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Bienvenue sur ce blog !
 
Vous allez pouvoir plonger dans le monde des Lettres. Comme il n'est pas de littérature, quels que soient le pays et l'époque, hors du temps, vous pourrez aussi trouver des points de repères dans différents domaines : histoire, peinture, sculpture, musique, architecture, et tant d'autres encore…
 
Une place accordée aux nouveautés de tous pays ne fera pas oublier les textes plus anciens, voire très anciens. Vous pourrez découvrir ou redécouvrir non seulement les textes de l'Antiquité mais aussi ceux du Moyen Age. Les époques suivantes ne sont pas laissées de côté. Au milieu des textes devenus des classiques –comme le veut la formule- vous ferez peut-être d'heureuses découvertes… Vous voyagerez, je l'espère, ici et là dans des univers auxquels vous n'aviez pas encore songé…
 
Vous trouverez aussi des informations sur la langue française. Il ne s'agit pas d'un travail universitaire, mais simplement d'éléments qui permettent de rendre compte des différents états d'une langue.
 
Si vous avez envie de poursuivre, alors venez papillonner et j'espère que vous trouverez votre bonheur et que l'envie de lire sera au rendez-vous !
 
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28 août 2009 5 28 /08 /août /2009 10:00

Source

LAGERLÖF Selma, L'Anneau maudit, Éditions de la Loupe, 2007

 

DEUXIÈME PARTIE

 

Les gens de Värmland vivaient certes dans un univers hostiles, mais sans se lamenter sur leur sort. Tous trouvaient réconfort auprès de la chaleur du foyer.

C'était aussi auprès du foyer que les histoires sont écoutées, les plus fréquemment racontées étant celle du roi Charles XII et de ses compagnons. Chacun aimait aussi les histoires concernant le général de Hedeby, à la force herculéenne.

Tout le monde savait que cet homme avait été enterré avec son anneau qui par la suite lui avait été dérobé dans sa tombe.

 

Chacun avait entendu parler d'Ingilbert, le fils de Bård et des gens d'Olsby accusés d'avoir tué Ingilbert. Cependant, il semblait impossible à beaucoup que les frères Ivarsson aient pu voler cet anneau. Certains avaient bien quelques soupçons au sujet de Paul Eliasson, fils adoptif de la famille Ivarsson, car il était d'origine russe, mais bien peu de gens pensaient qu'il pouvait être coupable.

 

Ce qu'était devenu l'anneau était souvent évoqué dans les chaumières. Il est vrai qu'un procès allait bientôt avoir lieu.

Le procès fut si délicat qu'une sentence royale fut nécessaire. "Il était évident que l'un des accusés avait commis le meurtre et le vol, mais aucun d'eux  ne voulait avouer sa culpabilité. En conséquence, c'est la main de Dieu qui trancherait."

Les accusés tireraient au sort au cours d'une partie de dés. "Celui qui réaliserait le chiffre le plus faible serait considéré comme le coupable et, pour prix de son forfait, il serait exécuté par pendaison. Les deux autres seraient libérés sans autre forme de procès."

Ce jugement convenait à tous puisque "le général défunt devait bien savoir qui détenait sa propriété."

 

La population voulut donc assister à cette partie de dés. Beaucoup de gens avaient fait le déplacement. Le public, en ce jour inhabituel, se comportèrent différemment. Une certaine tension régnait. Parmi la foule se trouvait la fille d'Erik Ivarsson, Marit Eriksdotter. Sa présence surprit.

 

Le cortège apparut enfin. Le pasteur et le sacristain arrivèrent. Une prière fut faite. La partie de dés eut enfin lieu. Les trois hommes firent tous un double six.

La foule manifesta son soulagement pour les deux frères mais elle ne réagit pas pour Paul Eliasson.

La cour se retira pour délibérer. Quand elle revint, "le juge annonça que le tribunal du district était parvenu à la conclusion que les trois accusés devaient être acquittés." Cependant, le juge ajouta que le tribunal allait soumettre son jugement au roi. C'est pourquoi, "les accusés [demeureraient] en prison jusqu'à ce que Sa Majesté Royale [confirmât] le jugement du tribunal."

