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Bienvenue sur ce blog !
 
Vous allez pouvoir plonger dans le monde des Lettres. Comme il n'est pas de littérature, quels que soient le pays et l'époque, hors du temps, vous pourrez aussi trouver des points de repères dans différents domaines : histoire, peinture, sculpture, musique, architecture, et tant d'autres encore…
 
Une place accordée aux nouveautés de tous pays ne fera pas oublier les textes plus anciens, voire très anciens. Vous pourrez découvrir ou redécouvrir non seulement les textes de l'Antiquité mais aussi ceux du Moyen Age. Les époques suivantes ne sont pas laissées de côté. Au milieu des textes devenus des classiques –comme le veut la formule- vous ferez peut-être d'heureuses découvertes… Vous voyagerez, je l'espère, ici et là dans des univers auxquels vous n'aviez pas encore songé…
 
Vous trouverez aussi des informations sur la langue française. Il ne s'agit pas d'un travail universitaire, mais simplement d'éléments qui permettent de rendre compte des différents états d'une langue.
 
Si vous avez envie de poursuivre, alors venez papillonner et j'espère que vous trouverez votre bonheur et que l'envie de lire sera au rendez-vous !
 
Je vous invite à partager tout cela !

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13 mai 2019 1 13 /05 /mai /2019 11:35

Résultat de recherche d'images pour "clara dupont monod la révolte"

Aliénor d'Aquitaine eut un destin de femme et de reine que les siècles n'ont pas oublié. Les poètes, qu'elle a tant invités à sa cour, l'ont chantée. L'Histoire, quant à elle, a rapporté ses faits et gestes. Les romanciers l'ont racontée… Elle est toujours dans nos mémoires, même en ce début de XXIe siècle. Écoutons, une fois encore, son histoire.

Richard Cœur de Lion, l'un des fils d' Aliénor d'Aquitaine, raconte sa mère, mais il n'est pas le seul à prendre la parole dans ce roman. Clara Dupont-Monod laisse aussi Aliénor et Henri s'exprimer.

Ce roman est, en fait, le deuxième volet d'un premier intitulé Le roi disait que j'étais diable

Nous sommes en avril 1152. Aliénor vient de quitter le roi de France, Louis VII dont elle est parvenue à divorcer. Elle regagne le Poitou. Elle songe déjà à un autre homme, issu de la famille des Plantagenêts, qu'elle épousera le mois suivant.

Cette femme qui fut reine de France, devient quelques années plus tard, reine d'Angleterre et donne en dix ans, huit enfants dont cinq fils à Henri II Plantagenêt. Mais ce roi, plus jeune qu'elle, sait ce qu'il veut. Ces deux forts caractères finiront par s'affronter.

Aliénor est profondément attachée à son Aquitaine -plus étendue alors que l'Aquitaine actuelle- et veut en conserver la régence comme le lui a promis Henri. Mais Henri ne tient pas sa promesse.

Alors commence la révolte.

Aliénor convoque ses trois fils, Geoffroy, Henri et Richard, à qui elle annonce qu'elle veut renverser leur père. Ils sont d'accord. Elle parvient à lever une armée européenne. Louis VII accepte même de l'aider. Mais hélas, elle est capturée lors d'une embuscade organisée par Henri. Mais Aliénor, prisonnière durant quatorze ans en Angleterre, ne plie pas. Rien ne la pousse à renoncer. Sa force et sa détermination la font tenir.

C'est ces quelques années de combats entre deux fortes personnalités et d'histoire de France que Clara Dupont-Monod retrace en s'accordant quelques libertés comme elle le dit dans une note qui clôt le roman.

C'est aussi l'attachement d'un fils, Richard Cœur de Lion que les historiens présentent comme le fils préféré d'Aliénor, qui nous est dévoilé.

C'est aussi la cruauté des combats notamment en Orient, c'est la lutte pour le pouvoir, c'est les rapports de force si fragiles et si changeants. C'est une Moyen Âge que nous connaissons mal et sur lequel nous avons tant d'aprioris.

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29 mai 2018 2 29 /05 /mai /2018 18:11

Antoine Duris enseigne aux Beaux Arts de Lyon. Homme passionné,doué et apprécié, il quitte subitement son appartement, sa ville, son travail et en quelque sorte sa famille.

