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Bienvenue sur ce blog !
 
Vous allez pouvoir plonger dans le monde des Lettres. Comme il n'est pas de littérature, quels que soient le pays et l'époque, hors du temps, vous pourrez aussi trouver des points de repères dans différents domaines : histoire, peinture, sculpture, musique, architecture, et tant d'autres encore…
 
Une place accordée aux nouveautés de tous pays ne fera pas oublier les textes plus anciens, voire très anciens. Vous pourrez découvrir ou redécouvrir non seulement les textes de l'Antiquité mais aussi ceux du Moyen Age. Les époques suivantes ne sont pas laissées de côté. Au milieu des textes devenus des classiques –comme le veut la formule- vous ferez peut-être d'heureuses découvertes… Vous voyagerez, je l'espère, ici et là dans des univers auxquels vous n'aviez pas encore songé…
 
Vous trouverez aussi des informations sur la langue française. Il ne s'agit pas d'un travail universitaire, mais simplement d'éléments qui permettent de rendre compte des différents états d'une langue.
 
Si vous avez envie de poursuivre, alors venez papillonner et j'espère que vous trouverez votre bonheur et que l'envie de lire sera au rendez-vous !
 
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25 janvier 2008 5 25 /01 /janvier /2008 11:56

Vers 7280 au vers 10 156

 
Enéas profita de ce moment pour se rapprocher de Laurente. Il établit sur une place fortifiée, en une nuit, un édifice ressemblant à un château destiné à impressionner. Les gens de Laurente, lorsqu'ils aperçurent ce château factice, pensèrent qu'il était vrai. Il était inutile de combattre contre un peuple si fort.
Alors que l'on s'occupait des morts des deux côtés, Turnus comprenait l'absurdité de cette lutte. Camille qui s'était battue pour lui, n'aurait pas dû payer de sa vie ce qu'il désirait acquérir. Eprouvé par sa disparition, Turnus fit préparer le corps de Camille par le gens de sa suite. La jeune femme richement parée fut emmenée dans sa cité où un hommage lui fut rendu. Elle reposait désormais dans un tombeau somptueux.
Pendant ce temps, Latinus avait demandé aux Troyens de faire la paix. Quand Turnus l'apprit, il se rendit auprès du roi pour lui affirmer qu'il désirait, comme il avait été convenu quelques jours auparavant, un combat singulier entre Enéas et lui. Le roi lui répondit qu'il s'engageait dans une lutte vaine puisque les dieux étaient avec le Troyen. Mais Turnus confirma sa résolution de combattre. Des messagers se rendirent auprès d'Enéas qui répondit favorablement à cette demande : un combat aurait lieu dans les huit jours.
La reine discuta avec sa fille Lavine. Elle lui conseilla vivement non seulement de ne pas aimer le Troyen Enéas qui ne désirait que la terre, mais aussi de donner son cœur à Turnus qui l'aimait vraiment. Cependant Lavine avoua qu'elle ne connaissait rien de ce sentiment qui fait souffrir et que l'on nomme amour. Ne voulant pas lui imposer son point de vue, la reine mit fin au dialogue et laissa sa fille.
La paix régnait maintenant des deux côtés. Enéas, accompagné de sa suite, se promenait dans la plaine de Laurente. Des créneaux de cette ville, les gens l'admiraient. Lavine qui le regardait aussi, tomba amoureux de lui. Cette souffrance due à l'amour, la troubla grandement. De nombreuses questions lui venaient à l'esprit : comment cacher cet amour à sa mère qui le réprouverait ? Pourquoi Enéas était-il apparemment insensible à son sentiment ? A qui parler de son amour ? Qui pourrait l'aider ? Elle s'en prit au dieu Amour responsable de tous les maux et lui demanda d'y remédier. Lavine regretta cette situation qui l'obligeait à choisir entre deux hommes, alors qu'elle n'aimait qu'Enéas et envisagea d'échapper à cette situation par la mort si d'aventure Turnus était le vainqueur du duel.
Enéas partir sans prêter attention à Lavine qui se lamenta et le regarda partir jusqu'à le perdre de vue.