 

 

Trente ans plus tard, Marit Eriksdotter "était assise sur l'escalier extérieur de la petite cabane sur pilotis de Storgården à Olsby, où elle habitait."

La jeune femme tricotait des mitaines qu'elle souhaitait faire belles. Ne se souvenant d'aucun modèle, elle ouvrit le coffre à vêtements et vit un bonnet qu'elle prit. Parce qu'elle aperçut des mites dans le bonnet, elle le secoua bien et remarqua quelque chose de brillant parmi les fils. Elle découvrit alors "une grosse bague en or, portant un sceau et une pierre."

Sans l'avoir jamais vu, elle comprit qu'il s'agissait du bijou qui avait coûté la vie à "son père Erik Ivarsson, son oncle Ivar Ivarsson et son fiancé Paul Eliasson."

 

Elle ne parvenait pas à comprendre ce que cette bague faisait dans ce bonnet. Elle se remémora le jour de leur pendaison, l'attitude de la foule qui avait condamné cet acte. Marit Eriksdotter se demanda alors où Paul avait bien pu avoir ce bonnet. Puis elle se souvint : "elle se trouvait dans la forêt le matin où Ingilbert était mort de frayeur." Les hommes avaient ramené Ingilbert sur une civière. En voyant le bonnet d'Ingilbert "tricoté avec divers motifs de laine rouge, bleue et blanche," Paul avait échangé le sien contre celui du jeune homme.

 

"Avant de s'enfuir de chez lui, Ingilbert avait cousu la bague dans le bonnet. Il avait dû penser qu'on le poursuivrait, et c'est pourquoi il avait cherché à cacher l'objet. Après son décès, personne n'avait songé à chercher la bague dans le bonnet, Paul Eliasson encore moins que quiconque."

 

Marit plaça la bague dans le coffret et conserva le bonnet. Elle demanda à Marta, la fille de ferme, de l'aider à copier ce modèle. La jeune fille fut étonnée de revoir ce bonnet qu'elle avait tricoté pour son frère, Ingilbert, peu avant sa mort. Marit raconta que ce bonnet avait sûrement été perdu par son frère et que les siens l'avaient simplement rapporté.

 

Marta, bouleversée, accepta de reproduire le modèle. 

 

Après la mort de son père et de son frère, Marta avait été recueilli par Marit.

 

Seule à nouveau, Marit se demandait ce qu'elle devait faire et surtout pourquoi le général n'avait pas permis que le bijou fût découvert. Finalement, elle estima que si elle rendait l'anneau maintenant, "elle donnerait raison au capitaine ainsi qu'à son père le général."

 

Sa réflexion fut interrompue par l'arrivée d'enfants qui venaient demander un service : recoudre le bonnet d'Adrian de Hedeby, un Löwensköld. Marit accepta en se disant que c'était sûrement un signe.

 

 

À nouveau, on n'entendit plus parler de l'anneau. Puis en 1788, Malvina Spaak vint s'installer à Hedeby. Cette fille de pasteur du Sörmland devait assurer la fonction de gouvernante.

 

Avant de prendre son service, la jeune fille fut reçue par la baronne de Löwensköld qui souhaitait lui dire que la maison était hantée mais que le fantôme ne faisait de mal à personne.

Âgée de vingt et un ans, Malvina Spaak était une jeune femme dynamique et compétente mais l'idée de la présence d'un fantôme l'effraya terriblement. Néanmoins, elle prit le poste car elle ne pouvait pas se permettre de le refuser.

La baronne ajouta que, selon les enfants, le fantôme avait l'apparence du général Löwensköld qui était le grand-père de son mari.

