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Issu d'une famille noble du Maingau, Éginhard ou Einhard naît vers 775 dans la vallée du Main.
Il est élevé, dès son enfance, au monastère de Fulda. Grâce à l'abbé Baugolf, Éginhard est admis en 791 ou 792 à l'école du Palais, à la cour de Charlemagne qui est âgé d'une cinquantaine d'années.
Dès son arrivée, Éginhard est l'objet de raillerie. Sa petite taille lui vaut le surnom de Nardillon (Nardulus).
Ayant reçu une instruction assez complète, Éginhard est rapidement remarqué par la solidité de ses connaissances. Il apprécie aussi les poètes latins qu'il peut lire dans le texte. C'est pourquoi, il est inclus dans le groupe de lettrés qui demeurent au palais dans la suite du roi. Parmi eux se trouvent Alcuin (Anglo-Saxon), Pierre de Pise (italien), Paul Diacre (italien).
Avant de quitté Aachen (Aix-la-Chapelle) vers 799, Alcuin incite Charles à recourir à Éginhard afin d'obtenir l'explication des auteurs latins ou de l'aider à trouver la solution à des problèmes d'arithmétiques. Cependant, Éginhard reste un savant parmi d'autres à la cour. D'ailleurs, il ne se voit pas attribuer d'évêché ou d'abbaye comme quelques-uns de ses condisciples.
En 806, il est envoyé à Rome par Charles afin de donner, au pape, un exemplaire de l'acte par lequel Charles a réglé le partage de ses états entre ses enfants. À la suite de ce voyage, Éginhard, qui a presque quarante ans, continue d'être un homme parmi les autres dans la maison impériale, et ce, jusqu'en 814.
Éginhard est donc avant tout un témoin qui a assisté aux cérémonies conduites par Charles.
À l'avènement de Louis le Pieux, Éginhard, qui avait été, quelques années plus tôt, son compagnon d'études à l'école du palais, devient son secrétaire particulier.
En 817, Éginhard se voit confier la charge de guider les débuts de Lothaire, le fils aîné de Louis le Pieux.
Désormais proche du pouvoir, Éginhard occupe un rôle de premier plan à chaque fois que l'occasion se présente. Mais en 828, lorsque le conflit éclate entre Louis le Pieux et ses fils, Éginhard préfère se retirer de la scène politique.
Entre 829 et 836, tandis qu'il réside à Seligenstad, Éginhard rédige la Vita Karoli magni imperatoris (i.e. Vie de l'empereur Charlemagne). Cet ouvrage s'inspire des Vies des douze Césars de Suètone.
Nous possédons aussi de cet homme des lettres qui contiennent de nombreux renseignements sur son évolution dans le domaine politique ainsi qu'un récit de la translation des saints Marcellin et Pierre.
Il meurt à Seligenstadt le 14 mars 840.