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Vous allez pouvoir plonger dans le monde des Lettres. Comme il n'est pas de littérature, quels que soient le pays et l'époque, hors du temps, vous pourrez aussi trouver des points de repères dans différents domaines : histoire, peinture, sculpture, musique, architecture, et tant d'autres encore…
 
Une place accordée aux nouveautés de tous pays ne fera pas oublier les textes plus anciens, voire très anciens. Vous pourrez découvrir ou redécouvrir non seulement les textes de l'Antiquité mais aussi ceux du Moyen Age. Les époques suivantes ne sont pas laissées de côté. Au milieu des textes devenus des classiques –comme le veut la formule- vous ferez peut-être d'heureuses découvertes… Vous voyagerez, je l'espère, ici et là dans des univers auxquels vous n'aviez pas encore songé…
 
Vous trouverez aussi des informations sur la langue française. Il ne s'agit pas d'un travail universitaire, mais simplement d'éléments qui permettent de rendre compte des différents états d'une langue.
 
Si vous avez envie de poursuivre, alors venez papillonner et j'espère que vous trouverez votre bonheur et que l'envie de lire sera au rendez-vous !
 
Je vous invite à partager tout cela !

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19 novembre 2007 1 19 /11 /novembre /2007 13:59

Comment parler de ce qui, petit à petit, plongea l'Europe dans le chaos et l'horreur à partir des années 1930 ? Comment parvenir, grâce à une nouvelle, à restituer l'état d'esprit de ceux qui étaient confrontés à la montée du nazisme en Allemagne et à l'étranger ?

 
Paru en 1938, aux Etats-Unis et en 1999 seulement en France, Address Unknown – tel est le titre original de cette nouvelle – se déroule quelques années avant la Seconde Guerre mondiale alors qu'Adolf Hitler parvient progressivement au pouvoir.
Au début des années 1930, Martin Schulse, un Allemand regagne son pays natal après avoir réussi sur le plan professionnel aux Etats-Unis. Il habite Munich où il vient d'acheter "pour un prix dérisoire" une maison de trente pièces. Son ami, Max Eisentein, un Juif américain qui connaît l'Allemagne pour y avoir séjourné alors qu'il était étudiant, est son associé dans un galerie d'art à San Francisco en Californie. Séparés, les deux amis entretiennent une correspondance de novembre 1932 à mars 1934.
De même que les distances séparent les hommes, de même les points de vue les éloignent inéluctablement. Max Eisentein s'inquiète de plus en plus au sujet des informations contradictoires qu'il reçoit d'Allemagne. Martin Schulse est dans un pays qui reste à bien des égards marqué par le conflit de 14-18. Cette blessure est d'autant plus grand qu'elle est dans tous les esprits, masculins surtout, y compris celui de Max Eisentein resté en Amérique : "Quatorze ans déjà que la guerre est finie ! J'espère que tu as entouré la date en rouge sur le calendrier. C'est fou le chemin que nous avons parcouru, en tant que peuples, depuis le début de toute cette violence !"

Dans ses premiers jugements, qui suivent son retour en Allemagne, Martin est plutôt prudent, mais il finit par penser qu'avec Hitler, un avenir meilleur est enfin possible. Peu à peu, il adhère à l'idéologie nazie tout en ayant peur pour lui et les siens. Les lettres de Max ne change rien à son point de vue. L'aide que demande Max à Martin reste lettre morte. La sœur de Max, Griselle, une actrice autrichienne venue jouer à Berlin qui, quelques années plus tôt, fut la maîtresse de Martin alors marié, trouve la mort dans des conditions horribles. C'est d'ailleurs Martin que rapporte cette tragédie à Max, cela s'étant passé dans sa propriété. La perte de sa sœur conduit Max à la vengeance. Il condamne par des lettres qu'il sait être lues par la censure, Martin au même sort que sa sœur. Martin est à son tour victime de l'idéologie nazie qu'il défendait pourtant. La dernière envoyée par Max lui revient avec la mention "inconnu à cette adresse."
 
Pourquoi cette nouvelle, malgré son succès, ne semble-t-elle pas avoir suscité de réactions quelles qu'elles soient ? Dire qu'une nouvelle est juste une œuvre de fiction ne suffit pas à comprendre. Avoir à l'esprit les mots de François Bloch-Lainé : " Pour faire le procès des comportements, la rétrospective est bien commode." est une bien maigre consolation. Finalement, comme tant d'autres, Kressmann Taylor eut-elle tort d'avoir raison avant tout le monde ?
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