 

Lors des repas auxquels elle participait avec la famille, Malvina Spaak remarqua que le sujet de conversation préférée était le général. À cette époque, la jeune femme était encore la seule à ne pas avoir vu le fantôme du général. Toutefois, elle estimait qu'elle finirait bien par le rencontrer. Elle songea aussi que "si c'était vraiment une créature de l'autre monde qui apparaissait, il s'agissait certainement de quelqu'un de malheureux qui avait besoin de l'aide des vivants pour trouver le repos éternel." C'est pourquoi, une "sérieuse enquête pour élucider le problème" aurait dû être faite, mais elle n'osait pas s'exprimer à ce sujet.

 

Un mois après son arrivée, tandis qu'elle montait au grenier pour pendre du linge, elle croisa "un homme qui s'effaça vivement pour la laisser passer." Elle ne comprit que quelques instants plus tard qu'il s'agissait du général.

Elle resta un moment dans le grenier et décida de ne pas en parler. Mais le repas venu, l'un des enfants, Adrian, âgé de dix-neuf ans, déclara qu'elle avait vu le général. Elle fut bien obligée de confirmer. Elle fut longuement interrogée.

 

Le jeune homme, qui ne faisait qu'un court séjour chez ses parents, déclara qu'il n'avait encore jamais vu le général. Pourtant il voulait l'aider. Malvina Spaak espérait le voir réussir.

 

Après cette première entrevue, Malvina Spaak rencontra si souvent le général qu'elle s'habitua à ses brèves apparitions.

La jeune fille se demandait si le général n'était pas à la recherche d'un objet qui se trouvait dans la maison. Mais comment en être sûr ?

 

La présence assidue du général troublait profondément la jeune femme, jusqu'au jour où Malvina Spaak reçut "une véritable preuve d'amitié de sa part." Cela eut lieu à l'occasion d'une réception. Tout se passa bien, mais une fois que tout dut être rangé, la jeune fille remarqua qu'il manquait de l'argenterie.

 

On chercha donc l'argenterie, chacun soupçonna l'autre, et ce, pendant plusieurs jours. Malvina Spaak était profondément désespérée et était sur le point de démissionner. Alors qu'elle pleurait, "elle vit le général, debout dans un angle de la cuisine, lui désignant une étagère qui était haut placée." Elle prit un escabeau et grimpa jusqu'à l'étagère où elle découvrit les deux cuillères. Tout s'arrangea alors.

 

Lorsqu'Adrian vint passer quelques jours dans la maison de ses parents, on lui conta ce qui était arrivé à mademoiselle Spaak. Le jeune homme accorda alors plus d'attention à la jeune fille et vint parler souvent avec elle. Il lui expliqua qu'il "éprouvait de la compassion pour le malheureux revenant et voulait l'aider à retrouver le repos."

 

La jeune fille lui confia qu'elle pensait que le général était à la recherche d'un objet dans la demeure. Ce propos étonna le jeune homme. Il répondit que si quelqu'un dans la maison possédait un objet que le général désirait, il lui serait cédé sur le champ.

 

Un dimanche, Malvina Spaak alla à l'église. Sur le chemin du retour, elle aida une "dame à la démarche lente." La jeune fille remarqua que "bien qu'elle ne fût à l'évidence qu'une paysanne ordinaire, il émanait d'elle une dignité insolite. Comme si elle eût vécu quelque chose qui l'eût élevée au dessus de sa condition."

 

Les deux femmes parlèrent quelques minutes. La paysanne lui demanda si elle travaillait bien à Hedeby. Dès qu'elle en eut confirmation, la paysanne affirma que la maison était hantée et que celui qui hantait les lieux, continuerait jusqu'à l'obtention de ce qu'il désirait. Malvinia Spaak réalisa que cette femme en savait plus qu'elle n'en disait, mais la conversation s'arrêta là.

 

La jeune fille raconta seulement à Adrian ce qui s'était passé avec cette femme. Adrian lui expliqua qu'elle avait parlé avec Marit Eriksdotter d'Olsby. Cette femme savait mieux que personne ce que cherchait le général, mais bien que le jeune homme soit informé de cette réalité, lui aussi, ses parents avaient interdit qu'on en parlât à quiconque.