Il se rend à Paris, au musée d'Orsay où après un entretien il devient gardien de salle.

Mathilde Mattel, la D.R.H., qui l'a reçu lors de l'entretien d'embauche, est une femme bienveillante, intriguée par cette situation. Elle a compris que cet homme, brillant mais peu loquace, cache un secret qui l'empêche de vivre. Les souvenirs, la mémoire sont souvent des ennemis quand les événements, qu'il a fallu endurer, ont été plus qu'une épreuve.

Antoine est un spécialiste de Modigliani. Lorsqu'il commence à travailler, se tient, au sein du musée, une rétrospective sur ce peintre. Antoine se retrouve face au portrait de Jeanne Hébuterne, la muse du peintre.

Lors d'une visite faite par un guide, Antoine intervient et raconte aux visiteurs des détails sur ce peintre, corrigeant ainsi l'erreur du guide.

La D.R.H. lui évite de perdre sa place, mais quand une seconde fois, il intervient face au même guide, Mathilde ne peut rien et Antoine perd sa place…

 

Alors il reprend la route de Lyon avec Mathilde qui a accepté de l'accompagner.

Le nouveau chemin prend la direction d'une tombe, celle de Camille Perrotin, morte à dix-huit ans.

Cette jeune fille, qui fut l'élève d'Antoine, a mis fin à ses jours. De cet acte, Antoine se sent responsable… Mais le passé de la jeune fille, dépressive, triste et aux talents artistiques incontestable se révèle et apporte une douloureuse vérité ignorée aussi bien par les parents de Camille et par son professeur.

 

Antoine est un homme marqué par les événements qu'il vient de vivre. Une rupture amoureuse dont il ne se remet pas et qu'il ne parvient pas à vraiment comprendre. Le suicide d'une étudiante brillante. Une enfance qui a laissé des traces…

 

Mais l'art, est-ce uniquement la beauté ?

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17 février 2018 6 17 /02 /février /2018 15:58

EXIL À PERPÉTUITÉ

 

Bien que romancé, ce que l'auteur donne à lire est vraiment arrivé. Celui qui dut fuir le restant de sa vie à l'issue de la Seconde Guerre mondiale n'est autre que Josef Mengele.

 

Médecin tortionnaire dans le camp d'Auschwitz, Josef Mengele parvient à quitter, grâce à de l'aide, son pays pour l'Argentine où il s'installe en 1949.

 

À Buenos Aires, Josef Mengele n'est plus que Helmut Gregor. C'est dorénavant sous cette nouvelle identité qu'il vit. Malgré quelques contrariétés dès le début de son arrivée, l'ancien médecin nazi bénéficie de nombreuses aides et de la bienveillance du président Perón prêt à fermer les yeux sur tous les crimes nazis que beaucoup aimeraient effacer de leur mémoire. Il faut bien aussi reconnaître que ce président a quelques ambitions pour son pays. Il a la certitude que les Américains et les Soviétiques vont entrer en conflit et que cela pourrait lui permettre d'offrir à son pays un destin extraordinaire. Ce ne fut qu'un rêve, une illusion qui, avec d'autres faits, le conduiront à sa perte….

 

L'Amérique latine est devenu la seconde patrie de ceux qui n'en avaient plus. Pourtant les anciens nazis, malgré l'aide dont ils bénéficient au sein de réseaux bien structurés, ne connaissent pas le repos qu'ils sont venus chercher en ces lieux. La plupart d'entre eux sont traqués et certains, malgré les précautions prises, seront enlevés comme Eichmann.

C'est l'errance perpétuelle pour Mengele, homme à la fois empli de certitudes -il est persuadé d'avoir fait ce qui était nécessaire et utile à Auschwitch- et paranoïaque. Elle commence dès la chute de Perón. Il lui faut fuir, ce sera d'abord le Paraguay, puis le Brésil où il mourra bêtement sur une plage en 1979. Cette réalité sera découverte, par ceux qui n'ont jamais cessé de le traquer, bien plus tard… au milieu des années 1980 !

 

Mengele, dans sa fuite en avant, n'a connu aucun répit. Toujours persuadé qu'il serait enlevé pour être confronté à ce qu'il a fait, Mengele n'a connu que l'angoisse. Pourtant personne ne l'a jamais trahi. Sa famille l'a toujours aidé et soutenu. Les réseaux mis en place pour ces anciens nazis ont toujours été là pour lui. Il n'a jamais dû répondre de ses actes qu'il n'a jamais reniés même face à son fils.