Après une nuit très agitée, Lavine demanda au dieu Amour d'arrêter ses souffrances pour lui faire connaître la douceur. Au matin, la reine venue auprès de sa fille, remarqua son état et s'entretint avec elle. Durant cette discussion, Lavine nia ce que son émotion trahissait. Sa mère, qui, avait deviné un amour naissant, l'encouragea dans cette voie, mais la jeune fille avoua que ce n'était pas Turnus qu'elle aimait mais Enéas. Après cet aveu, la reine dit qu'elle désapprouvait cet amour et brossa un portrait peu flatteur des Troyens : ils préféraient les hommes aux femmes. La reine commanda à sa fille d'aimer Turnus qui l'aimait depuis sept ans mais Lavine refusa d'obéir et se plaça sous la protection de Cupidon, frère d'Enéas, pour justifier son amour envers celui-ci. Epuisée, elle s'évanouit et la reine la laissa.
Elle se rendit à la fenêtre où l'amour l'avait surprise et se lamenta tout en fixant son regard sur le pavillon d'Enéas. Lavine désirait lui faire connaître cet amour. Elle pensa d'abord se rendre auprès de lui mais y renonça craignant le déshonneur, puis elle opta pour une lettre. Ne sachant comment la lui faire parvenir, elle eut l'idée de recourir à un archer. Lorsqu'elle vit qu'Enéas quittait son campement et avançait vers la cité, elle fit tirer une flèche qui se planta aux pieds d'Enéas. Celui-ci crut d'abord à une rupture de la trêve. Il fit ramasser la flèche pour en avoir une preuve et il trouva le message de Lavine.
Enéas lut discrètement la lettre dans laquelle il apprit que Lavine l'aimait. Il se tourna vers la tour où se trouvait la jeune fille et vit qu'elle envoyait des baisers. A son tour, Enéas tomba amoureux mais le cacha à ses gens. Pendant la nuit, Enéas éprouva les mêmes malaises que Lavine la veille. Il s'en prit à son frère Cupidon qui lui rappela, que seule une victoire contre Turnus pourrait lui faire connaître le bonheur. Mais un doute naquit : Lavine avait peut-être fait la même déclaration à Turnus. Enéas essaya d'analyser tout ce qui s'était passé depuis qu'il avait reçu la lettre et reconnut qu'il savait peu de choses sur l'amour.
Finalement, Enéas, convaincu du devoir d'amour, était prêt à se battre. Pourtant, il désira faire connaître son sentiment à Lavine, mais Cupidon, son frère, le lui déconseilla : il ne fallait pas trop se dévoiler. Lorsque le matin se leva, Enéas était toujours tourmenté et déclara qu'il était malade. Ses gens s'inquiétèrent car le jour de la bataille approchait.
Dès le matin, Lavine s'installa à la fenêtre de la tour pour pouvoir apercevoir Enéas. Le fait qu'il ne vienne pas sema les doute chez Lavine qui tint pour vraies les paroles de sa mère : cet homme ne peut prendre son plaisir qu'avec un autre homme. Alors la demoiselle continua de souffrir. Enéas se leva et décida de faire la promenade habituelle auprès de la tour. Lorsque la jeune fille le vit faire sa balade avec ses gens, elle regretta amèrement ses pensées. Enéas s'aperçut que Lavine le regardait et il soupira. Ses barons le remarquèrent et plaisantèrent à ce sujet. Dès qu'ils ne furent plus observés, les deux amants se firent des signes de tendresse, mais ils se séparèrent quand la promenade se termina.
La trêve prit fin et les préparatifs du combat commencèrent sous le commandement de Latinus. Chacun des combattants arriva alors sur les lieux du tournoi ainsi que le public. Les combattants prêtèrent serment devant les dieux de Latinus qui demanda au public de rester immobile quoiqu'il advienne. Du haut de la tour, Lavine observa la scène. Elle se décida à mourir si Enéas venait à perdre le combat. Lavine regrettait de ne pas avoir donné de gage à Enéas mais espérait que celui-ci la regarderait pendant le combat.