 

 

TROISIÈME PARTIE

 

Une nuit, Adrian Löwensköld, qui dormait, fut réveillé. C'était la première fois qu'il apercevait le général.

À chaque fois qu'il se montrait, le général avait l'habitude de disparaître dès qu'on posait le regard sur lui. Or cette fois, il resta présent. Adrian le suivit, mais au fur et à mesure, il éprouva une certaine angoisse.

 

Tous deux firent une longue et lente marche, mais la terreur prit le dessus. Adrian se précipita dans la chambre de ses parents en criant. Ensuite, il perdit connaissance.

 

 

Adrian était allongé dans le lit de ses parents. "Il n'avait pas repris connaissance après sa syncope, mais la vie n'était pas éteinte."

Sa mère demeurait à son chevet afin de veiller sur lui. Son père ne parvenait qu'à rester de courts instants auprès de son fils. Malvina Spaak était la seule personne autorisée à venir auprès du jeune homme.

Elle veilla à ce que la journée se passât le plus normalement possible. À la cuisine, les domestiques la questionnèrent, mais elle put seulement dire que le jeune homme s'était rendu précipitamment dans la chambre de ses parents "en criant quelque chose concernant le général."

Une discussion s'engagea alors. Malvina Spaak apprit ce que le général cherchait : "sa bague à cachet."

 

La jeune femme "comprit ce qu'il fallait faire. Si ce maudit anneau se trouvait à Hedeby, on devait pouvoir finir par le découvrir." Aussitôt, elle mit une partie de la maisonnée à contribution. On chercha le bijou.

De temps en temps, Malvina Spaak se rendait auprès d'Adrian.

 

La jeune fille songea que le docteur mettrait beaucoup de temps avant d'arriver. C'est pourquoi, elle demanda aux domestiques qui on faisait venir "dans des circonstances malheureuses." Le nom de Marit Eriksdotter fut prononcé, mais il fut aussi ajouté qu'elle "ne consentirait sûrement pas à venir ici, à Hedeby."

Alors que Malvina Spaak et la femme de chambre parlaient encore, la cuisinière trouva, "sur l'étagère haut placée où avaient été trouvées l'autre fois les cuillères d'argent égarées", le vieux bonnet d'Adrian. Ce dernier l'avait donné à la cuisinière voilà bien longtemps.

 

Malvina Spaak le prit et alla le secouer dehors où le père d'Adrian vint aussi. Son fils allait plus mal encore.

La jeune poursuivit les recherches, mais la bague demeurait introuvable.

Même si tous lui avait dit qu'elle ne viendrait pas, Malvina Spaak alla trouver Marit Eriksdotter. Cette dernière, déjà au courant, comprit tout de suite l'objet de la visite et refusa de venir. Marit Eriksdotter "se réjouissait de leur malheur, elle se réjouissait de la mort prochaine d'Adrian Löwensköld."

 

Tout à coup, Malvina Spaak, qui était parvenue à tout surmonter, s'effondra. Elle ne put retenir ses larmes. À cet instant, Marit Eriksdotter comprit que la jeune fille était amoureuse du jeune Adrian. La vengeance que Marit avait tant attendue, fut effacée par un souvenir : les larmes qu'elle avait versées pour Paul Eliasson qu'elle n'avait pas oublié. Alors elle refusa de voir souffrir la jeune fille et accepta de l'accompagner à Hedeby.

 

Sur le chemin qui les conduisait à Hedeby, les deux femmes n'échangèrent pas un mot. Dès qu'elles furent arrivées, Malvina conduisit Marit auprès du jeune homme.

 

Quand la baronne eut reconnu Marit, elle la supplia de pardonner tout le mal que lui avaient fait les Löwensköld. Marit répondit qu'elle ne pouvait pardonner et qu'elle était venue parce que la demoiselle l'en avait priée.