 

Ce médecin S.S. est passé entre les mailles du filet pendant trente ans ! Comment le comprendre ? Peut-être est-ce le contexte géopolitique qui lui a permis de ne pas être rattrapé par son passé si monstrueux… Peut-être est-ce son insurmontable angoisse qui lui a permis d'être en permanence sur la défensive… Comme le savoir ?

 

La fuite lui a permis de vivre mais il n'a jamais connu que le tourment. Le même que celui qu'il a fait subir à ces nombreuses victimes. Ce fut le prix de sa cavale, mais ce ne fut pas la justice.

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3 septembre 2008 3 03 /09 /septembre /2008 10:20

Si vous envisagez d’acheter une vieille maison ou si vous venez d’hériter d’une vieille demeure, ce roman n’est pas pour vous ! Ou alors, attendez d’avoir fini vos travaux pour le lire !

 

Certains d’entre vous auront peut-être le sentiment que l’auteur leur a volé un moment de leur vie, quand ils rénovaient une habitation d’un certain âge…

 

Prenons le parti d’en rire, car même, si selon l’auteur, « les événements ici rapportés se sont déroulés sur plusieurs années », nous ne pouvons que nous laisser entraîner par ces péripéties !

 

L’histoire :

 

Le narrateur, monsieur Tanner, habitait Toulouse. Son métier était de tourner « des documentaires animaliers et des séries sur la pêche en rivière. » Une lettre recommandée vint bouleverser sa vie.

 

Chez le notaire, monsieur Tanner apprit qu’il héritait de son défunt oncle, frère de son père, « une immense maison d’habitation. » Il accepta tout naturellement cet héritage.

 

Inhabitée depuis quinze ans, la demeure dans laquelle monsieur Tanner n’était venu que « quatre ou cinq fois en raison des rapports orageux que [son] père entretenait avec ce frère dont il n’avait jamais accepté l’homosexualité théâtrale, » était en mauvais état.

 

Afin de réaliser les travaux nécessaires, monsieur Tanner fit venir un maçon qu’il connaissait déjà. Lorsque cet homme, Edouard Gomet, eut visité chaque pièce, il déclara à monsieur Tanner qu’une année de travail serait nécessaire.

Plusieurs artisans se succédèrent dans ces lieux pour établir des devis. Certains d’entre eux étaient honnêtes, d’autres beaucoup moins, mais tous s’accordaient à dire que le travail était énorme et que la facture serait importante : « la quiétude devenait pour [monsieur Tanner] un luxe effarant, ahurissant, hors de prix. »

 

Le prix exorbitant de cette restauration poussa monsieur Tanner vers le périlleux chemin du travail au noir. C’était, à ses yeux, la seule solution. Puis afin de financer ses travaux, monsieur Tanner mit sa maison en vente. Elle fut achetée rapidement.

 

Monsieur Tanner prit un congé sans solde, puis vint travailler avec Pierre Sandre et Pedro Kantor, propriétaire d’une meute de chiens, bêtes « gueulardes, excitées, agressives entre elles et surtout d’une laideur embarrassante. » Leur maître les calma avec « un grand coup de pied le ventre de la chienne. »

 

Pierre Sandre et Pedro Kantor formaient, en effet, un étrange duo…

Ils demandèrent à monsieur Tanner, une échelle afin de travailler sur le toit, car ils n’avaient pas d’échafaudage ! Dès qu’ils furent sur le toit, ils mirent en route « un énorme transistor [qui] arrosait le quartier de sa puissance sonore.»

 

« Le travail n’avançait pas, la radio continuait de […] briser les oreilles [du narrateur] sans toutefois couvrir les aboiements de la meute qui se jetait sur [monsieur Tanner]dès qu’[il] redescendai[t] du toit. » Un jour qu’il ne parvint plus à mettre les chiens à distance en les arrosant, monsieur Tanner fut mordu. Pour toute réponse, Pedro Kantor expliqua qu’il fallait cesser d’arroser les chiens et que tout reviendrait dans l’ordre.

