18 février 2008
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Ce verbe vient du latin classique cogitare, de cum + agitare et signifie "remuer dans son esprit" d'où "penser", "méditer" avec de bonnes ou mauvaises intentions.
En Ancien Français, ce verbe veut dire "penser" mais aussi "peser le pour et le contre" d'où sanz cuidier qui signifie "sans hésiter".
Le sens de "penser à tort" se rencontre.
Quand la pensée est tournée vers quelque chose qui pourrait arriver, cuidier a le sens de "avoir l'intention de".
Employé avec une négation, le verbe signifie "craindre".
Les dérivés sont nombreux :
Cuidier peut être employé comme substantif.
Cuidement, cuidance ont tous deux le même sens et signifient "pensée", "opinion". Ces deux mots disparaissent dès le Moyen Français.
Cuidant est employé comme adjectif.
Cuideor est un substantif qui signifie "vaniteux". Il existe encore en Moyen Français, mais peut s'écrire cuideur.
Cuidart est un adjectif qui signifie "crédule".
Outrecuidier et outrecuidance veulent dire "façon vaniteuse de penser". Ce dernier a survéu mais son sens a évolué. Ouutrecuidance, dans le 4 e édition du dictionnaire de l'Académie française de 1762, a le sens de "présemption", "témérité". L'adjectif outrecuidé est mentionné dans cette même édition. Dans le dictionnaire du XX e siècle, outrecuidance signifie "confiance excessive en soi-même".
Sorcuidier, qui disparaît en Moyen Français, signifie "être arrogant".
En Moyen Français, apparaît cuidereau qui désigne un "galant présomptueux".
Le dictionnaire critique de la langue française de Jean-François Féraud mentionne encore cuidier en signalant qu'il s'agit d'un vieux mot. Jean de La Fontaine l'emploie encore. Ce verbe disparaît ensuite. Des verbes comme "croire", "réfléchir" ou "méditer" le remplacent. Nous avons conservé outrecuidant et outrecuidance.
En emploi, la plupart du temps ironique, nous avons refait cogiter et cogitation.