 

Marit s'approcha d'Adrian. Après avoir annoncé qu'Adrian vivrait, Marit rappela à la baronne qu'elle était là "uniquement pour rendre service à la demoiselle."

 

"Il sembla à la jeune fille que la maîtresse de maison voulut ajouter quelque chose, mais elle se retint et se mordit violemment les lèvres."

 

Ensuite, Marit demanda que tous les vêtements portés par le baron Adrian lui soient apportés. Elle fut obéie et rapidement, elle eut "un monceau de vêtements."

Elle les examina et prit une paire de chaussures, une paire de moufles et une chemise. Elle demanda quelque chose de chaud et de doux pour la tête. La cuisinière déclara que ce matin, elle avait trouvé un vieux bonnet à pompon d'Adrian. Malvina remit donc le bonnet "qu'elle aurait voulu conserver comme un précieux souvenir jusqu'à la fin de ses jours."

 

Marit débita des litanies puis demanda à ce que les vêtements soient enfouis dans le tombeau du général. Malvina répondit qu'il y avait peu de chance que le baron acceptât. Alors, Marit prit le bonnet et montra à la jeune fille ce que le pompon cachait. Le silence régna. Puis Marit annonça qu'elle avait fait ce qu'elle devait et s'en alla.

 

Peu après, le médecin arriva avouant son impuissance en voyant le jeune homme.

 

Malvina prit les vêtements et se rendit au cimetière se demandant comment elle pourrait les déposer dans la tombe du général. Elle ne pouvait demander au baron d'ouvrir le caveau, juste pour déposer des vêtements. Elle savait aussi qu'elle ne pouvait dire ce que contenait le paquet, car ce serait trahir Marit Eriksdotter.

 

Malvina savait que Marit, le jour où elle avait dû recoudre le bonnet d'Adrian avait placé la bague dans le pompon.

Quand elle fut au cimetière, elle dut réfléchir au moyen de faire parvenir l'anneau dans la chambre funéraire. Soudain, près de la tombe, elle vit un mouvement. Il s'agissait d'un animal qui sortait d'un "petit tumulus sur lequel reposa la dalle." C'est par ce trou qu'elle réussit à rendre l'anneau au général.

 

Après avoir accompli ce geste, elle revint en courant à Hedeby.

Quand elle arriva, le baron et la baronne étaient dehors. Ils voulurent savoir d'où elle venait. Elle raconta "la mission dont l'avait chargée Marit." Le baron trouva cela étrange car son fils avait repris connaissance en disant que les premiers mots de son fils avaient été : "Maintenant le général a son anneau." La baronne ajouta que son fils voulait la voir.

 

Malvina se rendit auprès d'Adrian qui la remercia chaleureusement en la prenant dans ses bras.

Il lui annonça en même temps qu'une autre personne serait heureuse de ce qu'elle avait fait pour lui : la jeune fille qui figurait sur le portrait miniature que possédait le jeune homme.

 

Sa fiancée devait arriver dans quelques semaines et bien qu'elle eut l'intention d'annoncer sa démission, elle changea d'avis, pensant qu'une "jeune fille pauvre [devait] faire attention à ne pas dédaigner une bonne place."

 

FIN DE LA DEUXIÈME ET DERNIÈRE PARTIE

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26 août 2009 3 26 /08 /août /2009 09:54

Source

Ce roman a été publié pour la première fois, en 1925, en Suède sous le titre, Löwensköldska Ringen.

 

Le roman se compose de trois parties.

 

PREMIÈRE PARTIE

 

La peur, qu'est-ce donc face à l'anneau maudit qui avait appartenu autrefois au général Löwensköld de Hedeby ?

Cet homme, pour avoir participé à la guerre comme simple soldat, fut fait général par le roi Charles XII. Il reçut, en plus, le domaine de Hedeby dans lequel vécut sa descendance. Un portrait de lui était toujours accroché dans le grand salon.