 

Un samedi matin, le voisin de monsieur Tanner vint le mettre en garde contre ses deux ouvriers, qui selon lui, « ne [savaient] pas marcher sur un toit, » faisaient trop crier la radio et laisser aboyer les chiens.

 

Les deux hommes furent de plus en plus souvent absents. Le chantier n’avançait donc pas. Leurs excuses étaient absurdes : monsieur Tanner finit par se fâcher.

 

Une fois, monsieur Tanner dut quitter le chantier pour aller commander du bois. Quand il revint, seule la radio marchait. Les deux hommes « dormaient sur des chaises longues. Mieux, ils ronflaient comme des poêles à mazout. » Le narrateur travailla seul.

 

Une entreprise fut appeler pour évacuer les gravats jetés du toit par les deux hommes. Un ouvrier et son patron, extrêmement polis, sachant enfin travailler, vinrent ramasser les débris de tuile.

 

Chacun travaillait de son côté. Monsieur Tanner fit interrompu par Pedro Kantor qui tenta de lui faire croire que des termites se trouvaient dans le toit alors qu’il s’agissait d’une fuite qui avait fait pourrir le bois. Une autre surprise attendait aussi le narrateur. Les poutres qui normalement, doivent reposer « sur le mur de refend », reposaient sur le plafond ! Les deux hommes cherchèrent une excuse puis furent obligés d’aider monsieur Tanner à réparer cette grave erreur.

 

Monsieur Tanneur était inquiet. La météorologie annonçait la pluie et le toit n’était pas bâché, ce qui angoissait le narrateur seulement.

Le travail était mal fait et la pluie n’arrêtait pas d’être annoncée… La tempête approchait et le fameux duo commença à avoir peur. Puis ce fut le déluge et le désastre : « Du plafond, en partie éventré, s’écoulait toute l’eau accumulée dans l’étage et les greniers. » Les deux hommes avaient soudainement disparu !

 

Pendant la nuit, monsieur Tanner appela Pedro Kantor. Ce fut bref ! Le narrateur demanda qu’ils aillent acheter une bâche de protection qu’ils devraient poser le lendemain matin afin de mettre la maison hors d’eau. Cela fait, les deux hommes devraient partir définitivement.

 

Le matin venu, les deux hommes arrivèrent avec une bâche qu’ils posèrent. Ils mangèrent puis monsieur Tanner vint leur demander les coordonnées de leur assurance.

A la grande surprise du narrateur, les deux hommes n’avaient pas d’assurance ! Monsieur Tanner leur demanda alors de partir sur le champ et refusa catégoriquement de rembourser la bâche.

 

La maison était devenue une ruine ! Monsieur Tanner réussit à trouver dans les pages jaunes les coordonnées d’un vrai couvreur. Monsieur Lindbergh expliqua que tout était à refaire et qu’un devis serait établi sous peu.

 

Malgré le prix, monsieur Tanner accepta ce devis. Selon monsieur Lindbergh, « huit, dix jours maximum » seraient nécessaires pour réaliser ce travail.

Le lendemain, trois hommes arrivèrent avec le matériel nécessaire et commencèrent le travail.

Tout se passa normalement. Puis un soir, l’un des ouvriers vint dire à monsieur Tanner que « depuis tout à l’heure il y [avait] deux gars dans la rue qui [les regardaient] dans leur camionnette avec des jumelles. »

Monsieur Tanner alla jusqu’au portail et vit « Kantor et Sandre […] assis dans leur véhicule, garé sur le trottoir d’en face. Au moment où [monsieur Tanner commençait] à marcher vers eux, Kantor lança le moteur, remonta la vitre et démarra dans un nuage empestant le gasoil. »

 

Monsieur Lindbergh revint avec la facture et le petit dépassement…. qui était un véritable coup de bambou !

 

Monsieur Tanneur fut quelques jours seul après le départ des couvreurs.

 

La narrateur continua son travail sur les planchers. Deux nouveaux ouvriers, « Chavolo et Dorado refaisaient les plafonds et les cloisons endommagés par l’inondation en posant des plaques de placoplâtre. » Ils s’exprimaient dans une langue que le narrateur ne comprenait pas. Quand ils parlaient en français, ils s’exprimaient à la troisième personne du singulier. Toutefois, ils firent leur travail correctement.

