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Né dans le premier quart du XIII e siècle, Bernart Sicart de Marvejols ne nous a laissé qu'une seule pièce : un sirventès. Le poète est originaire de Marvejols qui se trouve dans le département de la Lozère (48).
Ce poème, sans doute composé peu après le traité de Paris (1229), est un pamphlet anti-français, les relations entre la France du Nord et les pays d'Oc étant très compliquées après le conflit albigeois.
Le traité de Paris entre Blanche de Castille et Raimon VII, comte de Toulouse, consacrait l'annexion du Languedoc à la couronne de France.
Bien que le poème soit dédié à Jacques I er d'Aragon, nous ne pouvons affirmer que Bernart Sicart de Marvejols séjourna à la cour d'Aragon.
Nous ignorons la date de disparition de ce poète.
Ab grèu cossire
Fau siventés cozen.
Dieus ! qui pot dire
Ni saber lo turmen ?
Qu'ieu, quan m'albire,
Sui en gran pessamen.
Non puesc escrire
L'ira ni'l marrimen,
Que'l sègle torbat vei,
E corromp on la lei
E sagramen e fei,
Qu'usquecs pessa que vensa
Son par ab malvolensa,
E d'aucir lor e sei,
Ses razon e ses drei.
"Plein d'une angoisse cruelle, je fais un sirventès cuisant. Dieu ! Qui pourrait dire et connaître mon tourment ? Car, quand j'y songe, je suis en grand souci et ne puis décrire mon indignation ni ma tristesse de voir ce monde troublé où l'on corrompt la religion, les serments et la foi : si bien que chacun pense à dominer son semblable en malveillance et, sans raison ni droit, à détruire les autres et soi-même."