LE PRÉSENT DU SUBJONCTIF
En latin, les verbes dits inchoatifs se conjuguent sur le modèle de la troisième conjugaison (lego, is, ere, legi, lectum) :
Nous avions donc *FINISCAM/*FINISCAS/*FINISCAT/*FINISCAMUS/FINISCATIS/FINISCANT.
À la première personne du singulier, la chute du M final provoque l'affaiblissement de la voyelle finale en –e sourd.
À la deuxième personne du singulier, malgré l'amuïssement de la consonne finale, nous observons son maintien graphique puisqu'elle est devenue une marque désinentielle. L'affaiblissement de la voyelle finale en –e sourd.
À la troisième personne du singulier, l'amuïssement de la consonne finale se produit entre le IX et XI e siècle. Le T disparaît. L'affaiblissement de la voyelle finale en –e sourd.
À la première personne du pluriel, nous observons deux terminaisons possibles. –amus évolue en –iens (qui correspond à l'évolution normale) ou en –ons (qui est la forme analogique du présent de l'indicatif).
À la deuxième personne du pluriel, nous constatons une évolution normale de la forme –atis : diphtongaison de la voyelle libre.
En Ancien Français, au subjonctif présent, le radical présente les mêmes alternances qu'au présent de l'indicatif. L'accent frappe donc la voyelle radicale des première, deuxième, troisième personne du singulier et la troisième du pluriel. L'accent frappe la voyelle de terminaison aux première et deuxième personne du pluriel.
En Ancien Français, nous avions donc :
FENISSE/FENISSES/FENISSE/FENISSONS/FENISSIEZ/FENISSENT
Le pluriel –ons est analogique. La forme –ions s'impose au XVI e siècle.
Maintenant, FINIR se conjugue comme suit :
Que je finisse/ que tu finisses/qu'il finisse/que nous finissions/que vous finissiez/qu'ils finissent.
L'IMPARFAIT DU SUBJONCTIF
L'imparfait du subjonctif latin n'a rien donné en roman. En effet, l'usure phonétique, en latin vulgaire, des formes du futur antérieur, de subjonctif passé et de subjonctif imparfait aboutit à la confusion de ces trois temps, puis à leur abandon.
Notre imparfait du subjonctif est issu du plus que parfait du subjonctif latin (qui est lui–même formé sur la base du parfait).
Nous avions donc en latin :
FINISSEM/FINISSES/FINISSET/FINISSEMUS/FINISSETIS/FINISSENT.
En Ancien Français, nous avions :
FENISSE/FENISSES/FENIST/FENISSIONS/FENISSEZ/FENISSENT
À la troisième personne du singulier, le E est tombé devant le T. Nous savons que le S devant le T final s'amuit mais il sera conservé graphiquement comme marque morphologique. Au XVI e siècle, il est remplacé par un accent circonflexe.
Nous avons maintenant :
Que je finisse/que tu finisses/qu'il finît/que nous finissions/que vous finissiez/qu'ils finissent.
LE PASSÉ DU SUBJONCTIF
Ce temps étant formé à partir du présent du subjonctif du verbe AVOIR auquel nous ajoutons le participé passé du verbe FINIR, il est possible de retrouver des informations à ce sujet dans la même rubrique. Consultez le Verbe AVOIR.
Nous avons donc :
Que j'aie fini/ que tu aies fini/qu'il ait fini/que nous ayons fini/que vous ayez fini/qu'ils aient fini.
LE PLUS QUE PARFAIT DU SUBJONCTIF
Ce temps étant formé à partir de l'imparfait du subjonctif du verbe AVOIR auquel nous ajoutons le participe passé du verbe FINIR, consultez la conjugaison de ce verbe.
Nous avons donc :
Que j'eusse fini/que tu eusses fini/qu'il eût fini/que nous eussions fini/que vous eussiez fini/qu'ils eussent fini.
L'IMPÉRATIF PRÉSENT
L'impératif présent est analogique du présent de l'indicatif. Nous avions donc en Ancien Français :
FENIS/FENISSONS/FENISSEZ
Nous avons maintenant :
Finis/finissons/finissez.