 

Quand l’électricien arriva sur le chantier, Chavolo et Dorado ne parvirent pas à l’aimer. Il faut dire que les corps de métier ne se supportaient pas à en croire monsieur Tanner.

 

L’électricien, russe, s’appelait Igor Zeitsev. Quand il arriva, il enleva toutes les photographies de femmes nues que Chavolo et Dorado avaient mis sur les murs ici et là, car pour lui, cela était péché. Ce fait énerva quelque peu les deux hommes !

 

Il est vrai qu’Igor Zeitsev était « un catholique forcené, un catcheur de Dieu […] [qui] avait deux idoles le pape et […] padre Pio. » Il lui arrivait de prier en silence sur le chantier.

Quand Chavolo et Dorado eurent fini leur travail, l’électricien passa plus de temps à prier qu’à travailler. Monsieur Tanner essaya de lui faire comprendre que cette situation ne pouvait plus durer.

 

Le lendemain, le russe arriva avec un autre homme pour l’aider, mais au début de l’après-midi, monsieur Tanner les vit célébrer la messe dans le salon. Le russe ne voulut  pas interrompre la messe et déclara à monsieur Tanneur que Dieu passait avant tout.

 

Enfin, les deux russes terminèrent l’électricité. Mais après avoir enfoncé le bouton vert du disjoncteur, « jaillit alors une gerbe d’étincelles qui se propagea de prise en prise à la vitesse de l’éclair, avant de faire un long feu à la manière d’un petit accessoire pyrotechnique bon marché. » Les deux hommes passèrent la journée à chercher d’où cela venait « oubliant de célébrer leurs offices. Pas de masse. Pas de messe. »

 

Deux jours plus tard, l’électricité semblait marcher normalement.

En cas de problème, monsieur Tanner devait appeler uniquement le russe, car « si technicien français répare sans savoir, lui tiou faire sauter. »

Monsieur Tanner laissa les deux russes partir.

 

Un jour, Jean Goujon « recommandé par Lindbergh, » vint refaire la dalle de béton de la cour. Cet homme négligé et vieux, avait une Mercedes, « un luxueux véhicule, doté des options et perfectionnements technologiques les plus récents, estampillé de la mention « Elégance » sur l’aile avant. » Mais Jean Goujon, qui ne travailla que quatre jours avec monsieur Tanner, était toujours désagréable et ne voulut rien faire quand monsieur Tanner se rendit compte que lorsqu’il pleuvait, « l’eau s’écoulait  vers la maison et inondait l’entrée de la cuisine. »

 

Monsieur Tanner travaillait chaque jour, mais son dos lui faisait de plus en plus mal. Cela devenait compliqué pour lui.

 

Une nuit, monsieur Tanner fut cambriolé. Tous ses outils furent pris. Cet événement perturba grandement le narrateur, et ce, d’autant plus que l’assurance ne voulut rien rembourser, car « le portail n’avait pas été fermé à clé cette nuit-là. » Monsieur Tanner dut tout racheter et s’habituer à ces nouveaux outils.

 

Comme il ne trouva pas le sommeil cette nuit-là, monsieur Tanner réfléchit. Il en arriva à cette conclusion : seuls Pierre Sandre et Pedro Kantor pouvaient avoir commis ce vol. Il se rendit chez Pedro Kantor, malgré les soupçons et les maladroites paroles de ce dernier, monsieur Tanner n’eut pas le temps de prouver quoi que ce soit. En plus, les chiens furent lâchés, ce qui obligea la narrateur a quitté les lieux.

 

Le narrateur finit cependant par avoir des doutes : avaient-ils ou n’avaient-ils pas volé monsieur Tanner ?

 

Monsieur Tanner fit la connaissance d’ « Adrien Simkolochuski, fumier de son état, » qui devait « sécuriser des conduits en boisseaux plus que centenaires. » L’homme ne vint pas au rendez-vous fixé. Quand le narrateur le joignit au téléphone, il lui annonça sa venue pour le lundi suivant. Mais il ne vint pas. C’est pourquoi, « le vendredi, comprenant qu’[il]n’avai[t] aucune prise sur l’individu, [il] lui adress[a] une lettre recommandée dans laquelle [il] le menaçai[t] de confier [leur] affaire au service de la concurrence et des prix ainsi qu’à une association de consommateurs. »

 

Quand l’homme daigna venir travailler, monsieur Tanner eut affaire à lui. Après une explication musclée, la paix revint. Elle fut définitive quand Adrien Simkolochuski se coupa fortement.

