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Bienvenue sur ce blog !
 
Vous allez pouvoir plonger dans le monde des Lettres. Comme il n'est pas de littérature, quels que soient le pays et l'époque, hors du temps, vous pourrez aussi trouver des points de repères dans différents domaines : histoire, peinture, sculpture, musique, architecture, et tant d'autres encore…
 
Une place accordée aux nouveautés de tous pays ne fera pas oublier les textes plus anciens, voire très anciens. Vous pourrez découvrir ou redécouvrir non seulement les textes de l'Antiquité mais aussi ceux du Moyen Age. Les époques suivantes ne sont pas laissées de côté. Au milieu des textes devenus des classiques –comme le veut la formule- vous ferez peut-être d'heureuses découvertes… Vous voyagerez, je l'espère, ici et là dans des univers auxquels vous n'aviez pas encore songé…
 
Vous trouverez aussi des informations sur la langue française. Il ne s'agit pas d'un travail universitaire, mais simplement d'éléments qui permettent de rendre compte des différents états d'une langue.
 
Si vous avez envie de poursuivre, alors venez papillonner et j'espère que vous trouverez votre bonheur et que l'envie de lire sera au rendez-vous !
 
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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 10:13

Source

 

QUIROGA Horacio, Contes d'amour, de folie et de mort, Éditions Métailié, Coll. Suites, 2000

 

La mort d'Isolde

Un narrateur, assiste à un spectacle : Tristan et Isolde.

 

À la fin du premier acte, il fut attiré par un couple. Il observa surtout la femme.

 

Alors que le deuxième acte commençait, son regard et celui de la jeune femme se croisèrent. La jeune femme fut quelque peu troublée mais le narrateur se méprenait. La jeune femme regardait son voisin. Il ne faisait aucun doute qu'ils se connaissaient.

 

D'ailleurs, vers le milieu de l'acte, tous deux se regardaient. Puis pendant le troisième acte, le voisin du narrateur sortit. Le narrateur remarqua que la jeune femme n'était plus dans sa loge.

 

 

 

Un homme évoque Tristan à la personne qui se trouve non loin de lui. Il lui raconte un fait qui peut le concerne.

 

Cet autre narrateur, Esteban, avait fréquenté il y a dix ans, cette jeune femme aperçue dans la loge. Dès qu'ils purent être l'un à l'autre, le jeune homme se lassa. Cependant, quand il songea à rompre avec elle, il eut du mal.

 

Un soir, alors qu'il semblait déterminer à rompre, il se rendit chez la jeune femme, prénommée Inès. Cette dernière, toujours amoureuse, comprit rapidement que quelque chose n'allait pas. Tous deux parlèrent.

 

Bien qu'il lui donnât le sentiment d'être dur envers elle, Esteban éprouva un profond malaise. Néanmoins, il parvint  rompre tout en réalisant qu'il avait "avili en une seconde l'amour le plus pur qu'aucun homme eût reçu et [qu'il venait] de perdre, avec Inès, l'irremplaçable bonheur de posséder celle  vous a aimé du fond du cœur."

 

Il s'apprêtait à partir,  tandis qu'elle pleurait. Il tenta quelques mots mais il était trop tard.

 

 

 

"Padilla s'arrêta." Le premier narrateur, qui l'avait écouté, n'avait sous les yeux que "l'image de cette tête adorable de la loge, sanglotant sur le canapé."

 

Après sa rupture, Padilla avait quitté Buenos Aires. Quand il y revint, huit ans plus tard, il apprit "qu'elle s'était mariée six mois après [son] départ." Il quitta alors une fois encore la ville puis y revint plus serein mais sans avoir oublié ce premier amour.

 

Lorsqu'il croisa son chemin, en se rendant à l'opéra, il sentit "qu'en [son] âme, assoupie dans la paix, surgissait, sanglante, la désolation de l'avoir perdue, comme si ces dix années n'avaient été qu'un jour."

 

Padilla essaya, le temps de la représentation, de la chasser de sa mémoire. "Mais la prodigieuse partition de Wagner, ce cri de passion maladive enflamma comme une torche vive ce qu'[il] voulai[t] oublier." Il ne put y parvenir. L'opéra de Wagner exerçait une influence dont ni lui, ni elle ne parvenaient à se départir.

 

Il quitta sa place et se rendit dans le couloir pour être plus près d'elle. Soudain, en passant devant sa loge, il éprouva les mêmes sentiments que dix ans plus tôt. Il s'adressa à Inès et "comme dix ans plus tôt, les sanglots redoublèrent et comme alors elle [lui] répondit, la tête entre ses bras :

- Non, non… C'est trop tard !..."

 

 

À la dérive

À peine eut-il marché sur quelque chose de mou qu'il ressentit sur le champ une morsure à son pied. Un yararacusu (un serpent) venait de le mordre. Une couleur intense envahit peu à peu le pied. Il parvint à regagner sa cabane et s'effondra sur la roue du moulin à sucre.

 

Son état s'aggrava. "La soif le dévorait." Il but ce que sa femme lui apporta mais rien n'y fit. Toute sa jambe le faisait souffrir. Il fut pris de vomissements. "Mais l'homme ne voulait pas mourir et descendant jusqu'à la berge, il monta dans son canot."

 

Le courant du fleuve  Parana devait le mener jusqu'à Tacuru-Pucu en quelque cinq heures.

 

Dorénavant sa jambe "n'était plus qu'un bloc difforme et très dur qui crevait le vêtement." Il réalisa alors qu'il ne pourrait "jamais atteindre Tacuru-Pucu, et il se décida à demander de l'aide à son compère Alvès, bien qu'ils fussent brouillés depuis longtemps."

 

Pourtant il parvint à atteindre le rivage. Après avoir fait quelques mètres sur le sentier, il s'écroula. Il appela Alvès, mais il n'eut que le silence. Péniblement, il regagna son canot que le courant emporta.

 

"Là le Parana, encaissé au fond d'une fosse immense, entre des parois hautes de cent mètres, coule funèbrement." Le paysage est hostile.

 

À la tombée de la nuit, l'homme, "à demi étendu au fond de sa barque, eut un violent frisson." Il se sentit un peu mieux et avait moins mal.

 

Il attendit quelques heures, car il voulait se rendre à Tacuru Pucu. Y verrait-il ses anciens compagnons ?

 

Le canot continua de dériver. L'homme, qui se sentait de mieux en mieux, songeait à ceux qu'il allait retrouver en arrivant.

 

"Soudain, il sentit qu'il était glacé jusqu'à la poitrine." Il eut une dernière pensée puis cessa de respirer.

 

 

FIN DE LA TROISIÈME PARTIE

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