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Dans sa forme ancienne, le nom de cette déesse fut Menarva. Bien que ce nom soit proche de la Minerva latine, nous savons qu'il n'en est pas issu puisque la Minerva romaine est probablement d'origine sabine. D'ailleurs, nous retrouvons le même nom en langue falisque et en osque. Ces deux noms semblent dériver de l'étrusque.
Nous pouvons donc supposer que, partant de l'Étrurie, le nom de Menrva et son culte ont voyagé dans toute l'Italie. Malgré cette renommée, Menrva ne figure pas sur le foie de Plaisance, du moins sous ce nom. Pourtant Menrva est celle qui détient un foudre. Un temple devait lui être consacré dans la plupart des villes.
Différents éléments caractéristiques de Menrva semblent provenir de la figure d'Athéna, notamment des milieux attiques.
Menrva possède de temps à autre une égide et toujours un casque. Elle est représentée en promachos (du grec πρόμαχοϛ qui signifie "qui combat pour, défenseur de") avec une lance brandie et un bouclier rond (prénommé hoplon) au bras. Parfois des ailes sont ajoutées à Menrva. Elles symbolisent la vitesse de la déesse.
Sur certains miroirs, la naissance de la déesse est mise en scène. Elle vient au monde toute armée du crâne de Tinia.
Θanr, Eθausva, θalna et Seθlans ont aidé à sa naissance.
Il arrive que Menrva aide quelques personnages, le plus connu étant Herclé.
Menrva offre cependant une surprenante originalité. À Véies, quelques autels sont des bothroi (du grec βόθροϛ qui désigne "l'autel destiné aux sacrifices chtoniens et présentant un canal central en communication avec le sol sous jacent."). En terre étrusque, Menrva a donc une composante chtonienne. Il semble même que Menrva ait eu une fonction divinatoire. Une fonction supplémentaire lui sera attribuée tardivement : celle de guérisseuse.
Menrva apparaît aussi comme porteuse d'enfants, nourrice et mère adoptive. D'ailleurs, Menrva s'occupe d'enfants qui ne sont pas les siens. Il s'agit de Maris et d'Epiur qui est le fils de Herclé.
Peut-être que Tecum est l'un des noms de Menrva. Si tel était le cas, cela signifierait que le nom de Menrva renvoie surtout à l'aspect hellénisé d'une divinité indigène complexe et antérieure à toute représentation.
Menrva est donc à la fois porteuse de foudre, honorée sur les autels chtoniens, mantique (i.e. pratique de la divination), guérisseuse, courotrophe (i.e. qui nourrit ou élève les jeunes enfants). La déesse est quelque peu différente d'Athéna même si elle s'appropria très tôt les attributs, l'apparence physique et quelques-uns de ses mythes.