Le soir venu, le travail était achevé. Lorsque monsieur Tanner monta sur le toit, il vit « du sang partout, sur les tuiles, les briques de la cheminée, le tubage inox, le chapeau, le retour en zinc. » Il redescendit livide, se demandant comment après avoir perdu autant de sang, cet homme avait pu « encore avoir le cœur à parler travail. »

Ils parlèrent tous les deux et se comprirent un peu. Leur situation était si différente.

 

La nuit, comme monsieur Tanner dormait mal, il réfléchit à ce qu’il devait faire. Il lui fallait maintenant un plombier. Ce fut « Emile Harang [qui] était le sosie de Louis de Funès. »

Emile Harang persistait à appeler monsieur Tanner « maître », ce qui pouvait être parfois gênant. Toutefois, cet homme « travaillait de façon assez imprévisible mais ingénieuse. Il avait toujours une bonne idée en réserve, une astuce qui permettait de gagner du temps ou quelques longueurs de tube. Il détestait dépenser, gâcher, acheter. […]. Arranger. Recycler. Réparer.» Tel était son credo.

 

Emile Harang était un homme toujours joyeux qui « sifflotait des airs d’un autre âge. » Ses différentes onomatopées permettaient toujours de conclure la fin d’un travail. « Avec sa fantaisie, sa bonne humeur, sa façon démodée et rageuse de s’attaquer au travail, Emile Harang était très vite devenu le vrai « maître » des lieux. »

 

Un soir, pourtant, monsieur Tanner eut la désagréable surprise de s’allonger sur un lit gorgé d’eau. Un conduit, qui traversait sa chambre, fuyait. Il dormit sur un vieux canapé, pensant que « la poisse était revenue. L’insomnie aussi. »

 

Emile Harang se sentit profondément humilié par cet échec, déclarant qu’il n’avait « aucune excuse. »

Quelques jours après cet incident, Emile Harang « retrouva une partie de son allant, de sa confiance et, aussi, de ses sifflements. » Mais monsieur Tanner ne voyait toujours pas de facture arriver. L’histoire de la fuite avait tellement traumatisé Emile Harang qu’il ne débita jamais le chèque que lui envoya monsieur Tanner.

Le narrateur a conservé un excellent souvenir de cet homme.

 

Deux hommes recommandés par Emile Harang arrivèrent. Ils devaient poser des panneaux solaires, mais ils faisaient plus songer « à des naufragés du temps, des rescapés du radeau englouti des Villages People. » Le duo, qui se faisait appelé Roy et Siegfried, firent du bon travail.

Un soir, alors que tous travaillaient sur le toit, monsieur Tanner les surprit en pleine action.

 

Quand ils eurent fini leur travail, monsieur Tanner reprit sa marche du soir en allant du côté de son ancienne maison. Le nouveau propriétaire accueillit monsieur Tanner sur la pas de la porte et le fit entrer chez lui. En voyant l’intérieur de la demeure, monsieur Tanner fut plutôt malheureux car il ne retrouva aucun souvenir. Tout avait changé.

 

Un jointeur, « Khaled Fahred, Marocain né à Fès, » vint faire le travail. Tout fut fait correctement. Le jointeur raconta une partie de sa vie et son attachement à la BX. Il narra aussi ses mésaventures avec les nombreux plombiers qu’il avait connus sur des chantiers.

 

L’artisan suivant fut un peintre, Jean-César Astor qui « enfilait, pour travailler, des gants et une casquette de peau beiges. Et rien ne semblait le dégoûter davantage que le contact ou l’odeur prégnante des peintures, qu’elles fussent acryliques ou glycérophtaliques. » La moindre tache sur ses vêtements le rendait nerveux.