Avant la bataille, Enéas essaya d'expliquer la raison de ce tournoi en invoquant l'histoire de son ancêtre Dardanus, né en Italie mais fondateur de Troie. Il rappela l'engagement du roi Latinus envers lui et demanda grâce pour son peuple en cas d'échec et un morceau de terre pour bâtir une ville en cas de victoire. Latinus consentit à sa demande et leur donna un mois pour quitter l'Italie s'il mourait. Pendant que Latinus parlait, un chevalier de Turnus s'approcha et déclara qu'il ne voulait pas que son sort dépende d'un combat singulier. Il tua un Troyen ce qui déclencha des représailles et une bataille générale.
Tandis que le roi Latinus, à la vue de cette scène, quittait le terrain, Enéas tentait de calmer les deux camps mais il fut touché par une flèche. Il fut ramené en lieu sûr par les siens qui cherchèrent un médecin. Turnus profita de l'opportunité pour entrer dans la bataille et décimer les Troyens. Un guerrier, Naptanabus, tenta de défier Turnus, mais il échoua en perdant la vie. Turnus cria victoire : il ferait tout pour garder le pays.
Alors que chacun se désespérait autour d'Enéas, le médecin qui avait observé la plaie, lui fit boire un dictame qui guérit aussitôt la blessure. Enéas, remis sur pieds, reprit les armes et harangua toute son armée. Il vint au secours de ses hommes sur le point de perdre la bataille. Ayant renversé la situation, Enéas chercha Turnus sur le champ de bataille. Celui-ci, qui tentait d'éviter un combat singulier, avait pris la fuite. Quand Enéas comprit qu'il ne pourrait pas rattraper Turnus, il mit le cap avec ses hommes sur la cité de Laurente à laquelle ils donnèrent l'assaut.
La ville en feu obligeait les habitants à arrêter le combat, mais ne permettait pas aux assaillants de pénétrer dans la ville. Turnus, qui observait de loin ce désastre, réalisa alors que rien n'arrêterait les Troyens qui avaient les dieux avec eux. Turnus déclara à son peuple qu'il se battrait avec Enéas et se rendit auprès des Troyens. Après avoir demandé l'arrêt de la destruction de la ville, il se déclara prêt pour le combat. Enéas mit fin à l'assaut et demanda qu'une place suffisante soit laissée pour le combat. Le tournoi commença mais Turnus se rendit vite compte que les coups portés à l'armure d'Enéas ne donnaient rien et abîmaient ses armes. Il prit peur et chercha à s'enfuir mais n'y parvint pas. Le combat se poursuivit.
Agenouillé, Turnus demeurait sans force et implora la grâce d'Enéas. Mais lorsque le Troyen vit au doigt de Turnus la bague qu'il avait prise à Pallas après l'avoir tué, Enéas ne put la lui accorder. Il tua alors Turnus pour venger Pallas. Quand les Troyens virent qu'Enéas était vainqueur, ils en furent très heureux. Le camp adverse se laissa gagner par la liesse et accepta Enéas comme seigneur. Le roi Latinus qui avait rejoint Enéas, fixa la date du mariage avec Lavine dans les huit jours.
Lavine qui avait vu la victoire d'Enas, fut désespérée de le voir regagner Montauban. Elle était persuadée que le Troyen ne l'aimerait pas et qu'il serait plus intéressé par les biens que par la femme. Elle se dit que si l'amour était absent de sa vie de femme, elle n'aurait plus soin de sa vie.
Pendant que la jeune fille pleurait, Enéas pensait à Lavine. La date du mariage lui semblait bien lointaine et il se lamentait de ne pouvoir voir sa mie. Il se reprocha de ne pas lui avoir montré quelques signes d'affection qui auraient pu la rassurer. Il pensa alors qu'il serait normal qu'elle adoptât la même attitude envers lui. En plus, il avait accepter un délai de huit jours avant le mariage. Cette attente lui paraissait interminable. Sans le savoir, chacun des deux désirait la présence de l'autre.
Les huit jours passèrent. Enéas se rendit auprès du roi Latinus qui lui donna son royaume et sa fille. Le mariage fut célébré et les fêtes durèrent un mois.
Ayant reçu les terres, Enéas bâtit une nouvelle cité nommée Albe qu'il gouverna plusieurs années. A sa mort, son fils Ascagne lui succéda. Ainsi que l'avait dit Anchise à son fils Enéas lors de sa visite aux enfers, les règnes des rois latins furent marqués par leur puissance. De cette succession naquirent Romulus et Rémus qui fondèrent Rome.
 
 
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