 

Lorsque l'on prenait le temps d'observer le tableau, on voyait à la main gauche du général Bengt Löwensköld, un anneau à cachet qui avait été offert par le roi. Bengt Löwensköld avait demandé à être enterré avec cette bague car il "espérait que lorsqu'il entrerait dans la salle où siégeait Charles XII entouré de ses "paladins, " la bague servirait de signe de reconnaissance afin qu'il pût, même après sa mort, se retrouver auprès de l'homme qu'il avait servi et vénéré tout au long de sa vie."

 

Le jour des obsèques du général, tout le monde savait qu'il avait à son doigt ce joyau de grande valeur mais dont la beauté était inexistante.

 

Il y a deux cents ans, ce joyau attira les convoitises, car le pays avait dû faire face à une banqueroute d'État. Mais personne n'osa se l'approprier.

 

 

En mars 1741, le général mourut. Quelques mois plus tard, en août, ce fut la petite fille du général qui mourut de dysenterie. Le caveau fut donc ouvert afin de recevoir le cercueil de l'enfant.

L'ouverture du caveau réveilla les esprits : il était possible de reprendre cet anneau.

 

Un paysan de Mellomstuga, prénommé, Bård Bårdsson, que les gens considéraient un peu comme un niais, pensa que "l'ouverture du tombeau était une aubaine. Mais il n'en fut pas heureux pour autant. Cette idée le tourmenta. "Le capitaine devrait le faire refermer dès cet après-midi, songea-t-il. Il y a tant de gens qui convoitent cette bague.""

 

Cette réalité le troubla et il rumina cela en retournant chez lui avec son épouse après les funérailles de l'enfant. La nuit venue, il ne put trouver le sommeil, ce qui intrigua son épouse qui avait remarqué son attitude changeante.

Ils parlèrent et l'épouse rassura son mari, lui affirmant que tout le monde avait songé à cet anneau durant les obsèques de l'enfant.

Mais à peine fut-il rassuré que l'angoisse revint. Bård Bårdsson ne parvenait pas à trouver le sommeil, ce qui agaça sa femme. Pour plaisanter, elle lui proposa de se rendre au cimetière afin de voir si tout était normal. L'homme s'y rendit donc. Aussitôt son épouse rejoignit son mari pour l'accompagner au cimetière.

Dès qu'ils arrivèrent, ils franchirent le mur et se rendirent sur la tombe. "L'ouverture dans la voûte funéraire n'était pas murée." Une échelle permettait de descendre dans la chambre funéraire.

"Ils demeurèrent là, indécis et perplexes, les yeux rivés sur le trou noir. Ils auraient certes dû rentrer chez eux, mais quelque chose de mystérieux, quelque chose que ni l'un ni l'autre n'aurait osé exprimer, les retenait là."

 

Ils descendirent tous deux dans la tombe, puis vérifièrent que le défunt portait encore l'anneau. Mais après avoir fait basculer le couvercle, "il ne leur fut plus possible de contenir leur soif de trésor. Ils ôtèrent l'anneau de la main parcheminée, rabaissèrent le couvercle et, sans un mot de plus, ils se faufilèrent  hors du caveau." Ensuite, ils reprirent le chemin de la maison estimant que finalement, le défunt avait bien voulu que ce don existât. Tandis qu'ils rentraient, ils aperçurent leur maison… en flamme.

 

Le lundi matin, le fossoyeur annonça à Hedeby que le tombeau avait été visité. Une enquête eut lieu. "Lorsqu'on souleva le couvercle, on vit du premier coup d'œil que l'anneau royal ne se trouvait plus à sa place, à l'index gauche du général."

 

 

Charles XII fut, malgré les conquêtes perdues et la ruine de son pays, un roi aimé. Sa disparition ne mit pas un terme à cette affection.

Lorsque la disparition de l'anneau royal porté par le général fut connue, on s'étonna grandement. Les recherches entreprises ne donnèrent rien. Pourtant, "on avait entendu parler de défunts qui revenaient, nuit après nuit, désigner les auteurs de méfaits bien moins graves.

