de zibeline, cadeau de mariage de la belle-mère de Temüjin. Ce présent toucha beaucoup To'oril-khan.

 

Cependant, "Temüjin et ses frères quittèrent [..] le campement Kereyit sans avoir été reconnus comme des adultes."

Quand Temüjin fut de retour au camp, il s'entraîna avec les autres garçons à l'art de la guerre.

 

Chaque année, de tentes venaient prendre place dans le camp établi par Temüjin. La vie devint alors moins dure et moins angoissante.

 

Alors que l'hiver approchait, le camp de Temüjin fut attaqué par les Merkit. Un des hommes parvint à mettre les femmes et les enfants à l'abri. Temüjin et ses hommes défendirent le camp du mieux qu'ils purent mais leur résistance fut veine. Quand tout le monde se retrouva après cette attaque, Temüjin apprit que son épouse et sa servante étaient retenues prisonnières par les Merkit. Toutefois, Temüjin estima que le mont Burqan les avait protégés. Il rendit grâce au lieu par une cérémonie.

 

Temüjin savait qu'ils étaient trop peu nombreux pour porter un assaut contre les Merkit. Grâce à la surveillance régulière de Chimbei du camp des Merkit, Temüjin apprit que l'enlèvement de sa femme était les représailles de l'enlèvement de sa  mère que son père Yesügeï avait commis contre les Merkit vingt ans auparavant. Temüjin attendait le bon moment pour riposter. Il se contentait d'écouter les récits que Chimbeï lui faisait après chaque observation du camp Merkit. Une fois seulement Temüjin posa une question sur Börte qui était devenue la femme d'un jeune Merkit, nommé Chilger.

 

Après avoir médité longuement son plan, Temüjin annonça comment il comptait reprendre Börte à ses hommes. Afin de mettre toutes les chances de son côté, il se rendit au campement de To'oril-khan pour lui emprunter des armes. Après avoir expliqué la raison de sa venue, Temüjin entendit To'oril-khan lui dire : "Pour toi, fils du défunt Yesügeï, je déploierai mon armée. Je la déploierai pour massacrer jusqu'au dernier les maudits Merkit qui rôdent au sud du lac Baïkal, et leur reprendre ton épouse Börte ! "

 

Temüjin sortit victorieux de cette attaque menée avec l'aide de To'oril-khan et de Jamuqa qui s'était joint à eux sur la demande de To'oril-khan. Les Merkit furent tous massacrés. Le butin récolté lors de ce conflit fut partagé. Temüjin accepta de prendre possession des terres des Merkit sur lesquelles son clan pourrait bientôt s'installer.

 

Temüjin retrouva Börte qui venait d'accoucher. La mère demanda à Temüjin de donner un prénom à l'enfant. Ce fut Jöchi, ce qui signifie "l'hôte". "En nommant ainsi cet enfant, il marquait sa volonté d'innocenter Börte, et sa détermination d'accueillir définitivement parmi les siens, comme un hôte, le nouveau-né, malgré les doutes qui planaient sur ses origines."

 

FIN DE LA DEUXIEME PARTIE

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23 mai 2008 5 23 /05 /mai /2008 10:10

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Paru pour la première fois en 1960, sous le titre d'Aoki okami, ce roman est l'un des nombreux qui existent sur la vie de Gengis-khan.

Ce roman a été traduit en français en 1990 seulement.

En fin de volume, l'ouvrage donne une carte de l'Asie et l'arbre généalogique de Gengis-khan.

 

L'auteur se réfère à L'Histoire secrète des Mongols qui aurait été écrit vers 1240. Ce texte rédigé en mongol n'existe qu'en traduction partielle en français.

 

L'histoire :

 

En 1162, sous la yourte d'un chef de la tribu mongole située près du fleuve Amour naquit un garçon. Sa mère, Hoëlün, âgée de vingt ans, envoya un vieux serf auprès de son mari Yesügeï qui livrait bataille à quelques kilomètres de là.

