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Lors de fouilles, qui ont eu lieu rue de Rivoli, en avril 2009, les archéologues de l'I.N.R.A.P. ont découvert les vestiges de la première enceinte médiévale de Paris.
À ce jour, un profond fossé sur une parcelle enclavée dans un îlot d'immeubles a été dégagé. Il s'agit d'une fortification de terre et de bois constituée d'un fossé. Les archéologues supposent que ce fossé était doublé par un talus supportant une palissade de bois.
Ce fossé, qui mesure environ vingt mètres de long, est large de douze mètres et profond de trois mètres. Il s'agit d'un fossé sec.
Cette enceinte de Paris était la seule à n'avoir conservé aucun vestige construit. C'est pourquoi, elle fut tantôt prénommée "enceinte carolingienne" –la construction de cette enceinte étant parfois attribuée à Eudes, comte de Paris élu roi de 888 à 893 ou à son frère Robert I er roi de 922 à 923, voire parfois à Hugues Capet – tantôt prénommée "enceinte du XI e siècle." Au X e siècle, l'affaiblissement des souverains Carolingiens permet l'essor des Robertiens (i.e. des comtes de Paris et ancêtres des Capétiens).
Lors de fouilles réalisées, en 1995, rue du Temple, des éléments avaient permis de dater cette partie de l'enceinte des X e et XI e siècles. Les céramiques, découvertes rue de Rivoli, permettront d'établir une chronologie plus précise.
Seconde enceinte de Paris, elle prend place entre celle de la fin de l'Antiquité (i.e. début du IV e siècle, sur l'île de la Cité) et celle de Philippe Auguste (i.e. vers 1200 sur les deux rives).
Après les invasions normandes, notamment le siège de Paris, qui eut lieu de 885 à 886, la rive droite de Paris connut un essor économique et urbain rapide. Il fallait alors protéger cette rive droite.
Au XVIII e siècle déjà, des historiens avaient émis des hypothèses quant à l'existence de cette enceinte. Ils avaient même tenté d'établir le tracé de cette enceinte. Actuellement les chercheurs sont persuadés que l'enceinte englobait à l'Est l'église saint Gervais, au Nord l'église saint Merri et l'église Sainte Opportune (qui n'existe plus), la rue de la Ferronnerie et l'église saint Germain l'Auxerrois. Toutefois, certains archéologues estiment que l'enceinte devait être plus petite et se fermait au niveau du Châtelet, laissant, de fait, Saint Germain l'Auxerrois hors les murs.
La découverte du fossé de la rue de Rivoli confirme seulement le tracé du fossé dans sa partie orientale.
Paris continue de nous livrer son passé, nous attendons la prochaine page de son histoire avec impatience !