Mais lorsqu'on finit par apprendre que le général n'avait nullement l'intention de se résigner à son sort et d'abandonner l'anneau, mais qu'au contraire il avait lutté pour le recouvrer avec la même impitoyable détermination dont il eût fait preuve si l'anneau lui eût été dérobé de son vivant, alors personne ne s'étonna le moins du monde."

 

 

L'anneau avait disparu depuis longtemps. Or un jour, le pasteur de Bro fut appelé au chevet de Bård Bårdsson mourant. Le pasteur dut accepter  de se rendre auprès de cet homme malgré la grande distance à parcourir, la fille du malade lui ayant dit que seul un pasteur pouvait entendre ce qu'il avait à dire. Le pasteur chercha dans ses souvenirs et ne vit en Bård Bårdsson qu'un homme, certes benêt mais bon. En plus les épreuves n'avaient pas épargné cet homme. "Durant les sept années passées, il avait été frappé par toutes les calamités et épreuves imaginables. Sa ferme avait brûlé, son bétail avait péri, décimé par la maladie ou les bêtes sauvages, ses champs avaient été dévastés par le gel."

 

La jeune fille, venue chercher le pasteur évoqua le grand Bengt qui selon elle, était à l'origine de tous leurs malheurs. Cet individu en voulait beaucoup au père de l'enfant, mais elle n'en connaissait pas la raison.

 

Durant le trajet, le pasteur réfléchit à ce que lui avait raconté la jeune fille. Quand le pasteur et la jeune fille arrivèrent, Ingilbert, le fils de Bård Bårdsson les accueillit.

Tandis que le pasteur était avec Bård, les enfants attendaient dehors. Ils parlaient. Le frère demeurait surpris par la volonté de son père de parler au pasteur. Ingilbert pensait que son père n'avait rien à se reprocher. Le jeune homme décida d'écouter le secret que son père confiait au pasteur : son père et sa mère avaient volé l'anneau royal au vieux général Löwensköld. Il ajouta que cette même nuit sa ferme à Mellomstuga avait brûlé. Elle l'avait été grâce à la volonté du général.

 

Après avoir raconté cela à sa sœur, les enfants estimèrent que leur père inventait cela puisqu'il leur avait "répété cent fois que [c'était] le grand Bengt qui avait mis le feu à Mellomstuga." Mais en continuant d'écouter la conversation, Ingilbert comprit que le général et le grand Bengt étaient la même personne.

Cette nouvelle stupéfia les deux enfants, qui comprirent soudain ce qui avait tant accablé leurs parents.

Bård Bårdsson demanda au pasteur que la bague, dont il n'avait jamais réussi à se débarrasser, soit prise par le pasteur afin qu'elle soit remise dans la tombe du général.

Les enfants se mirent à craindre soudainement le fantôme du général.

 

La bague, qu'aperçut le garçon envieux, fut remise au pasteur. Mais le pasteur ne fut pas d'accord avec les propos de Bård. Il le sermonna en lui disant que seul Dieu lui avait envoyé ces épreuves. Le père ne fut pas convaincu par ses paroles, les enfants y trouvèrent une certaine sérénité.

Le fait de ne plus redouter le fantôme poussa Ingilbert à avoir de l'audace. Pour raccompagner le pasteur, Ingilbert prit un autre chemin et dans un passage périlleux, Ingilbert parvint à obtenir le bijou convoité qu'il plaça dans une bourse.

 

 

Le pasteur éprouvé par la ruse d'Ingilbert parvint à retrouver son chemin. Tout en chevauchant, le pasteur réfléchissait sur ce qu'il devait faire. Il estima qu'il devait parler de ce vol à l'officier de police Carélius.

En chemin, alors qu'il passait à côté de Hedeby, le pasteur aperçut la porte grande ouverte. "Il considéra cela comme le signe qu'il devait entrer à Hedeby."