L'enfant, au poing gauche fermé, reçut le prénom de Temüjin qui était aussi le prénom du chef ennemi des Tatars que Yesügeï venait de faire mourir.

 

Hoëlün, originaire du clan des Olqunu'ut, avait d'abord été enlevée par un guerrier merkit, puis violée par celui-ci. Tandis qu'elle était emmenée par cet homme dans sa tribu, Yesügeï l'avait capturée et en avait fait son épouse. La jeune femme craignait que son mari ne veuille pas de ce fils, sa paternité n'étant pas certaine. Elle fut rassurée quand elle vit son mari serrer l'enfant dans ses bras.

 

Lorsque Temüjin vint a monde, les tribus Mongols et Tatars étaient en guerre. L'enjeu était toujours le même : le bétail, les femmes et les pâturages.

Le couple eut d'autres enfants. Temüjin "était renfermé et taciturne. Il se battait très rarement, mais quand il le faisait, c'était avec démesure."

 

Lors des veillées, les récits du vieillard Bültechüba'atur marquèrent Temüjin, en particulier le récit sur le loup et la biche, qui sont les ancêtres du peuple mongol.

 

Lorsqu'il eut huit ans, une sœur vint au monde. Elle reçut le prénom de Temülün. Mais Temüjin ne pouvait admettre que cet être, qui ne pouvait faire la guerre, descendait du loup.

 

Temüjin apprit la généalogie de son clan et les raisons qui provoquaient des conflits entre les différents clans. Comme les tribus n'étaient pas parvenues à s'entendre, l'empire Kin continuait de semer la discorde entre les tribus nomades.

"Temüjin, dès son enfance, comprit que les ennemis du peuple mongol étaient les Tatars et l'immense empire Kin, qui s'étendait au-delà de la Grande Muraille. Et ces deux noms se gravèrent dans son cœur comme ceux de démons maléfiques."

L'empire Kin, selon le père de Temüjin, ne pouvait être vaincu, car il disposait d'une trop grande armée. En plus les peuples de cet empire n'étaient pas nomades et vivaient "à l'intérieur des fortifications." Cette réalité intéressa beaucoup Temüjin, mais personne de la tribu ne put le renseigner à ce sujet.

 

Quand il eut neuf ans, Temüjin fit son premier voyage qui devait le conduire dans la tribu de sa mère, Hoëlün. En chemin, les hommes furent reçus par le chef de la tribu Onggirat, Deï-sechen qui occupaient avec les siens un territoire proche de la muraille. En contact avec les Kin, ce peuple avait "une vie plus raffinée que les autres peuples de la région."

 

La fille de Deï-seche, Börte, avait dix ans. Elle plut à Yesügeï et à Temüjin.

Yesügeï accepta que son fils passe quelque temps dans la tribu de Deï-sechen. Si durant ces quatre années, Temüjin ne s'intéressa pas beaucoup à Börte qui lui était promise, il observa attentivement le fonctionnement de la tribu. "Ainsi, il remarqua qu'un petit nombre de jeunes gens étaient spécialement entraînés pour pouvoir faire face aux agressions d'autres tribus."

Temüjin apprit différentes choses sur l'empire Kin.

 

Puis un jour, un homme, Mönglik vint chercher Temüjin, âgé de treize ans, car son père voulait le voir. Deï-sechen le laissa partir à contre-cœur et lui demanda de revenir dès que possible.

Sur le chemin du retour, Temüjin apprit le véritable motif de ce voyage. : Yesügeï était mort empoisonné lors d'un repas avec un groupe de Tatars. La paix relative que Yesügeï avait réussi à imposer à la naissance de Temüjin, cessait. La raison de la disparition de son père "provoqua en lui une fureur sans borne."

 

Dès qu'il arriva au camp, Temüjin alla voir sa mère qui lui dit :

"Ton père Yesügeï est mort. Désormais il te faut rester avec nous, pour le remplacer à la tête de la famille. […]. A partir d'aujourd'hui, nous ne pouvons plus compter que sur nous-mêmes. Il nous faut unir nos forces pour survivre."