LE PASSÉ DE L'IMPÉRATIF
Ce temps étant formé à partir du présent de l'impératif du verbe AVOIR auquel nous ajoutons le participé passé du verbe FINIR, consultez la conjugaison du verbe AVOIR dans la même rubrique.
Nous avons donc :
Aie fini/ayons fini/ayez fini.
LE PRÉSENT DU CONDTIONNEL
Temps de formation romane, le présent du conditionnel est formé de l'infinitif du verbe auquel nous ajoutons les formes toniques réduites de HABEO à l'imparfait de l'indicatif.
Nous avions donc :
FINIREAM/FINIREAS/FINIREAT/FINIREAMUS/FINIREATIS/FINIREANT.
En Ancien Français, ces formes évoluent. Nous avions donc :
FINIREIE/FINIREIES/FINIREIT/FINIRIIENS/FINIRIIEZ/FINIREIENT.
Nous avons maintenant :
Je finirais/tu finirais/il finirait/nous finirions/vous finiriez/ils finiraient.
LE PASSÉ 1 ÈRE FORME DU CONDITIONNEL
Ce temps étant formé à partir du présent du conditionnel du verbe AVOIR auquel nous ajoutons le participé passé du verbe AVOIR, consultez la conjugaison du verbe AVOIR dans cette même rubrique.
Nous avons donc :
J'aurais fini/tu aurais fini/il aurait fini/nous aurions fini/vous auriez fini/ils auraient fini.
LE PASSÉ 2 ÈME FORME DU CONDITIONNEL
Ce temps étant formé à partir de l'imparfait du subjonctif du verbe AVOIR auquel nous ajoutons le participe passé du verbe FINIR, consultez la conjugaison de ce verbe.
Nous avons donc :
J'eusse fini/tu eusses fini/il eût fini/nous eussions fini/vous eussiez fini/ils eussent fini.
QUELQUES PRÉCISIONS SUR D'AUTRES VERBES DU DEUXIÈME GROUPE
Le verbe FLEURIR fait FLEURISSAIT à l'imparfait de l'indicatif et FLEURISSANT au participe présent, quand il a le sens de "orner de fleurs" ; il fait FLORISSAIT à l'imparfait de l'indicatif et FLORISSANT au participe présent quand il a le sens de "prospérer".
Le verbe BÉNIR. Nous devons dire "une union bénie", mais il faut dire de "l'eau bénite".
Le verbe HAÏR, qui vient du germain HATJAN (cf. l'anglais TO HATE), présente quelques particularités.
En Ancien Français, il se conjugue comme suit :
HATYO/HATES/HATET/HATOMOS/HATATES/HATONT. Ces formes évoluent de cette façon :
HAZ/HES/HET/HAONS/HAEZ/HÉENT
La première personne du singulier est l'analogie de FAZ. Lorsque FAZ fut refait en FAIS, HAZ devient HAIS. Les deuxième, troisième personne du singulier et la troisième du pluriel suivent ce modèle.
Dès l'Ancien Français, ce verbe a hésité entre la conjugaison inchoative et la conjugaison en –ire. C'est pourquoi, nous pouvons aussi trouver les formes HÄY/AHIST/HAÏSSEZ/HAÏSSENT. En 1664, nous trouvons encore les formes HAYONS/HAYEZ. En plus, comme le H tend à disparaître, ce verbe risque d'être confondu avec certaines formes du verbe AVOIR.
La conjugaison de ce verbe devint la suivante et c'est celle que nous employons dorénavant :
Je hais/tu hais/il hait/nous haïssons/vous haïssez/ils haïssent.
HAÏR prend un tréma sur le I dans toute sa conjugaison, excepté aux trois personnes du singulier du présent de l'indicatif et à la deuxième personne du singulier de l'impératif. Le tréma exclut l'accent circonflexe au passé simple et au subjonctif imparfait.
FIN DE LA DEUXIÈME ET DERNIÈRE PARTIE