 

Le pasteur fut bien reçu par le capitaine qui désirait justement le voir afin de lui faire part d'un événement. Lors du repas, ses fils avaient posé des questions au sujet de Gathenhielm, un corsaire cruel qui avait sévi pendant la guerre à l'époque du roi Charles XII.

Lorsque Gathenhielm mourut, différents événements troublants survirent. Son fantôme voulait absolument se venger et y parvint grâce à l'aide d'un garçon de ferme d'Onsala

.

Quand le précepteur des enfants eut achevé ce récit, le capitaine déclara que "si un infâme pirate tel que Gathenhielm avait eu ce pouvoir de se défendre même au-delà de la mort, comment pourrait-on expliquer que [son] père, qui était un gaillard aussi redoutable que Gathenhielm, et, de plus, un homme bon et honnête, ait pu laisser un voleur pénétrer dans sa tombe et lui dérober ce qu'il avait de plus cher sans avoir eu la force de l'en empêcher ou, au moins, de châtier ensuite le coupable ?" Ses propos furent alors suivis d'une plainte qui ressemblait "beaucoup au soupir de lassitude  que feu [son] père poussait habituellement lorsqu'il souffrait de douleurs dues à son âge, au point que, pensant qu'il se trouvait derrière [lui, il se leva] brusquement."

Le pasteur avoua alors qu'il se demandait, tout comme le capitaine, si le défunt général ne regrettait pas son anneau perdu. Le pasteur raconta ensuite ce que lui avait confié Bård Bårdsson et ce qu'avait fait le fils de ce dernier.

Le capitaine estima qu'il se devait donc d'agir et prépara une action.

 

 

Quinze hommes acceptèrent d'aider le capitaine dans sa chasse au voleur. Très tôt le matin, ils partirent espérant l'aide du général défunt. Ils atteignirent enfin la forêt. Le capitaine donna une seule consigne : personne ne devait prendre de risques pour ce voleur. Mais parmi ces hommes, certains désiraient donner une bonne rossée à Ingilbert.

 

Soudain, se dirigeant vers eux, le capitaine et ses hommes virent trois hommes portant une civière sur laquelle était un individu dont le visage était caché par des fougères.

Les trois hommes, Erik Ivarsson, Ivar Ivarsson et Paul Eliasson, s'arrêtèrent. Le capitaine leur demanda alors si le corps était celui d'Ingilbert. La réponse fut oui. Alors sur un ton inhabituel, le capitaine interrogea les Ivarsson.

 

Ivar Ivarsson raconta que tôt le matin, sur le chemin du retour, il avait aperçu un homme qu'il n'avait pas tout de suite reconnu. Dès qu'il fut plus près -les deux autres hommes étant encore à une bonne distance de lui-, il remarqua que l'homme ne semblait plus avoir toute sa raison. Effrayé, l'homme avait regagné la forêt où Ivar Ivarsson l'avait trouvé mort, ce qu'il ne parvenait toujours pas à s'expliquer. "Comme les Bårdsson avaient été leurs voisins à Olsby, ils n'avaient pas voulu abandonner Ingilbert dans la forêt ; ils avaient confectionné un brancard et l'avaient ramené avec eux.

 

Le capitaine avait écouté le récit et demanda à examiner le mort. Les frères Ivarsson acceptèrent, mais la fouille ne donna rien. Le capitaine eut des soupçons sur tous ceux qui étaient présents. Le capitaine n'avait que des idées contradictoires à l'esprit. Les frères Ivarsson, comprenant le malaise, proposèrent d'être fouillés mais l'anneau ne fut pas découvert. Seule la bourse en peau de chèvre détenue par Ivar et trouvée "sur le chemin pas loin de l'endroit où Ingilbert [était] tombé" fut découverte, mais elle était vide.

Le capitaine déclara  que c'était "dans une bourse comme celle-ci que se trouvait l'anneau quand le pasteur l'[avait] jeté à Ingilbert."

Les trois hommes, malgré leurs protestations, furent "conduits en lieu sûr et écroués sous la forte présomption de meurtre et de vol."

FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE

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