La mort de Yesügeï risquait de voir le pouvoir passer aux mains des Tayichi'ut, car les jalousies et les rancœurs accumulées à l'égard de Hoëlün ne pouvaient que laisser la famille de Temüjin isolée.

 

Songeant à la façon dont il avait vécu parmi les Onggirat, Temüjin instaura "un ordre, une structure, une hiérarchie."

Deux mois après le retour de Temüjin dans le camp, le campement s'apprêtait à migrer. Temüjin apprit la raison de cette migration : "Sur ordre du chef des Tayichi'ut", les Borjigin, la tribu de Temüjin, devaient se rendre sur d'autres pâturages.

Ce départ décidé à l'insu de Temüjin révolta le jeune homme. Lui et sa fa mille furent abandonnés.

 

Un soir, le père de Mönglik, Charaqa, revint à cheval auprès de la famille de Temüjin. Gravement blessé, il fut transporté dans une tente afin de recevoir des soins.

Quand il eut repris quelques forces, Charaqa expliqua à Temüjin qu'il s'était opposé à l'ordre du chef Tayichi'ut. Il ne voulait pas abandonner Temüjin et les siens. Tödö'en-girte lui avait alors planté une lance dans le dos. Il mourut peu après ce qui causa une profonde peine à Temüjin "navré à l'idée qu'il ne pourrait jamais récompenser Charaqa, alors que celui-ci s'était montré si loyal envers sa famille tombée dans la disgrâce."

 

La vie de la famille de Temüjin devint difficile. Temüjin organisa la vie du clan et surveilla ses deux demi-frères, Bekter et Belgüteï, dont il se méfiait.

Un an après la mort de son père, un conflit éclata entre Temüjin et ses deux demi-frères. Temüijn tenta de mettre fin à cela mais quand Bekter lui retorqua qu'il n'était pas le fils de Yesügeï –chose dont il ava       it plus ou moins conscience et qu'il craignait- mais celui d'un Merkit, Temüjin réagit. Avec l'aide de Qasar, Temüjin tua Bekter qui "expira, le corps hérissé de flèches."

En apprenant la mort de Bekter, Hoëlün s'emporta avec une si grande violence qu'elle s'évanouit.

Bekter fut enterré selon la volonté de Höelün.

 

Après la mort de Bekter, "la plus grande harmonie régnait sous la tente." Mais Temüjin n'arrêtait pas de penser à ce que lui avait dit Bekter. Temüjin ne parvenait pas à savoir quelle était sa véritable origine.

 

Le temps passa et les fils de Höelün grandirent.

Temüjin ne pouvait se résoudre à demander à sa mère, le secret de sa naissance. Non seulement, il avait peur de la réaction de se mère, mais aussi il se devait d'être le fils de Yesügeï, descendant du loup et de la biche. Il fallait qu'il soit mongol.

 

Quand il eut quinze ans, Temüjin rencontra, un Borjigin avec lequel il avait joué étant enfant. Cet homme lui apprit que les Borjigin n'étaient pas heureux auprès du clan Tayichi'ut.

Avant de laisser partir cet homme, Temüjin lui demanda s'il savait qui était son père. Se sentant quelque peu pris au piège, l'homme répondit qu'il n'avait qu'à choisir. Les paroles de cet homme avaient réussi à calmer ses angoisses et ses doutes.

De retour auprès des siens, Temüjin raconta ce que lui avait dit cet homme. Cela fit dire à Hoëlün :

"Encore un peu de patience. Bientôt vous deviendrez des hommes dignes de ce nom, et alors les Borjigin se disputeront le privilège de se rallier à nous."

Temüjin songea alors qu'il fallait "attaquer ses ennemis mortels les Tayichi'ut, reconquérir les Borjigin, et les regrouper sous sa bannière, comme Yesügeï autrefois, […]."

FIN DE LA PREMIERE PARTIE

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