En parlant avec lui, monsieur Tanner apprit que Jean-César Astor avait essayé d’être sculpteur, puis galeriste, puis avait fini par devenir peintre en bâtiment. Monsieur Tanner conclua que « pour rafraîchir les murs de [sa] nouvelle maison, [il] avai[t] donc engagé tout à la fois un artiste refoulé et un marchand d’art reconverti. »

 

Un matin, le peintre lui parla de la dernière « biographie de Pollock » qui venait de sortir. Lorsque le narrateur répondit qu’il connaissait la vie de cet homme grâce au film qui lui avait été consacré, le peintre en bâtiment répondit que « l’art ne s’appren[ait] pas au cinéma. » Monsieur Tanner comprit alors que « la phase ouvertement conflictuelle » de leurs rapports venait de commencer. Ce fut les radiateurs que le peintre refusa de faire.

Un poseur de moquette libanais vint. Il travailla « avec expertise et célérité. » Par contre, tout fut différent avec Pierre Coty qui avait été surnommé « président » à cause de René Coty.

Pierre Coty, qui était chauffagiste, « était une sorte de constante marge d’erreur à lui tout seul. […]. Avec « le président » à [ses] côtés, [monsieur Tanner] avai[t] l’assurance que [son] chantier aurait un finale grandiose et digne d’Helzapoppin. »

Pourtant « Coty était la crème des hommes. D’une gentillesse naturelle, serviable, loyal, dépourvu de la moindre malice, il était le parfait compagnon de travail. »

Quand Coty dut travailler près du réseau électrique, il provoqua un court-circuit. Il aida monsieur Tanner à réparer tout en s’excusant encore et encore et en racontant sa vie.

Après une semaine à travailler avec Coty, le chantier n’avançait pas. Il fallait le surveiller tout le temps afin d’anticiper les erreurs qu’il pouvait faire.

Un matin, Coty arriva sans rien dire et s’enferma  dans une pièce. Quand enfin, le narrateur se décida à aller le voir, il apprit de la bouche de Coty que sa femme venait de partir avec un autre.

Coty continua de venir travailler mais il restait fortement déprimé. Monsieur Tanner continua de demeurer à ses côtés afin de l’empêcher de faire des bêtises.

Une fois seulement, Coty se retrouva seul pour terminer un travail. Mais il oublia une soudure et ce fut l’inondation !

Quand tout fut remis en ordre, monsieur Tanner invita Coty. Cela faisait un an que les travaux avaient commencé. Monsieur Tanner se demandait toujours pourquoi il avait entrepris un tel chantier !

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13 novembre 2007 2 13 /11 /novembre /2007 15:57
Qui lit encore de la poésie aujourd'hui ? Qui aime toujours la lire ? Bien peu de monde, semble-t-il. Ce genre littéraire, qui eut, dans notre histoire, ses belles heures, occupe de moins en moins nos esprits. Serait-il maintenant démodé ? Les poètes n'ont pourtant pas disparu. Il arrive parfois que la lecture d'un petit recueil vous ravisse agréablement – vous qui lisez peu de poésie -, vous redonne à voir ce que vous aviez oublié depuis si longtemps. Alors, l'espace d'un instant, laissez-vous porter par ce bel ouvrage et prenez le temps de le bien lire pour savoir regarder de nouveau.
 
Paru en 2005 – cinq ans après la disparition de l'auteur -, Les Ditelis du rougegorge s'ouvrent sur une magnifique photographie de ce petit oiseau qui peuple – pour notre bonheur – nos belles provinces. Il est déjà présent nous observant. Puis suivent, en l'espace de 90 pages, de courts poèmes sans titre mais regroupés sous forme de thèmes – treize en tout – aussi étonnants qu'amusants : "patoiseries", rimettes et amusettes", "mimologismes", "dictons"…. Cette promenade, qui vous conduira ici et là, demanda, comme nous l'apprend l'éditeur en fin d'ouvrage, plus de vingt ans de travail à l'auteur (recherches dans de nombreux domaines et écriture).Vous voyagerez à travers toute la France, que vous aborderez, parfois par son vocabulaire dialectal. Le rougegorge reçoit le nom de marie-la-reuche dans la pays Giennnois et le pays de Bière, de "gadille" en Anjou, de pampouti en patois limousin. Il "chantuse" (i.e. chantonner en patois saintongeais), il est "afringalé" (i.e. affamé en patois nivernais), mais aussi "ballu" (i.e. gras, rond comme une balle en patois du Haut-Maine).
Comment ne pas tomber sous le charme de ce petit oiseau qui, selon la légende porte le sang du Christ sur sa gorge ?
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